Des "fonctionnaires" les Agenais ?

Les Agenais vont-ils descendre dans la rue eux aussi pour protester contre le projet de réforme du régime de retraite des statuts spéciaux ? La plaisanterie peut paraître de mauvais goût, mais en entendant Henry Broncan tancer ses joueurs en les traitant de fonctionnaires... Ce serait mentir que de dire que personne n'a songé au conflit social qui secoue la France ces derniers temps !

Bref, le SUA est-il une équipe de "petits fonctionnaires"? Après le non-match de ce dimanche face à Narbonne, il n'y a pas que l'entraîneur des Bleu et Blanc qui le pense. Le capitaine Luc Lafforgue ne mâchait pas non plus ses mots vis-à-vis de l'engagement, ou plus exactement du non-engagement de ses joueurs, sur le terrain du Parc des Sports et de l'Amitié : "Nous avons été ridicules, nous sommes complètement passés à côté. Nous n'étions pas prêts à faire un match contre une équipe qui avait le couteau sous la gorge. Il va falloir revoir la préparation. S'il faut se faire mal au ventre et à la tête, nous le ferons. Il y a des problèmes individuels à la base et on ne va pas multiplier les réunions sans arrêt. On joue au rugby depuis quinze ans et on doit savoir ce qu'il faut faire !"

L'apprentissage du Pro D2 est plus laborieux que prévu. Les premiers succès (contre Blagnac à domicile et à Bordeaux), ont fait croire à Agen que la partie serait peut-être plus simple. Il faut savoir s'adapter, à ce championnat et à son arbitrage contesté par Tingaud... Et Broncan : "Dites moi combien il y a eu de pénalités ! Je vous le demande à vous journalistes. Combien y a-t-il eu de pénalités ?" Enervé, mais aussi lucide quant à la prestation de son équipe "qui ce dimanche aurait même été battue par une équipe de Fédérale 1". Broncan tentera de faire appel aux ressorts psychologiques. Peut-être les mêmes utilisés la semaine dernière par Narbonne pour obtenir la réaction et la rédemption. Face à Limoges, dans huit jours, il faudra de nouveau penser comme un pensionnaire du Pro D2 qui affronte une équipe en difficultés . Le salut passe par là. Les "petits fonctionnaires" agenais sont sommés de se mettre au travail.