La chronique de P.Villepreux

Par Rugbyrama
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Avant le dernier match des Tri Nations, Pierre Villepreux décline les qualités du jeu NZ, et en particulier le volume de jeu produit.

Dernier match pour les Néo zélandais et certainement une victoire de plus pour confirmer leur suprématie dans les Tri Nations 2007. Des Tri-Nations pas comme les autres puisque révélateurs des forces en présence avant l'événement majeur de septembre.

Le résultat de ce prochain et dernier match n'apportera pas un plus déterminant sur le potentiel des nations du sud. Aucune n'a, comme cela a pu être dit, caché son jeu. Ce type de calcul n'a pas de sens dans les affrontements entre meilleurs. On peut à la rigueur "oublier" de dévoiler des combinaisons innovantes pour mieux les placer avec opportunisme pour la Coupe du monde, mais on sait bien que la différence se fait ailleurs et particulièrement sur la capacité à développer sinon de manière permanente et invariable, du moins le plus souvent possible un jeu préférentiel, celui sur lequel on se rassure. Ce fameux "fond" de jeu qui était si souvent évoqué il n'y a pas si longtemps et qui caractérisait qualitativement les équipes qui en possédait un et celles qui semblait ne pas en avoir.

Si j'ai bien aimé le jeu des Blacks pendant cette compétition, c'est qu'ils ont toujours abordé leurs adversaires en restant fidèles à un style de jeu qui vise à déplacer les défenses en utilisant de manière préférentielle l'axe latéral en choisissant le jeu à la main d'abord, au pied ensuite. En positionnant toujours deux joueurs sur les extérieurs le plus près possible de la touche (rarement les mêmes), ils obligent la défense à s'ajuster sur la largeur, créant ainsi des zones favorables utilisables en pénétration. La distribution collective en nombre de joueurs autour du porteur de balle permettant de rentrer dans la défense efficacement en utilisant quand c'est possible grâce au jeu de passe.

On est dans un système ouvert .Le replacement des uns et des autres s'effectuent en fonction de leur placement momentané, prés de la zone "vie du ballon", ou plus au large. Cette distribution utile dans l'espace de jeu en plein mouvement ou lors de regroupement fugitif (sortie de balle rapide ) permet de préserver les meilleures conditions pour avancer et soutenir les initiatives des différents porteurs de balle assurant ainsi les conditions pour aller vers un jeu en continuité efficace et bien sûr dans ce cadre tactique le rôle de certains joueurs deviennent prioritaires, particulièrement les deux demis et MacCaw.

Pour en arriver là, il faut vouloir envoyer du jeu donc produire dans les matchs du "volume". Je parle bien de la quantité de jeu dynamique minimum à produire pour ancrer et stabiliser des comportements à la fois collectifs et individuels, comportements et attitudes qui traduisent l'adhésion au style de jeu proposé par le staff technique. Cette dynamique fédère les joueurs autour du jeu choisi et génère la confiance nécessaire pour gagner des matchs sans être obligé de sortir du cadre de jeu général choisi en acceptant pour aller plus loin que tout ne soit momentanément pas parfait.

Cette capacité à "mettre du volume" n'arrive pas seule. Elle se construit dans le succès et dans la persévérance y compris dans l'échec nécessaire pour acquérir le goût d'en produire efficacement toujours plus. Cette option leur a permis dans l'avant-Coupe du monde de remporter les Tri Nations et lors du dernier match, sur la fin, de dominer les rudes défenseurs sud -africains. Cette dynamique, si elle se confirme pendant la coupe du monde, peut devenir en partie la clé d'un éventuel succès.

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