Jusqu’où ira Vakatawa?

  • Virimi Vakatawa, l'un des meilleurs atouts offensifs des Bleus
    Virimi Vakatawa, l'un des meilleurs atouts offensifs des Bleus
  • Virimi Vakatawa (France 7)
    Virimi Vakatawa (France 7)
  • Virimi Vakatawa, appelé en renfort avec les Bleus du XV à l'automne dernier
    Virimi Vakatawa, appelé en renfort avec les Bleus du XV à l'automne dernier
Publié le Mis à jour
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Engagé jusqu’en 2016 avec les Bleus du 7, Virimi Vakatawa ne cesse de prendre de l’ampleur. A l’image de ses performances à Wellington en février, il montre de nombreux progrès, comme en défense et dans le rythme propre à la discipline. Ce qu’il doit à un vaste travail sur lui-même à l’origine de son adaptation.

Avant le tournoi de Tokyo, récit de ce qui fait de lui un joueur de plus en plus indispensable dans la course aux Jeux.

On connaît depuis un moment déjà ses qualités. Mais Virimi Vakatawa a franchi un cap dans ses performances ces derniers mois. Des progrès parfaitement illustrés à Wellington, début février, où l’ancien Racingman a notamment inscrit six essais. S’il était vite devenu une mascotte de l’équipe de France de 7 à son arrivée, le Fidjien d’origine a donc considérablement pris de l’ampleur depuis le début de l’année. Cela va sans dire que c’est un super joueur de 7, attaque à son propos Terry Bouhraoua. Il nous aide indéniablement à gagner. La montée en puissance de Vakatawa coïncide effectivement avec le retour des résultats tricolores au niveau de leurs prétentions sur le circuit mondial, en février dernier. En Nouvelle-Zélande, il a exprimé son potentiel offensif déjà vu. Mais là, les soutiens mis en place autour de lui ont porté leurs fruits, explique Frédéric Pomarel. Et son entraîneur de continuer: Il s’est aussi amélioré sur l’agressivité individuelle, et défensivement, où il est de plus en plus précis sur son placement. Liste des compliments non terminée. Il est également désormais capable d’enchaîner, de se maîtriser encore mieux, complète Jean-Claude Skrela, avant le tournoi de Tokyo, qui se jouera ces 4 et 5 avril.

L’habituel temps d’adaptation au 7 et au système français

Son niveau en constante progression s’explique déjà par le temps d’adaptation nécessaire. Débarqué au sein d’un groupe nouveau, Virimi Vakatawa a dû, de plus, gérer son passage du XV au VII, et d’un temps de jeu minimal dans les Hauts-de-Seine à une sollicitation importante au sein de France 7. Il était jeune et dans un club où il ne jouait pas beaucoup alors que chez nous, il a de suite beaucoup joué, remarque le manager tricolore. Du coup, il a pu trouver en confiance et en compétences. Pour s’exprimer pleinement, l’ancien ailier du Racing a surtout dû se faire aux caractéristiques du rugby à 7, dont la forme de jeu et la structure des compétitions n’ont rien à voir avec le XV. Ce fameux laps de temps qu’a aussi connu Julien Candelon avant de s’exprimer pleinement. Pour acquérir le rythme du 7, il faut un certain temps, autant physique que technique, décrypte l’ancien perpignanais devenu septiste en 2012. Petit à petit, il monte en régime. Jusqu’où? C’est la question. Ses qualités naturelles prédisent encore mieux. Rapide, physique, Vakatawa est également doté de ces fameux "skills" typiques des îliens. Mais lui, c’est plus un Fidjien hybride, moins félin mais plus puissant et explosif, reprend Jean-Claude Skrela.

Virimi Vakatawa (France 7)
Virimi Vakatawa (France 7)

A la conclusion de nombreuses actions françaises, Vakatawa assure donc en attaque. Mais sur le terrain, il est loin d’être solitaire. Il fait beaucoup marquer, insiste Skrela. C’est le meilleur off-loadeur du circuit, et de loin! Excellent passeur après contact, "Viri" de son surnom aime rien de moins que faire vivre le ballon en créant des intervalles pour ses partenaires qui le lui rendent bien, à l’image des Candelon ou Bouhraoua. Et quand il ne sert pas les siens, il leur ouvre des portes en monopolisant plusieurs défenseurs, de par sa stature. A condition de diversifier toujours plus son jeu, d’autant plus de par le statut qui est désormais le sien. Il faut s’adapter, varier ses interventions parce que tout le monde se méfie de lui, estime Pomarel. Et là aussi, il a su alterner et faire jouer. Tout ça, c’est de l’apprentissage. En pleine adaptation à ses côtés, le système de l’équipe de France a tout à y gagner à condition de se montrer plus patient et précis qu’à Hong Kong. Il se sent plus à l’aise et commence à bien connaître l’équipe, se réjouit Terry Bouhraoua. Il peut faire des exploits, mais c’est aussi à nous de bien le connaître pour réagir de manière adaptée. Il nous ouvre des portes mais il faut aussi lui en ouvrir. La marge d’amélioration de Vakatawa ne dépend donc pas que de lui. Mais de la capacité de l’ensemble de l’équipe de France à s’organiser autour.

Un double travail personnel à l’origine de son explosion

C’est enfin sur sa capacité à enchaîner les matchs qu’il a impressionné ces dernières semaines. Des difficultés sur le rythme en tournois, ainsi que la séance d’entraînement à laquelle il s’est trouvé intégré avec le XV de France fin octobre ont tenu le rôle de déclic. Pour être très honnête, il s’est rendu compte que sur la tournée précédente (en décembre, ndlr), il n’avait pas été très affûté, raconte Julien Candelon. Et comme c’est un compétiteur, qui n’est pas là uniquement pour se balader dans le monde entier, il s’est pris en charge individuellement. Ce qui lui a permis de faire la différence à Wellington. A travers des séances personnelles quasiment hebdomadaires pour travailler sur le lactique dixit le préparateur des Bleus, Vakawata a en effet beaucoup gagné dans la répétition des efforts longs et violents. Lors de la dernière séance à Marcoussis, il nous a fait remarquer qu’il termine les entraînements debout là où, il y a peu de temps, il finissait les mains sur les genoux, illustre Julien Robineau. En match, il fait facilement dix minutes alors que l’an dernier il était à deux ou trois en nous rejoignant. Plus en forme, le voilà bien plus à même d’exprimer son potentiel dont il a pris toute la mesure.

Virimi Vakatawa, appelé en renfort avec les Bleus du XV à l'automne dernier
Virimi Vakatawa, appelé en renfort avec les Bleus du XV à l'automne dernier

Et puis il a accumulé e l’expérience et il a bien cerné le projet avec ses copains, ajoute Pomarel. Au sein du groupe bleu, Vakatawa a en effet complètement trouvé sa place. Discret de nature, le joueur arrivé dans l’Hexagone en 2010 l’est de moins en moins. Preuve aussi qu’il a mûri. Son long processus d’intégration administrative a compté dans son évolution. Pour participer aux Jeux olympiques, le Fidjien s’est retrouvé dans l’obligation de mener un processus de naturalisation après une longue réflexion. Une démarche personnelle dans laquelle l’a néanmoins accompagné Jean-Claude Skrela, aux origines polonaises. Ce n’est pas la même histoire, nuance l’ancien sélectionneur du XV de France. Moi, j’étais plus jeune, mais cela m’a rappelé des moments que j’ai connus. Je sais ce qu’il ressent, je me rends compte des questions qu’il a pu connaître avec tous les tests qu’il a dû passer. Une période pendant laquelle les deux hommes étaient presque en contact quotidien. Il avait envie de jouer chez nous, il lui fallait franchir le pas mais quitter une nationalité pour une autre n’est pas facile, reprend Skrela. Je ne l’ai pourtant pas senti très perturbé. Aujourd’hui, il l’a fait, et il en est très heureux. Sûr de son choix, fier d’avoir mené ces démarches par lui-même. Ce qui explique aussi pourquoi, aujourd’hui, Vakatawa se montre, s’investit, parle ou rigole plus avec ses coéquipiers. A même pas 23 ans, sa croissance n’est pourtant pas encore terminée.

Les matchs des Bleus en poules, samedi:

Samoa - France à 05h12 en France.
Argentine - France à 08h52.
France - Japon à 13h04.

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