Gobelet: "Une bonne chose de nous imprégner de l’esprit olympique"

  • Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima
    Jean Baptiste Gobelet - Crédit : World Rugby, Martin Seras Lima
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Depuis la reprise à Marcoussis le 7 juillet dernier, les membres de l’équipe de France de rugby à VII ont enchaîné une semaine dans l’Essonne, une autre à Perpignan, et une à l’INSEP. Où ils ont notamment testé chambres hypoxiques et salles sous hautes températures, puis rencontré les Bleus du basket. L'expérimenté Jean-Baptiste Gobelet s'est confié pour notre site.

Quatre nouveaux joueurs ont intégré l’effectif, comment se passe leur intégration ?

Jean-Baptiste GOBELET: Très bien ! Pierre-Gilles Lakafia, par exemple, avait déjà vécu l’expérience du 7. C’est une reprise physique et rugbystique qui doit nous permettre d’avoir les mêmes repères. Pour le reste, c’est aussi à nous, l’ensemble des joueurs les plus expérimentés du groupe, d’accompagner les plus jeunes joueurs à s’habituer. Mais parler de statut de leadership à VII est beaucoup plus compliqué qu’à XV. Par rapport à la durée des matches, il nous faut réagir très vite, de manière peut-être plus collective.

Pendant la préparation physique, vous passez trois semaines à l’extérieur de Marcoussis à cause du Mondial féminin. Est-ce une bonne chose de sortir de vos lieux d’entraînements habituels ?

J-B.G: Vous savez, on voyage tellement, on reste tellement ensemble à sept qu’on n’a pas forcément besoin d’opportunités de stage comme à quinze. Mais c’est très bien aussi de changer de cadre. On ne peut pas rester non plus trois mois à Marcoussis comme la reprise de la compétition se fera en septembre.

Cette semaine, vous étiez en stage à l’INSEP. Est-ce une première pour vous ?

J-B.G: Avec Terry Bouhraoua, on a l’habitude de s’y retrouver depuis trois ou quatre ans avec Renaud Longuèvre (entraîneur national d’athlétisme, NDLR). Il s’était occupé de séances lorsque j’étais au BO, et j’ai gardé la volonté de travailler sur l’aspect de la course. Voir cet échange a aussi posé question à nos entraîneurs, et naturellement, des liens se sont créés. C’est une bonne chose pour nous, afin de nous imprégner de la culture athlé et de l’esprit olympique. Nous y avons aussi réalisé un stage de lutte l’an dernier.

L’INSEP dispose notamment de chambres hypoxiques et de salles sous haute température. Avez-vous déjà testé ce matériel ?

J-B.G: Le VII est basé sur la haute performance. On est parfois plus proche des athlètes que des rugbymen. Cela ne peut nous être que bénéfique. Notre sport a besoin de ce genre de choses. Quand on joue à l’autre bout du monde, sous 40 degrés, c’est bien de s’entraîner en amont dans ces conditions.

Vous avez aussi rencontré l'équipe de France de basket. Quel regard y portez-vous ?

J-B.G: C’est plus une passion qu’autre chose. J’aime bien m’intéresser aux autres sports. Côtoyer des champions d’Europe est toujours un plaisir, comme de savoir comment ils vivent. Ensuite, sur la gestion des moments importants, ils peuvent nous apporter quelque chose au niveau mental.

Si on s’est peut-être vu un peu trop beau au début de la saison dernière, au moins on est vite retombés sur terre, et ça nous permet de retrouver le statut d’outsiders. Et c’est toujours lorsqu’ils ne sont pas attendus que les Français sont les meilleurs

Avez-vous l’habitude d’échanger avec d’autres sportifs de haut-niveau ?

J-B.G: J’échange avec plein de sportifs. Du football ou handball par exemple… C’est sûr que sur Paris, c’est plus facile que sur Biarritz. On a cette chance de pouvoir partager. Et puis avec un sponsor individuel, il m’arrive par exemple de rencontrer Jérôme Fernandez, Didier Dinart, Amaury Leveaux, Gaëtane Thiney… J’ai l’occasion d’en fréquenter de différentes disciplines. C’est bien d’avoir, aussi, différents regards sur le rugby.

Depuis la reprise le 7 juillet, dans quel état d’esprit sentez-vous le groupe ?

J-B.G: La dernière saison dernière était compliquée dans les résultats. Depuis, on a su redresser la barre au tournoi européen de Lyon. Même s’il n’était pas le plus prestigieux, le tournoi s’est bien déroulé, et ça fait du bien de gagner. Cela nous permet de repartir sur de bonnes bases. C’est mieux que d’avoir terminé sur un gros échec.

L’année prochaine sera déjà déterminante pour la qualification olympique. Y pensez-vous déjà ?

J-B.G: Chaque entraînement que vous allez faire, vous le faites pour le Word Series. C’est sûr que nous ne sommes pas favoris pour le Top 4 (ces places là sont les premières de qualification directe pour les JO, NDLR). Mais on a su, il y a deux ans, naviguer entre la deuxième et la cinquième place. Tout en battant de grosses nations, à l’exception des Blacks. Aujourd’hui, le problème, c’est que l’on peut être flamboyants mais aussi passer complètement à côté. On reste une équipe à réaction. C’est à nous de trouver une constance. Si on s’est peut-être vu un peu trop beau au début de la saison dernière, au moins on est vite retombés sur terre, et ça nous permet de retrouver le statut d’outsiders. Et c’est toujours lorsqu’ils ne sont pas attendus que les Français sont les meilleurs.

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