Les Français du 7 se (re)donnent de la confiance en vue des JO

  • Virimi Vakatawa contre les Samoa lors de l'étape de Tokyo - Photo World Rugby/Martin Seras Lima
    Virimi Vakatawa contre les Samoa lors de l'étape de Tokyo - Photo World Rugby/Martin Seras Lima
  • Parez et la France se sont qualifiés pour les quarts de la Cup à Tokyo - Photo World Rugby
    Parez et la France se sont qualifiés pour les quarts de la Cup à Tokyo - Photo World Rugby
  • Japon-France en poule - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima
    Japon-France en poule - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima
  • L'Anglais Charlie Hayter lors du quart de finale de la Cup contre les Français - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima
    L'Anglais Charlie Hayter lors du quart de finale de la Cup contre les Français - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima
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Auteurs d’un tournoi décevant à Hong Kong une semaine plus tôt, les Bleus du 7 ont bien réagi au Japon ce week-end. Passés en Cup pour la deuxième fois seulement cette saison, ils n’ont rien gagné en deuxième journée. Les Français ont pourtant largement rivalisé face aux cadors. De quoi leur laisser plusieurs arguments afin de retrouver en sérénité d’ici la qualification européenne.

Plus d’excuse. Leur avenir fixé, les Bleus du VII étaient dans l’attente de bons résultats lors de cette tournée asiatique. Libérés de tous doutes après l’annonce de la prolongation de leurs contrats à l’issue de la saison, les onze hommes de Frédéric Pomarel conservés par la FFR (accompagnés du jeune du pôle Sacha Valleau) devaient (re)lancer la fusée en vue des Jeux olympiques. Amorcer la montée en puissance à Hong Kong et Tokyo avant les tournois de Glasgow et Londres en mai, puis surtout des championnats d’Europe, où ils iront chercher leur ticket pour Rio en juin et juillet prochains. S’ils ont d’abord échoué sur les terres de la perle de l’Orient (élimination en poules, et défaite en finale de Bowl) malgré l’absence d’objectifs comptables majeurs et donc de grosse pression, les septistes tricolores ont parfaitement réagi dans la capitale japonaise. C’est sûr, nous avons été vexés par notre résultat à Hong Kong, assume Julien Candelon, dans l’attente de l’avion du retour.

Une réaction attendue après Hong Kong

Qualifiés en Cup pour la deuxième fois de la saison seulement au Japon, les Français n’ont pourtant pas ensuite connu de succès. Eliminés par les Anglais en quarts (0-10), ils ont ensuite perdu contre les All Blacks en demie de Plate (12-19). De courtes défaites pourtant encourageantes, où ils ont longtemps tenu le nul (respectivement 0-0 et 7-7 à la pause). Cette deuxième journée n’est pas perdue complètement, confirme l’ancien Perpignanais. Les Anglais doivent être plus en difficulté, puisqu’ils profitent du carton jaune pour marquer deux essais. Et les Blacks se font accorder un essai qui n’y est pas avant de se mettre à la faute sur la dernière action, sans que l’arbitre ne le voie

En revenant également sur leurs deux victoires en poules (contre l’Argentine et le Japon, accompagnées d’une courte défaite face aux Samoa), Candelon termine ainsi le bilan : Nous avons rivalisé voire battu des équipes devant nous au classement. Hong Kong nous a permis de nous rôder mais aussi de nous remettre en question, enchaîne Jonathan Laugel en guise d’explication. On a pu décortiquer les erreurs de chacun et travailler dessus. Le résultat à Tokyo est bien meilleur. On fait trois bons matchs contre les Samoans, les Anglais et les Néo-Zélandais que l’on peut tous trois gagner.

Parez et la France se sont qualifiés pour les quarts de la Cup à Tokyo - Photo World Rugby
Parez et la France se sont qualifiés pour les quarts de la Cup à Tokyo - Photo World Rugby

Une prise de conscience de leurs capacités

Comparé à Hong Kong, on a agi différemment, sur le terrain et en termes d’état d’esprit. Sur la bonne capacité de réaction des Bleus à Tokyo, Laugel retient notamment la manière dont l’équipe de France a abordé ses matchs, et même les plus durs, face aux cadors du circuit. L’ambiance et le mental des troupes sont bons, on a conscience qu’aujourd’hui on peut faire mal à nos adversaires en utilisant nos capacités à 100%, même si on a mis quasiment une saison à s’en rendre compte.

A l’image de cette dernière rencontre perdue de très peu face aux Néo-Zélandais (que jamais ils n’ont battu), les Tricolores ont réussi à évoluer sans complexe, même en l’absence de leur talisman Virimi Vakatawa, touché la veille. C’est là une première étape des progrès à accomplir, aussi, dans les têtes. Une confiance à assurer avant de confirmer par des performances plus constantes. Un autre point sur lequel le tournoi japonais doit aussi servir de base de travail solide. Nous avons répondu de manière homogène, et non pas en dents de scie comme souvent par le passé, décrypte Candelon. Et de finaliser : Le tournoi est satisfaisant en termes de régularité, de prestation et d’intensité.

Une réorganisation défensive

En terres nippones, jamais les Bleus n’ont jamais encaissé plus de 19 points lors de chacune de leurs cinq rencontres. De là à y voir des progrès défensifs, il n’y a qu’un pas. Depuis leur retour des Etats-Unis, fin février, ils ont surtout fortement insisté là-dessus à l’entraînement. Avec l’évolution de ce rideau, le staff tricolore souhaitait que les joueurs défendent face à leurs adversaires, et non plus en décalage, après avoir déjà décidé de ne mettre qu’un seul homme derrière chaque ruck défensif. Un temps d’adaptation était donc nécessaire, insiste Laugel. On a eu des changements stratégiques avec une réorganisation défensive mais aussi des annonces pour les joueurs, laissant un groupe en construction.

Suivi par Candelon : Nous avançons sur l’évolution de nos principes collectifs qui ont été réajustés, donc ça prend un peu de temps, mais cela s’est montré efficace à Tokyo . Avec 11 essais encaissés au total, tout n’est pourtant pas parfait, mais le système commence à faire ses preuves. Dans un match qu’ils tenaient (12-0), les Français ont laissé leurs adversaires samoans revenir à faveur d’un manque de rigueur en poules (12-14). Sur la majorité de nos placages, il n’est pas possible de plaquer un mec à deux ou trois, estime Laugel. C’est ainsi que l’on se met en retard pour bien défendre et converser une bonne organisation..."

Japon-France en poule - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima
Japon-France en poule - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima

Une meilleure utilisation du ballon en attaque

Dans le même temps, les Tricolores ont joué aussi plus simplement, balle en main. Après avoir d’abord insisté sur une conservation solide. S’ils n’ont pas inscrit un nombre flamboyant d’essais (11, également), ils ont toujours réussi à tenir la comparaison dans toutes leurs confrontations. Je pense que nous avons évolué, que nous avons su mettre la pression sur nos adversaires plus qu’à Hong Kong, et que nous avons su mieux converser le ballon en ayant une meilleure utilisation , illustre ainsi Candelon.

En jouant souvent en bout de ligne pour créer le surnombre au large, les Bleus ont évolué en équipe, avec un schéma offensif simple, pour (re)gagner en confiance et ne pas, non plus, donner trop de ballons à leurs adversaires. Décisif contre les plus grosses nations, face auxquelles les Français ont souvent subi beaucoup plus lourdement. Laugel termine : Le cycle à venir va être très important pour travailler dans la bonne voie jusqu’aux deux derniers tournois mondiaux et surtout aux championnats d’Europe.

L’Angleterre désormais quatrième

En vue de cette compétition continentale à remporter afin de valider leur qualification pour Rio cet été, les Français ont aussi connu une autre bonne nouvelle dimanche. Vainqueurs du tournoi pendant que les Australiens échouaient en finale de Bowl, les Anglais ont repris la quatrième place synonyme de dernier ticket qualificatif directement pour les Jeux. Ce qui, s’ils la valident, devrait faciliter nettement la lâche des coéquipiers de Terry Bouhraoua aux championnats d'Europe ! Pourtant, en quart de finale face à leurs voisins d’outre-Manche, les Français n’ont pas voulu se lancer dans des calculs entraînés par ce conflit d’intérêts. La victoire des Anglais est bonne à prendre c’est sûr, accorde Laugel. Mais, croyez-moi, on a attaqué le match contre eux pour le gagner !

Lors du prochain rendez-vous mondial, en Ecosse début mai, les Tricolores disposeront d’une motivation toute trouvée : dans le même groupe que l’Angleterre et l’Australie (avec la Russie), ils se devront d’enfoncer les Wallabies, 5e au classement, pour confirmer cette situation. En commençant néanmoins par se focaliser sur eux-mêmes, et leurs "petites fautes" toujours trop nombreuses évoqués par Jonathan Laugel. Maintenant, il y encore des imperfections, mais une bonne base a été posée ici, conclut Candelon. La route est encore longue, mais nous sommes sur le bon chemin.

L'Anglais Charlie Hayter lors du quart de finale de la Cup contre les Français - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima
L'Anglais Charlie Hayter lors du quart de finale de la Cup contre les Français - Photo: World Rugby/Martin Seras Lima
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