Le Leinster revanchard

Le Leinster abat sa dernière carte samedi contre Toulouse. Pour la province irlandaise, tout autre résultat qu'une victoire sera synonyme d'élimination. En s'inclinant à Edimbourg avant Noël, la bande à Brian O'Driscoll s'est placée dans une situation extrêmement difficile. L'entraîneur irlandais Michael Cheika ne se fait pas trop d'illusion et il ne s'accorde d'ailleurs qu'une "mince chance " de retrouver les quarts dont son équipe n'a plus été absente depuis 2004.

A l'exception d'un match réussi contre Leicester, les Irlandais n'ont quasiment rien montré cette saison qui leur autorise un optimisme débordant avant d'affronter des Français en pleine forme. Mais, au moins pour l'honneur, "nous sommes décidés à leur montrer que ce qu'ils nous ont fait là-bas, on peut le faire ici", poursuit-il en référence à la déroute ramenée de France (3-36) au début du mois de novembre.

Il ne faut pas oublier non plus que le Leinster a remporté ses sept dernières rencontres de Coupe d'Europe au RDS Stadium. On comprend mieux pourquoi Guy Novès parle d'un "exploit" en guise de victoire... Malgré une forme irrégulière, les lignes arrières de la province ont le talent et l'expérience pour ébranler la belle confiance toulousaine, comme ont pu le faire les Castrais en première période dans le Championnat de France ce week-end. Même si Shane Horgan, dont le retour était espéré après nu mois d'absence, devrait à nouveau faire défaut.

Reste à savoir surtout si les arrières irlandais bénéficieront de la plate-forme nécessaire pour asseoir leur jeu. Car la clé du match, dans des conditions climatiques difficiles, pourrait se trouver devant. Et dans ce secteur, les Français ont avoir un indéniable ascendant, notamment en première ligne. "Ils ont une grosse mêlée, et s'il y a un pack qui nous a fait souffrir cette année, c'est bien le leur", concède Cheika. L'absence du pilier Ollie Le Roux s'accompagne d'une grosse incertitude sur la participation de Stan Wright. De quoi fragiliser un peu plus une mêlée irlandaise, toutefois piquée au vif par l'accusation de "tricherie" portée par Novès.