A force, ce Clermont-Saracens est devenu un classique européen

  • Jonathan Davies (Clermont) tente d'échapper à Chris Ashton (Saracens) sous les yeux de Napolioni Nalaga lors du match retour en poule - janvier 2015
    Jonathan Davies (Clermont) tente d'échapper à Chris Ashton (Saracens) sous les yeux de Napolioni Nalaga lors du match retour en poule - janvier 2015
  • Noa Nakaitaci et Clermont avaient vécu un enfer l'an dernier face aux Saracens
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  • Le centre de Clermont Wesley Fofana face aux frères Vunipola des Saracens lors de la demi-finale de 2014
    Le centre de Clermont Wesley Fofana face aux frères Vunipola des Saracens lors de la demi-finale de 2014
  • Nick Abendanon contre les Saracens
    Nick Abendanon contre les Saracens
  • En 2010, le stade Geoffroy-Guichard avait porté chance aux Clermontois contre Toulon
    En 2010, le stade Geoffroy-Guichard avait porté chance aux Clermontois contre Toulon
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Clermont et les Saracens, adversaires en demi-finale de Champions Cup, se sont déjà mesurés deux fois en phase de poule il y a quelques mois seulement. Comment surprendre un adversaire qui vous connaît par cœur ? C’est le redoutable défi lancé aux clermontois, qui auront 40 000 supporters derrière eux.

Ils ne se quittent plus… L’ASM Clermont Auvergne et les Saracens de Londres s’affrontent ce samedi après-midi pour la septième fois en cinq ans. Le bilan des oppositions est favorable à Clermont, qui mène 4 victoires à 2 sur les six dernières confrontations. Deux victoires en poule lors de la saison 2010-2011, une victoire en quart de finale en 2012 (22-3) en Angleterre, et un succès au stade Michelin en janvier dernier lors de la dernière confrontation entre les deux rivaux. Au rayon défaites, il y a la correction du printemps dernier en demi-finale (46-6), et un revers moins cuisant en octobre dernier à Londres (30-23).

Puissances émergentes installées sur l’échiquier du rugby européen depuis quelques saisons maintenant, Auvergnats et Londoniens devront innover pour tenter de se surprendre. C’est difficile de jouer contre la même équipe trois fois dans la même saison , confirme l’arrière anglais Nick Abendanon. On se connait bien, c’est sûr, mais on revient toujours aux mêmes choses sur les matches de phases finales, explique le coach clermontois Franck Azéma. La discipline, la conquête, la défense, et l’engagement que l’on mettra. Ils ont pas mal d’expérience à ce niveau-là, on en a aussi et je pense que ce sera équilibré et serré jusqu’à la dernière seconde.

Noa Nakaitaci et Clermont avaient vécu un enfer l'an dernier face aux Saracens
Noa Nakaitaci et Clermont avaient vécu un enfer l'an dernier face aux Saracens

Clermont sait à quoi s’attendre

Les Saracens, ce n’est pas l’équipe la plus sexy, la plus inventive de la scène européenne, mais son organisation, sa discipline et son intensité sont la garantie de sa constance au plus haut niveau en Coupe d’Europe. A l’image de leur qualification face au Racing, arrachée dans les dernières secondes, ces Anglais ne renoncent jamais. Ils ont subi contre le Racing, mais ils ont su trouver les ressources pour rester dans le match et décrocher cette victoire à la fin , analyse le capitaine clermontois Damien Chouly. Ça montre bien leur état d’esprit. C’est typique des équipes anglaises et surtout des Saracens, ils ne lâchent jamais. C’est aussi un message pour nous, il faudra vraiment être à 100% tout le match, il n’y aura pas de relâchement possible sinon ils en profiteront.

Dans le sillage du centre Brad Barritt, des frères Vunipola ou du flanker Jacques Burger, les Sarries s’appuient sur une densité physique et une férocité défensive redoutables. Avec un objectif : faire craquer l’adversaire et s’engouffrer dans la brêche. Ils basent l’essentiel de leur stratégie sur les erreurs de l’adversaire , observe Benjamin Kayser. Et ils mettent tellement d’intensité et de précision dans ce qu’ils font que généralement ils y parviennent. En demi-finale, la saison dernière, on avait constamment subi cette pression. Emportés, laminés par cette furia défensive la saison dernière, les Clermontois ne pourront pas être surpris cette saison…

Le centre de Clermont Wesley Fofana face aux frères Vunipola des Saracens lors de la demi-finale de 2014
Le centre de Clermont Wesley Fofana face aux frères Vunipola des Saracens lors de la demi-finale de 2014

Le poids des nouveaux

Les Sarries ont pu s’en rendre compte lors de la double confrontation d’il y a quelques mois en phase de poule, Clermont n’est plus tout à fait la même équipe cette saison, renforcée par ses recrues. Davies et Abendanon ont vraiment apporté à leur équipe et à leur attaque , confirme Mark Mc Call, l’entraîneur des Sarries. Outre ces deux-là, titulaires dans la ligne de trois-quarts auvergnate, le pack s’est renforcé avec l’arrivée de Sébastien Vahaamahina, et l’apport du nouvel entraîneur des avants Jonno Gibbes est indéniable. Tous les joueurs saluent sa précision et ses qualités, et les performances du pack lors de la démonstration face à Northampton ou lors de la victoire au Munster en sont une autre preuve.

Déterminé mais serein en conférence de presse ce vendredi, détendu au milieu de ses joueurs en préambule du captain’s run, le nouveau head coach de Clermont Franck Azéma a apporté sa touche personnelle dans la préparation de cet immense rendez-vous. La semaine de préparation a été différente , révèle le capitaine Damien Chouly. Deux jours de stage en Haute-Loire en début de semaine, puis une mise au vert à proximité de Saint-Etienne depuis jeudi soir, des habitudes que n’avaient pas les Auvergnats sous l’ère Vern Cotter.

Une manière d’évacuer le souvenir indélébile du naufrage de Twickenham il y a un an, comme en témoigne Benjamin Kayser. Prendre 40 points en demi-finale de Coupe d’Europe, ça ne s’oublie pas et ça restera dans la tête de ceux qui étaient sur le terrain ce jour-là, mais il y a véritablement une page qui s’est tournée au club. Cette demi-finale a été vraiment catastrophique pour nous, mais c’était la fin d’une ère. Cette saison, on est reparti avec des idées fraîches, un staff en partie nouveau et un groupe modifié, et on a décidé de faire table rase du passé.

Nick Abendanon contre les Saracens
Nick Abendanon contre les Saracens

Clermont presque à la maison

Mes joueurs aiment les grandes occasions, ils aiment se retrouver au pied du mur, annonce le coach des Sarries, Mark McCall. Ça tombe bien, ce seront plutôt quatre murs envahis par les supporters auvergnats qui se dresseront face aux Saracens dans le brûlant stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne. Plus de 41 000 billets vendus, record du stade, dont 800 seulement aux supporters anglais, les supporters auvergnats promettent l’enfer aux Anglais. L’exode sera massif, et la marée Jaune et Bleu, répartie dans une cinquantaine de bus et des milliers de véhicules va déferler des quatre coins d’Auvergne.

Un véritable pèlerinage à Saint-Etienne, sur les traces des émotions de 2010. C’est dans le chaudron que les Clermontois s’étaient ouvert la voie vers le Bouclier de Brennus, en terrassant Toulon au bout d’une demi-finale de Top14 homérique. La même histoire cinq ans plus tard ?

En 2010, le stade Geoffroy-Guichard avait porté chance aux Clermontois contre Toulon
En 2010, le stade Geoffroy-Guichard avait porté chance aux Clermontois contre Toulon
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