Abendanon: "Je veux croire que Clermont a l'équipe pour y arriver cette année"

Le public français semble beaucoup vous aimer. Qu'apprécie-t-il chez vous?

Nick ABENDANON: Oui, les gens ici sont très sympas avec moi. Mais ça peut changer en un instant, si l'on n'atteint pas de finale cette année ou si l'on perd ce week-end... C'est un public exigeant, dur à satisfaire, mais quand l'équipe joue bien il est fantastique. A Bath, nous avions de bons supporters et les gens étaient passionnés, mais les supporters de Clermont sont un niveau au-dessus. Que l'équipe gagne ou perde, ils sont toujours là.

Vous avez perdu sur le terrain du Stade français samedi, dans un match avec des hauts et des bas, est-ce typique des matchs que vous avez disputé en France?

N.A: C'était seulement mon deuxième match à l'extérieur en Top 14 avec Clermont. Nous n'avons pas été assez bons en première période, et quand vous démarrez la seconde période avec vingt points de retard, c'est dur...

Ce sera un match d'un niveau supérieur face à Northampton?

N.A: J'ai joué contre Northampton de nombreuses fois, et je sais parfaitement à quoi m'attendre. C'est une équipe très forte, très complète. Il faudra faire très attention aux détails. C'est une très bonne équipe, très intelligente et très bien coachée. Nous savons quel immense challenge ce sera ce weekend. Mais nous préparons ce match depuis un mois maintenant. La Coupe d'Europe à Clermont, c'est quelque chose de spécial.

La saison dernière, Clermont n'avait pas vraiment de plan B

Personnellement, quels souvenirs gardez-vous de votre défaite en finale de Challenge Cup avec Bath face à Northampton la saison dernière?

N.A: Ce n'est pas un très bon souvenir, mais j'ai vraiment apprécié de rejouer contre des clubs anglo-saxons avec Clermont cette saison. Nous avons battu les Saracens en poule, ça s'est très bien passé contre le Munster, et j'espère que ça va continuer...

Pensez-vous que le passé de Clermont lors de ce type de match puisse jouer? Et notamment la large défaite face aux Saracens la saison dernière?

N.A: Lors de la demi-finale face aux Sarries la saison dernière, Clermont n'avait pas vraiment de plan B. Les Saracens ont dominé et ils ont été plus intelligents que Clermont. Mais les entraîneurs ont changé, et nous avons cette saison des entraineurs très précis, et ça peut nous aider dans les matchs difficiles. Nous savons mieux nous adapter aux adversaires.

La Coupe d'Europe, c'est un peu le Saint Graal... Comment vivez-vous cette quête à Clermont?

N.A: Oui, c'est un peu ça. On peut sentir à quel point la Coupe d'Europe est importante pour ce club. C'est une chose pour laquelle ils se battent depuis de nombreuses années, ils sont arrivés si près mais sans jamais gravir la dernière marche. Mais Clermont s'en rapproche, et je veux croire que nous avons l'équipe pour y arriver cette année. Mais il faut commencer par dominer Northampton ce weekend.

Aurélien Rougerie, c'est un peu le "King de Clermont"

Jouer au stade Marcel-Michelin sera-t-il un atout pour vous?

N.A: Oui, pour l'adversaire c'est un environnement très hostile. Le public est vraiment à un niveau que je n'avais jamais connu en Premiership. Les tambours, le bruit, l'atmosphère, tout ça nous donne une force extraordinaire. Il n'y a qu'à demander aux équipes anglaises ou irlandaises qui sont venues ici... Je suis sûr qu'elles vous diront que c'est un endroit où il est vraiment difficile de venir jouer. Cependant, les équipes comme Northampton n'ont pas cette espèce de blocage mental lorsqu'elle ne jouent pas à domicile. Ils ont remporté de nombreux matchs à l'extérieur cette saison, et je ne pense pas qu'ils soient vraiment effrayés de venir à Marcel-Michelin...

Vous serez privés de joueurs importants, dont la charnière Parra-Lopez...

N.A: Oui, c'est une grosse perte d'avoir Morgan Parra forfait pour ce match, mais Aurélien Rougerie est de retour, et son leadership apporte beaucoup à l'équipe. C'est un peu le "King de Clermont" et à la manière de Martin Johnson, quand il parle tout le monde se tait et l'écoute. Il impose vraiment le respect et c'est un joueur vraiment important pour nous.

Vous comptez seulement deux sélections avec l'équipe d'Angleterre. Cela peut paraître peu au vu de votre talent et du fait que vous évoluiez dans l'une des meilleures équipes d'Europe...

N.A: C'est un peu sorti de ma tête depuis un moment. Cela me frustre c'est sûr, mais pour moi ça a été une question de timing. Le moment n'est plus le bon pour moi, et tout ce que je peux faire maintenant c'est continuer à bien jouer, à progresser avec Clermont. La sélection n'est pas ouverte aux joueurs qui évoluent hors d'Angleterre, donc je vais simplement me concentrer sur mon rugby ici à Clermont.