Retallick - Whitelock, ces deux All Blacks qui ont révolutionné leur poste

  • Brodie Retallick (premier plan) et Sam Whitelock, les deuxième ligne des All Blacks
    Brodie Retallick (premier plan) et Sam Whitelock, les deuxième ligne des All Blacks
  • Pascal Papé (XV de France) face à l'Angleterre - le 22 aout 2015
    Pascal Papé (XV de France) face à l'Angleterre - le 22 aout 2015
  • Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à l'Angleterre en 2014
    Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à l'Angleterre en 2014
Publié le Mis à jour
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COUPE DU MONDE - Samedi soir face aux All Blacks, les joueurs du XV de France devront se méfier tout particulièrement des deuxième ligne néo-zélandais: Brodie Retallick et Sam Whitelock. Un poste de besogneux devenus indispensables offensivement où les deux joueurs sont des références.

Le regretté Robert Soro - le Lion de Swansea disparu le 28 avril 2013 - ne décolérerait pas ! Un deuxième ligne virevoltant ? La réalité des terrains depuis quatre ans est pourtant catégorique : les "secondes lattes" sont devenus les joueurs les plus utilisés offensivement. Une révolution née comme souvent dans l’hémisphère Sud au cœur du laboratoire des All Blacks et portée par des ambassadeurs exemplaires au poste : Luke Romano (1,99 m, 119 kg), Brodie Retallick (2,04 m, 121 kg) et Sam Whitelock (2,03 m, 114 kg).

Papé: "Un deuxième ligne qui touchait des ballons était presque banni"

Ça fait déjà un petit moment que notre poste évolue, explique le deuxième ligne du XV de France Pascal Papé (1,96 m, 115 kg). Avant, il fallait sauter, pousser, courir un peu vite, enfin pas trop (sourire), des vertus de décathloniens. Un deuxième ligne qui touchait des ballons était presque banni. Aujourd’hui, on demande à ces joueurs massifs, assez grands, qui peuvent libérer leurs bras pour faire jouer, d’intervenir de plus en plus avec le ballon en attaque. Quand ton demi de mêlée est bloqué au sol, il faut vite éjecter pour que le jeu rebondisse. Pour moi, c’est le plus beau poste ! Il y a de tout : du combat, de l’agilité en touche, de la précision et de la technique en mêlée, des mains pour jouer et savoir lire le jeu.

Pascal Papé (XV de France) face à l'Angleterre - le 22 aout 2015
Pascal Papé (XV de France) face à l'Angleterre - le 22 aout 2015

Jadis attendu au plus profond des rucks boueux pour, selon l’expression consacrée, mettre des coups de "casques" dissuasifs à ses adversaires, le deuxième ligne est, à l’image des piliers modernes, le premier déclencheur des offensives. Et dire qu’en mars 2011, au lendemain de la défaite du XV de France en Italie (22-21), le grand Lionel Nallet s’auto-flagellait d’avoir osé porter le ballon au-delà de son périmètre autorisé (1). Ce profil de besogneux adroit avec ses mains demande désormais des qualités athlétiques hors-normes. Ce sont les joueurs qui ont la plus grosse dépense énergétique, analyse Yannick Bru, l’entraîneur des avants du XV de France. Il faut un gros moteur. C’est un mélange d’épreuve de force, d’endurance, d’explosivité qui est assez impressionnant. Les All Blacks couvrent beaucoup de terrain avec une grosse qualité technique. Offensivement, ils sont très bons dans les duels parce qu’ils ont avant tout une excellente gestuelle.

Parra: "Ils ont un bagage technique énorme"

Agrippé derrière ses avants, Morgan Parra insiste lui-aussi sur cette spécificité all black qui favorise les espaces. Leurs deuxième ligne ont un bagage technique énorme avec la possibilité d’allonger des passes de 10/15 mètres, note le demi de mêlée tricolore. C’est ce qui fait leur faculté à enchaîner les temps de jeu avec beaucoup de vitesse. Dans le registre français, on a du mal à laisser faire. On laisse le 9 en tant qu’éjecteur premier. Ça pose problème.

Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à l'Angleterre en 2014
Brodie Retallick (Nouvelle-Zélande) face à l'Angleterre en 2014

Culturellement, l’équipe de France, à l’instar de la plupart des nations du Nord, affiche un petit temps de retard même si Yoann Maestri est devenu un décathlonien. Whitelock, Romano ou Retallick, c’est entre 12 à 15 passes par match, avec une dizaine de ballons touchés chacun, explique Bru. Les Néo-Z interchangent souvent leurs avants et leurs trois-quarts. Ils n’ont pas peur de placer leurs avants en premier attaquant là où l’hémisphère Nord met des trois-quarts". Désigné meilleur joueur du monde en 2014, Retallick est la parfaite incarnation de la révolution du poste. Imaginez à l’époque, si on nous avait dit qu’Olivier Roumat aurait pu être le meilleur joueur du monde, nous confiait Yannick Bru en juillet dernier. Alors pour ne pas sombrer au Millennium de Cardiff samedi soir (21 heures), les Bleus devront cadenasser la cage des All Blacks.

De notre envoyé spécial à Cardiff, Vincent PERE-LAHAILLE

(1) Après à la défaite du XV de France face à l’Italie en 2011 à Flaminio (22-21), Lionel Nallet avait déclaré : La semaine avant l'Italie, je me projetais dans le fait de porter un peu plus le ballon, de jouer. Mais ce n'est pas moi. Je ne sais pas faire. Je n'ai jamais su faire depuis le début de ma carrière. Je me suis trompé. Traverser le terrain pour qu'on ne voit que moi à la télé, je m'en fous. Ce n'est pas ce que j'aime.

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