Les Irlandais de Grenoble poussent derrière le XV du Trèfle

Tout le monde sait que le gros match, c’est contre la France. Mike Prendergast, l’entraîneur des trois-quarts de Grenoble, résume le sentiment en Irlande avant la confrontation entre les Verts et les Bleus dimanche à Cardiff. Les hommes du Trèfle pourront compter sur un large soutien populaire au Millennium Stadium. Ça se joue près de chez nous. Ce sera un stade irlandais, assure Denis Coulson. Le pilier gauche regardera attentivement la performance de sa sélection en compagnie de son coéquipier Chris Farrell et de quelques autres joueurs du FCG dont peut-être des Français, glisse le trois-quarts centre.

Farrell: "Si l’Irlande arrive à dominer physiquement, elle va gagner"

Que ce soit Prendergast, Coulson ou Farrell tous souhaitent voir l’Irlande élever son niveau contre la France par rapport à l’Italie. Tous parlent aussi d’une Irlande ‘conservative’ contre la Squadra Azzurra, qu’on pourrait traduire par conservatrice ou prudente. Cette rencontre difficile pour les Irlandais a un peu douché l’optimisme de Chris Farrell. Avant le match contre l’Italie, j’étais très confiant. Maintenant, je le suis moins. J’ai été très déçu de la performance contre l’Italie. Si l’Irlande arrive à dominer physiquement, elle va gagner. Mais c’est très dur contre la France. Leurs avants sont très costauds. Mike Prendergast estime que le XV du Trèfle va monter en puissance. Les deux premiers matches contre le Canada et la Roumanie n’ont pas été très difficiles. Peut-être que les Irlandais n’étaient pas prêts à 100%. Mais après ce match difficile contre l’Italie, ça va être mieux pour eux. Pour lui, l’une des clés du match va être la discipline. Il est curieux de voir si l’arbitre gallois Nigel Owens va laisser plutôt le jeu se dérouler ou prendre des décisions rapides et donc vite siffler.

Mike Prendergast et Chris Farrell espèrent bien sûr une victoire de l’Irlande mais s’attendent à un match très serré, avec quatre ou cinq points d’écart pense le second. Seul Denis Coulson est très optimiste pour les Diables Verts, même s’il craint la conquête française. D’après lui, si les Irlandais creusent le trou assez tôt dans la partie, les Tricolores pourraient lâcher mentalement.

Coulson à ses coéquipiers français: "Faites gaffe, on va taper le ballon 35 fois comme contre l’Italie"

En tous cas, le match a déjà commencé à Grenoble entre Français et Irlandais. On en a eu un aperçu mardi entre Xavier Mignot et Denis Coulson. L’ancien international français des moins de 20 ans est venu chambrer l’ancien international irlandais des moins de 20 ans pendant qu’on l’interrogeait. Même chose pour Chris Farrell, "victime" d’autres coéquipiers. Le tout dans la bonne humeur. Il y a une petite blague avec les Français, raconte Coulson. Je leur dis : ‘faites gaffe, on va taper le ballon 35 fois comme contre l’Italie et nos trois-quarts vont le récupérer’. Et les Français me disent qu’on va perdre. Ce n’est pas à ce genre de stratégie que s’attend Mike Prendergast de la part des Irlandais. Si on adopte cette tactique, ça va être difficile parce que Nakaitaci est bon dans les airs, Spedding et Guitoune aussi. Je pense qu’on va plus chercher à garder le ballon et construire des temps de jeu. On doit être aussi plus efficaces sur les rucks que contre l’Italie car on a besoin de ballons rapides. Chris Farrell pense, lui, que ses compatriotes vont chercher à occuper le camp français par du jeu au pied.

Les Irlandais pourront s’appuyer sur la connaissance du jeu et des joueurs français de Joe Schmidt. Mike Prendergast loue l’intelligence et l’expérience du sélectionneur du Trèfle. Il ne serait pas étonné que le Néo-Zélandais sorte une carte de sa manche pour surprendre les Bleus. Joe Schmidt va regarder tous les petits détails à la vidéo. En plus, il connaît bien les joueurs français. C’est quelque chose de positif pour nous. […] Lors du dernier Tournoi des Six Nations, les Irlandais ont joué les quatre premiers matches de façon conservatrice. Et le dernier match contre l’Ecosse, ils ont joué au large et utilisé différentes formes de jeu, illustre-t-il.

Les joueurs du capitaine O’Connell sont invaincus face aux Tricolores depuis la nomination de Philippe Saint-André à la tête du XV de France, avec deux nuls et deux victoires. Mais cela ne compte pas plus que ça avant le grand rendez-vous de dimanche, selon Farrell et Coulson. Ce dernier rappelle d’ailleurs que l’Angleterre avait de bonnes statistiques contre l’Australie avant l’humiliation qu’elle a subie samedi contre les Wallabies (13-33). Les Diables Verts sont donc sur leurs gardes.