Sur le terrain aussi, tous les regards seront tournés vers Burgess

En lançant une pique à l'encontre de son vis-à-vis Scott Williams, l'Anglais Sam Burgess (26 ans, 3 sélections) a ouvert les hostilités avant le choc face aux Gallois samedi à Twickenham (21h). Outre sa sortie médiatique, il sera également LE joueur le plus observé lors de cette rencontre. Pour le centre, le jour de gloire est arrivé. Dix mois seulement après avoir abandonné le rugby à XIII pour se consacrer au XV, le voilà pour la deuxième fois titulaire avec le XV de la Rose (première en Coupe du monde, ndlr). Une entrée dans l'équipe de départ anglaise, certes précipitée par le forfait de Jonathan Joseph, mais vécue comme un événement majeur outre-Manche. La presse nationale a même anticipé l'annonce de la composition de Stuart Lancaster pour remplir ses pages sur le sujet, photos du garçon en plein raffût à l'appui comme pour souligner la dose de puissance qu'il doit apporter samedi.

Si le sélectionneur anglais, venu expliquer ses choix devant la presse, a pris un peu de temps pour verbaliser la dégradation de George Ford au profit d'Owen Farrell, il a surtout été bombardé de questions sur Sam Burgess. Est-il prêt à démarrer un match ? Peut-il sortir vainqueur du duel qui l'opposera à l'expérimenté Jamie Roberts et ses 70 sélections, lui qui a joué toute la saison troisième ligne aile avec Bath et qui ne compte que trois petites capes ? Sûr de son poulain, Lancaster est resté droit dans ses bottes : Je suis très confiant sur le fait qu'il défende bien, je sais qu'il en est capable. J'ai aussi une grande confiance sur sa capacité à gérer un grand match car il en a vécu au rugby à XIII. Enfin, j'ai confiance en lui car il portera la balle et franchira la ligne défensive galloise. C'est une étape pour lui mais je sens qu'il est prêt pour cela .

La confiance inébranlable de Burgess en lui-même

À l'image de Sonny Bill Williams en Nouvelle-Zélande, Sam Burgess est une star. Pas étonnant donc de retrouver une pointe d’ego chez lui quand un journaliste lui demande s'il aurait pu imaginer se retrouver dans cette position dix mois auparavant, lorsqu'il a fait son entrée dans le monde du rugby à XV : Oui, j'y pensais déjà. J'avais cette vision que cela arriverait et j'étais assez serein. C'était mon objectif et je pense que c'est un grand honneur pour moi de faire partie de cette équipe .

Une grande assurance pour ce moment charnière de sa carrière qui révèle une confiance absolue en lui-même : Je crois en moi, lâche simplement l'Anglais. Je sens que j'ai le respect de mes coéquipiers et de mon staff et leur avis compte beaucoup pour moi. J'ai travaillé très dur ces trois derniers mois pour développer différentes facettes de mon jeu et je sens que j'ai progressé. J'ai toujours apprécié les moments avec cette équipe, les entraînements où j'ai essayé d'améliorer mes capacités. Je me suis bien senti dans ce rôle de premier centre quand j'ai joué. Les gars m'ont aussi mis en confiance. Andy Farrell (l'entraîneur des arrières, ndlr) et Mike Catt (entraîneur adjoint responsable des skills) ont aussi été très importants dans mon développement. Et je sais que je pourrais mourir pour mes coéquipiers . Face aux Gallois, le public anglais n'aura d'yeux que pour son ovni mégalo.

Anthony TALLIEU, envoyé spécial