John Eales, roi aux deux couronnes

Par Rugbyrama
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Le Mondial en Nouvelle-Zélande débute dans moins de quatre semaines et notre site vous propose jusqu'à l'ouverture le 9 septembre prochain des rétrospectives sur les six premières éditions. Ce mercredi, focus sur le deuxième ligne australien John Eales, sacré champion du monde par deux fois...

John Eales est un talent précoce. Très précoce. Sa carrière internationale a débuté alors qu'il n'est âgé, à l'époque, que de 21 ans. De 1991 à 2001, il a accumulé 86 sélections (pour le bilan impressionnant de 66 victoires, 2 nuls, et 18 défaites) dont 55 comme capitaine. Avec cela, l'Australien fait également partie du cercle très fermé des "cinq double vainqueurs de la Coupe du monde" (avec ses compatriotes Crowley, Kearns, Little, Horan et le Sud-Africain Os Du Randt). Un monstre sacré du rugby mondial, en somme.

"Nobody is perfect"

L'ascension du grand (pas moins de deux mètres sous la toise) deuxième ligne commence donc en 1990. Très jeune (il n'a que 20 ans à l'époque), il intègre les rangs de la franchise australienne des Reds du Queensland. A 21 ans, après des débuts fêtés contre le Pays de Galles, il dispute (déjà) sa première Coupe du monde. En Angleterre, Eales affirme (déjà, bis) son talent. Dans le jeu moderne des Wallabies, où l'organisation sublime les qualités individuelles, Eales trouve sa place très rapidement. Le prince est fait roi pour la première fois.

Et même s'il n'est pas encore le titulaire indiscutable qu'il deviendra quelques années plus tard, il est déjà un élément précieux du dispositif australien. Il faut dire que le jeune homme est pétri de talent : puissant, capable d'avancer sur chaque impact, redoutable plaqueur... Toutes ses qualités lui valent, de sa part de ses coéquipiers et des médias, le surnom de "Nobody". Un surnom qui lui va comme un gant. Car, c'est bien connu, Nobody is perfect (en anglais dans le texte, "personne n'est parfait", NDLR)...

Un avant buteur...

Surtout, c'est sa capacité à buter qui a fait de lui un joueur atypique. Il devient le buteur (alors qu'il joue deuxième ligne !) des Wallabies à partir de 1996, succèdant à Michael Lynagh (une autre légende du rugby). Depuis, il est et demeure l'avant qui totalise le plus de points en carrière : 173 points inscrits sous le maillot or et vert, auxquels viennent s'ajouter 402 points marqués en Super 12 pour sa province du Queensland. Qui dit mieux ?

En 1995 en Afrique du Sud, Eales ne fait que surnager. Il ne peut éviter le naufrage des siens, une équipe d'Australie en fin de cycle et sortie dès les quarts par l'Angleterre (25-22). Mais le deuxième ligne wallaby aura sa revanche quatre ans plus tard, à la faveur d'une nouvelle Coupe du monde. Son statut a changé. En 1999, le gamin a mûri. Le patron, désormais, c'est lui. Même s'il a abandonné le costume de buteur, il emmène son pays sur le toit du monde pour la deuxième fois de l'Histoire. Une équipe d'Australie qui, dans son sillage, dégage toujours autant de puissance et de maîtrise collective. On a cru un temps qu'Eales et son double-mètre manqueraient la compétition. Fort heureusement pour les Aussies, il n'en fut rien. En demi contre l'Afrique du Sud, une prise de balle de ce dernier permet à Larkham de claquer un drop de près de 50 mètres et de qualifier l'Australie. En finale, la supériorité australienne sur des Français qui n'ont pas encore digéré leur exploit face aux Blacks est criante. Les Wallabies s'imposent (35-12) et sont sacrés champions du monde. Le roi Eales, couronné pour la deuxième fois, vient de (re)mettre le Monde à ses pieds...

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