1991-2011 : même combat ?

Par Rugbyrama
  • serge blanco france 1991
    serge blanco france 1991
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Ce samedi aura lieu le second quart de finale de l'histoire de la Coupe du Monde entre Anglais et Français. Le premier, en 1991, s'était mal terminé pour les Tricolores, marqué par l'altercation finale entre Daniel Dubroca et M. Bishop, l'arbitre de ce match, qui étalait la frustration du camp bleu.

C'était il y a 20 ans moins 11 jours, et le dernier appelé du XV de France, Jean-Marc Doussain n'avait pas encore soufflé sa première bougie. Pourtant, cette défaite en quart de finale face à l'Angleterre le 19 octobre 1991 (10-19), demeure comme une des plus grandes injustices et déceptions de l'histoire du rugby français. Rien à voir avec la honte tonguienne, ou le désarroi romain lors du dernier Tournoi des 6 Nations. Non, là, il s'agissait d'un match éliminatoire, qui renvoyait alors Serge Blanco et Pascal Ondarts dans les cordes d'une retraite internationale méritée, mais gâchée par cette sortie prématurée.

Rappel des faits : Midol titrait "La défaite en chantant" sur sa Une au lendemain du revers essuyé à Twickenham lors du Tournoi, en pensant déjà au quart de finale qui se dessinait pour les mois à venir. Mais il était dit, écrit, que la France, ce terrible jour d'octobre, ne gagnerait pas au Parc des Princes face aux Anglais de Rory Underwood, auteur d'un essai sur la seule attaque d'envergure du XV de la Rose. Serge Blanco était châtié d'entrée de match sous les intempestives chandelles de Rob Andrew sans que M. Bishop, arbitre ô combien controversé dès la fin du match, ne bronche et ne siffle contre les Britanniques. Et si Jean-Baptiste Lafond mettait les équipes à égalité peu après la pause, et que l'on se dirigeait lentement vers les prolongations, c'est à nouveau à l'homme au sifflet qu'incombait la lourde responsabilité de faire basculer le match, à quatre minutes de la fin. L'ultime essai, sur une énième chandelle, de Carling demeurera anecdotique. La France était éliminée de cette Coupe du monde, à domicile qui plus est.

La même Angleterre cinq éditions plus tard ?

Une défense de fer, une grosse conquête, et un ouvreur qui distille des up-and-under comme le boulanger envoie les croissants, voilà le cliché grossi, et grossier de l'Angleterre victorieuse lors de ce quart de finale. Les Français comptaient sur une génération dorée emmenée par les Sella, Blanco ou Saint-André : une ligne de trois-quarts aussi crainte que respectée, mais qui était passée au travers, laissant la troisième ligne briller. Et si l'histoire devait se répéter ? Même si le trio Cueto-Foden-Ashton a fière allure, les Français possèdent en Maxime Médard, Vincent Clerc et Alexis Palisson un triangle qui n'a rien à se reprocher sur la défaite face au Tonga, et c'est déjà beaucoup ! La troisième ligne devrait également tenir son rang entre un Harinordoquy revanchard, et Bonnaire et Dusautoir jamais résignés à aller au combat.

Côté anglais, selon que Flood ou Wilkinson soit aligné à l'ouverture, c'est le schéma de jeu qui s'en retrouverait altéré ! Martin Johnson pourrait néanmoins s'inspirer des évènements passés pour composer son quinze, et arroser à nouveau le troisième rideau français de chandelles. Seulement, la touche française regorge de sauteurs trois étoiles pour contrarier la conquête anglaise, qui a subi également des défaillances en mêlée face aux Ecossais. A l'aube de ce second quart de finale entre les deux meilleurs ennemis de l'hémisphère Nord, le passé ne jouera probablement pas un rôle primordial tant les Français ont d'autres choses à penser. A panser également : les affres d'une défaite tonguienne, que seule une victoire face aux Anglais pourrait faire oublier, tout au moins apaiser. Dans ce mouvement européen en vogue, les Indignés, les supporters français sont en première ligne aujourd'hui, et attendent un contre-courant, celui des Révoltés !

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