Lapasset : "Un choix pour l’avenir"

Comment s'est fait le choix de Marc Lièvremont, Emilie Ntamack et Didier Retières ?

Bernard LAPASSET.- Marc Lièvremont était la référence de ce que je voulais faire. La prise de contact s'est passée il y a à peu près un mois. C'est lui qui a tout de suite demandé à travailler avec Emile Ntamack et les deux se sont ensuite concertés et ont demandé à travailler avec Didier Retières. C'est une sorte de révolution de notre manière de faire. Nous voulons mettre tous les outils afin de créer un pole d'entraîneurs fédéraux pour ne plus avoir à puiser dans les clubs.

Pourquoi avoir gardé le silence ?

B. L.- Parce qu'il ne fallait pas d'un débat franco-français pendant le Mondial. Par respect pour l'entraîneur en place, pour l'équipe de France qui était encore en lice et aussi pour la Coupe du monde. Nous n'avions pas le droit de nous tromper. Il n'y a pas eu d'oukase, pas d'exclusive. C'est sur la base d'un projet sportif sur les quatre prochaines années que nous avons travaillé. Les premiers contacts ont été pris avant la Coupe du monde. Surtout, comme vous pourrez le noter nous voulons nous appuyer sur les équipes de France. Nous aurons désormais six entraîneurs à temps plein (Marc Lièvremont, Emile Ntamack, Dider Retières pour l'équipe de France, Philippe Agostini, Philippe Boher pour les moins de 20 ans et Christophe Mombet qui sera manager des moins de 18 ans, ndlr). Mais aussi, nous avons gardé le silence parce que nous n'avions pas encore le oui définitif de Marc Lièvremont. C'est la première fois que nous avons été obligé de prendre une décision pendant le Mondial. Cet après-midi lors du Comité directeur, le débat a été ouvert.

Quand a-t-il accepté ?

B. L.- Il y a une dizaine de jours. Je tiens à préciser que c'est bien Marc Lièvremont qui sera entraîneur en chef. C'est lui qui signera les feuilles de match. La relation avec les clubs dont ces hommes sont issus sera aussi et toujours prépondérante. Et puis comme le dit Jean-Claude Skrela, les compétences n'attendent pas que l'expérience. C'est un choix qui prépare l'avenir. Il faut rassembler les compétences. Les chercher partout. Marc Lièvremont et Emilie Ntamack sont ceux qui ont su créer les conditions pour que les moins de 21 ans soient champions du monde en 2006. Ils sont le premier prototype de ce que sera l'encadrement de l'équipe de France. Nous voulons créer une filière afin de ne plus être à la remorque pour le choix de l'entraîneur.

Quand commenceront-ils ?

B. L.- Le plus tôt possible. J'ai eu le président René Bouscatel pour parler d'Emile Ntamack. Je dois rencontrer Gilbert Ponteins, le président de Dax, pour évoquer le cas de Marc Lièvremont. Nous allons mettre un dispositif d'accompagnement pour Dax qui commence une nouvelle compétition. Pour ce qui est de l'organisation, comme je l'ai dit, nous souhaitons l'ouverture avec la Ligue et nous déciderons dans le cadre d'un plan sur quatre ans qui doit être finalisé.

Quelle qualité vous a séduit chez Marc Lièvremont ?

B. L.- Tout d'abord une très grande modestie, il est extrêmement humble dans son approche. Il a beaucoup de recul et de retenu. Ce n'est pas un homme très expansif. Il est très pondéré. Il est très compétent et sait trouver les appuis autour de lui. Il ne s'inscrit pas seul dans un projet. C'est aussi une personnalité très attachante. Il est loyal, droit... Il était extrêmement peiné de la situation en raison de son engagement avec ses frères, son club. L'idée que Marc et Emile connaissent bien les jeunes joueurs qui vont arriver aux portes de l'équipe de France m'a aussi séduit.

Qu'en a pensé Bernard Laporte ?

B. L.-Je l'ai appelé lundi à ce sujet. Il a dit très bien et bonne chance.