Laporte : "Refermer la plaie"

Comment s'est déroulée cette semaine après l'échec face à l'Argentine?

Bernard Laporte.- Nous avons eu deux jours difficiles, et pour le staff en premier, mais après nous avons évacué notre déception petit à petit. Notre destin maintenant ce sont les trois prochains matchs donc nous nous sommes bien entraînés. J'espère que tout le monde a réussi à évacuer cette défaite mais maintenant nous devons jouer un match pour refermer complètement la plaie.

Avez-vous changé votre mode de fonctionnement et est-ce que votre approche de l'avant-match va être différente ?

B. L.- Quand on perd, il y a une remise en question immédiate après nous devons accompagner les joueurs et se dire les choses. Cette défaite ne doit pas pour autant nous faire changer nos habitudes. Les joueurs ont toujours eu des responsabilités et nous allons continuer à leur en donner. Nous avons confiance en eux et nous ne sommes pas lunatiques. Nous n'allons pas rectifier notre préparation d'avant-match. Nous faisons la même depuis quatre ans. Ce qu'il faut surtout, c'est être meilleur sur le terrain. La vérité, elle est là.

Vos devez gagner avec le point de bonus offensif face à la Namibie. Est-ce une pression supplémentaire ?

B. L.- Gagner et prendre le point de bonus face à la Namibie aurait aussi été notre objectif si nous avions gagné contre l'Argentine. Notre défaite ne change rien, maintenant nous devons aussi retrouver notre dynamique et notre enthousiasme tout en respectant la Namibie. Sur le terrain, il faudra faire les choses dans l'ordre. Une victoire, ça se construit et il ne faut pas attaquer de partout. Pour gagner, nous devrons prendre les points qui se présenteront en scorant au pied. Nous ne pensons pas que nous allons traverser le rideau défensif namibien à chaque fois.

L'équipe de France n'a pas semblé heureuse lors du premier match contrairement à beaucoup d'équipe...

B. L.- J'espère que nous allons retrouver la joie de jouer. En tout cas, elle est présente aux entraînements et il faudra que ça se voit dimanche. Tout le monde est impatient de jouer. Nous avons besoin de nous libérer. Jouer au rugby doit être un plaisir.

Face à l'Argentine, votre équipe a-t-elle manqué d'humilité ?

B. L.- Ce n'était pas un manque d'humilité mais un trop grand respect.

Comment se passe votre relation avec les joueurs au quotidien ?

B. L.- Avec les joueurs, c'est comme dans un couple, il faut se parler sinon on ne va pas loin.

Est-ce que ce match face à la Namibie est une forme de sélection pour la rencontre face à l'Irlande ?

B. L.- Tous les matchs de l'équipe de France sont une sélection pour le match suivant. Nous devons faire une grande prestation dimanche et après nous aurons cinq jours pour réfléchir à l'équipe qui affrontera l'Irlande.

Vous avez associé Damien Traille à Frédéric Michalak à cause de son jeu au pied. Cela veut-il dire que la place de Michalak dépend de la présence de Traille ?

B. L.- Damien a un jeu au pied intéressant, peut-être le meilleur du groupe donc nous devons nous en servir mais cela ne veut pas dire que Frédéric Michalak ne doit pas taper dans le ballon.

Pierre Mignoni disparaît du groupe et Sébastien Bruno sera encore en tribune. N'est-ce pas trop dur pour eux ?

B. L.- Pierre Mignoni ne disparaît pas du groupe à cause de sa performance mais on sait que Frédéric Michalak peut évoluer à ce poste et donc c'est une option à utiliser. C'est plus dur pour Sébastien Bruno mais nous en avons parlé avec lui.