Pour le bronze

Ils ont pleuré. Beaucoup. A chaudes larmes. L'élimination en demi-finale par des Boks surpuissants n'est pas digérée. Ils y croyaient dur comme fer. Malgré la fatigue, malgré la supériorité de leurs adversaires. C'est pour cela que ce match pour la troisième place revêt une importance particulière. Tout d'abord parce que les Pumas veulent définitivement marquer les esprits de l'IRB qui lui fait entendre les plus belles chansons concernant son avenir. Ensuite parce qu'ils veulent montrer que leur succès inaugural sur les Bleus n'était pas usurpé. La fierté du Puma n'a rien à envier à la fierté du coq.

Fiers d'être arrivés dans le dernier carré du Mondial du professionnalisme, ces amateurs poètes entendent bien bouleverser la hiérarchie du rugby international jusqu'au bout. Ramener la médaille de bronze au pays, où ils sont déjà des héros, est le dernier défi de ce groupe qui termine son histoire.

Comment vont-ils s'y prendre ? Avec leur coeur, avec leurs tripes, avec un jeu qui ne passionnera peut-être pas les foules, mais qui sera le leur. Face à la volonté des Bleus de jouer, les Argentins tenteront le tout pour le tout avec un XV de départ très proche de celui qui a fait chuter l'Ecosse en quart de finale. Seules les blessures et la très grande fatigue physique ont poussé Marcello Loffreda à des changements. Et encore, quand le jeune Tiési s'est blessé mercredi, le centre Manuel Contepomi a tout de suite remis les crampons. Sans broncher. Pour l'honneur du maillot. Pour que cette belle aventure reste à jamais dans l'histoire du rugby mondial.