Où en est le génie ?

Par Rugbyrama
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Frédéric Michalak fait partie de ces funambules de la balle ovale, capables de renverser la vapeur à eux seuls par un éclair de génie venu de nulle part. Mais après 17 mois d'absence sous le maillot bleu, où en est-il ? Il tentera de faire le point samedi

A deux jours de son très probable retour sous le maillot bleu, Frédéric Michalak est serein. Décontracté, il répond aux questions des journalistes friands de déceler la moindre inquiétude sur son visage à l'aube de son retour. Sa dernière sélection date du 18 mars 2006, contre le pays de Galles. Il était alors le titulaire à l'ouverture tricolore, après avoir été la doublure de Delaigue l'année précédente. La décompression de la Coupe du monde 2003, où il avait été propulsé garant du jeu français à tout juste 20 ans, s'était avérée plus difficile que prévu. Le rugby hexagonal l'avait trop tôt fait star, avant de comprendre que le jeune joueur avait seulement besoin de grandir.

Aujourd'hui, il bataille de nouveau pour s'imposer en bleu. Le débat autour de son vrai poste - mêlée ou ouverture - fait toujours rage. Lui estime qu'il y a "assez de joueurs en numéro 9" et ne voit pas "l'intérêt de jouer à ce poste". Non, Frédéric Michalak veut gagner sa place à l'ouverture. Mais Skrela a fait un bon Tournoi et Beauxis a explosé avec les Moins de 21. Même Traille avait plu en Afrique du Sud l'an dernier. Alors il doit de nouveau prouver qu'il est le meilleur. Et il part confiant. "C'est sûr que cette année je n'ai pas trop joué parce que j'étais blessé mais je ne pense pas avoir tout perdu en quelques temps" Avant d'ajouter, dans un sourire : "En tous cas, je l'espère!" L'ancien Toulousain n'est pas du genre à se faire de noeuds au cerveau : "Je n'ai aucune pression supplémentaire. Si je joue, je jouerai à fond comme je l'ai toujours fait et ne me poserais pas de questions..."

"Je ne jouerai pas comme il y a quatre ans"

Ces longs mois de blessure (il a été absent six mois en raison de deux entorses au genou droit) ne l'ont pas inquiété. Il a pris son mal en patience, bossé dans son coin. Et mûri. Dans son jeu d'abord, même s'il n'a pas vraiment eu l'occasion de le prouver avec Toulouse en fin de saison. "J'ai plus la tête sur les épaules et je connais mieux le poste. Je ne jouerai pas comme y a quatre ans, c'est sûr. Il faut essayer d'avoir le calme du numéro 10 pour analyser les bons ballons. Ça fait quatre ans que j'y travaille avec Toulouse. Philippe Rougé-Thomas m'a beaucoup appris dans la gestion du jeu au pied, dans ces ballons qu'il faut mettre haut ou loin. Il faut varier le jeu, c'est ce qui fait un bon numéro 10."

Mais Frédéric Michalak a mûri dans sa tête également. La star de 2003 n'est plus ce qu'elle était. Les Ibanez, Chabal ou Dominici ont pris sa place sur le devant de la scène - ce qui l'arrange bien - et lui se fait plus petit. Il loue sans cesse le collectif tricolore devant les journalistes, ne se pose pas la question de savoir s'il butera ou pas, espère juste entrer en jeu samedi à Twickenham, "même cinq minutes", et affirme finalement qu'il est juste revenu "pour s'éclater". Le rugby, après tout, n'est-il pas qu'un jeu ?

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