Betsen: "Ne rien regretter"

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Promu capitaine, Serge Betsen attend du XV de France qu'il fasse son travail face à la Géorgie dimanche, afin d'assurer sa qualification pour les quarts de finale. Avant de compter sur une grosse performance irlandaise face à l'Argentine, pour ararcher la

Serge, on pouvait s'attendre à ce que vous soyez ménagé pour ce dernier match de poule et vous êtes titulaire. C'était une volonté de votre part?

S.B. : Oui, je préfère toujours jouer. J'en ai besoin, j'ai besoin d'enchainer les matchs pour emmagasiner les sensations et avoir du rythme. J'ai toujours cette peur en moi d'être largué, de me trouver en retard par rapport au jeu. J'ai besoin d'enchainer pour parfaire mon jeu. C'est comme ça, je ne vais pas changer maintenant.

Quel genre de capitaine êtes-vous?

S.B. : Ça dépend souvent des situations, des circonstances. Globalement, j'essaie quand même toujours de privilégier l'explication et la recherche de solutions plutôt que le coup de gueule. Je m'appuie aussi sur les autres. La charnière par exemple. Les demis ont davantage de recul sur le jeu, ils sont capables d'analyser tactiquement une situation. Ils doivent me servir de relais, amener des informations. C'est la discussion qui permet de corriger ce qui ne va pas. Il faut avoir du recul, c'est essentiel.

Vous êtes exigeant, avec vous et avec les autres?

S.B. : Je suis perfectionniste. C'est important. Je veux être efficace, c'est tout. J'essaie d'apporter de la rigueur. C'est à travers elle que l'on peut prendre du plaisir dans le sentiment du travail bien fait. C'était mon discours à Cardiff lors du match de préparation, et ce sera encore le cas dimanche contre la Géorgie. Alors oui, je suis exigeant avec moi-même à ce niveau là, et avec les autres. Je suis un râleur, même si ça ne se voit pas...

Vous serez le capitaine d'une équipe pleine de joueurs revanchards, comme Dominici, Jauzion ou Rougerie. N'y a-t-il pas un risque?

S.B. : Je suis là pour réguler les ardeurs de mes joueurs. L'important, c'est la dominante collective et la manière dont nous allons construire notre jeu, notre match. Si on arrive à faire ça, cela profitera aussi bien à l'équipe qu'aux joueurs. Mais à mon avis, ils n'ont pas besoin de ça pour montrer ce qu'ils peuvent apporter à l'équipe. Ce sont surtout des joueurs qui ont peu joué et qui vont donc en avoir sous la semelle. Je pense aussi à des garçons comme Lionel Beauxis ou Sébastien Bruno.

"Nous nous sommes mis dans la merde"

Est-ce difficile de ne pas trop penser au match Irlande-Argentine, puisque vous êtes tributaires du résultat de cette rencontre pour connaitre votre avenir?

S.B. : Oui, c'est facile, dans la mesure où, pour le moment, nous ne sommes pas encore qualifiés. Pour aller en quarts de finale, nous devons d'abord battre la Géorgie, quoi qu'il arrive entre les Irlandais et les Argentins. Donc nous devons bien nous concentrer sur notre jeu et nous focaliser sur notre match. L'important, c'est de sortir de ce match avec une victoire pour assurer notre qualification et ne rien regretter. Après, il sera temps de regarder le match des Argentins. Sans doute avec énormément de stress...

Certains estiment qu'il veut peut-être mieux prendre les Blacks dès les quarts...

S.B. : Peut-être. Ce qui caractérise notre poule, c'est sa difficulté. Nous aurons déjà vécu des moments difficiles, nous aurons souffert ensemble et nous serons toujours là. C'est une très bonne chose d'arriver en quarts de finale en étant passé par là. Humainement, et sportivement, c'est intéressant. Mais encore une fois, l'important, ce sera d'être prêts, peu importe l'adversaire. L'objectif, c'est de devenir champions du monde. Nous devons donc être prêts à jouer n'importe qui n'importe quand. Soyons prêts à aller au charbon.

Dans une Coupe du monde, il faut aussi une part de réussite. Le coup de pouce du destin pourrait venir des irlandais en ce qui vous concerne. Vous attachez de l'importance à cela?

S.B. : Enormément. Je suis croyant. Chaque fois que j'ai un copain au téléphone, je lui demande d'aller brûler un cierge. Culturellement, j'accorde de l'importance à cet aspect des choses.

Rien n'a été simple pour le XV de France pour le moment.

S.B. : Si rien n'a été simple, c'est avant tout de notre faute. Nous nous sommes mis dans la merde avec ce premier match contre l'Argentine. Depuis, on traine cette défaite comme un boulet. Au moins, maintenant, on sait qu'on a plus le droit de baisser la garde. Ça maintient tout le monde sous pression.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?