Muliaina, pas dans le moule

Peu de gens l'attendaient celle-là ; surtout pas lui. Mils Muliaina n'en est pas revenu quand Graham Henry lui a annoncé sa titularisation au centre contre la France. "A l'entraînement lundi, j'ai essayé de l'ignorer parce que je pensais qu'il me dirait que je ne jouerais pas du tout. Et puis il a annoncé "numéro 13" .

Une vraie surprise, compte tenu de la présence de véritables spécialistes du poste dans le groupe all blacks. Le sélectionneur néo-zélandais justifie son choix : "C'est un très bon joueur, qu'il soit en 15 ou en 13. Changer de poste ne lui pose pas de problème. Leon McDonald aussi a très bien joué alors nous les voulions tous les deux sur le terrain. Et il fallait en faire jouer un au centre. Mils était le candidat idéal."

Pas celui auquel Henry avait pensé en premier en tous cas. Depuis la retraite d'Umaga en novembre 2005, le staff ne cesse de faire des expérimentations au centre. Pas une fois il n'a aligné la même paire depuis le début de la Coupe du monde. C'est en fait Conrad Smith qui cristallisait tous les espoirs de succéder au maître. Mais il n'a pas convaincu pendant ce Mondial. Trop longtemps absent, il n'est pas encore au top de sa forme.

Seulement huit matchs au centre

Au contraire de Mils Muliana. Certes, il a été blessé cette saison lui aussi, et n'a pas pu jouer les deux derniers matchs de Coupe du monde, victime d'une déchirure à une cuisse contre le Portugal. Mais il revient en forme. "Je me sens très bien aujourd'hui ", assure-t-il. Ces moments passés loin des terrains, il les a utilisés pour travailler différemment. En musculation notamment, atteignant 93 kg actuellement, quand il avait du mal à en afficher 90 kg jusqu'alors. "J'ai beaucoup bossé et je ressens les bénéfices de ce travail maintenant."

Le joueur des Chiefs jouera la huitième de ses 55 sélections au centre. Utilisé exclusivement à l'arrière et à l'aile pendant ses trois premières années sous le maillot all black, il a joué pour la première fois en 13 lors du Tri-Nations 2006... et contre la France à Paris en novembre dernier. Il avait alors fait face à Yannick Jauzion et Florian Fritz. Le second n'est plus là mais il retrouvera Jauzion samedi. Gros plaqueur, il sait qu'il faudra "faire le job" samedi face à ses vis-à-vis. "Ils sont solides et progressent balle en main. Ils vont être difficiles à contenir. "