L’Australie en crise

Par Rugbyrama
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Querelles internes, comptes dans le rouge, révélations surprenantes… le visage montré par l’Australie à quelques jours du Mondial inquiète. Une semaine a suffit pour révéler de manière claire les problèmes rencontrés par la fédération australienne (ARU).

La cérémonie de la médaille John Eales compte parmi les événements importants de la vie du rugby australien. L'ancien capitaine des Wallabies, double champion du monde, fait partie du Panthéon des joueurs australiens et mondiaux. Une figure emblématique, censée souder le rugby autour de son image. Pourtant, au contraire, c'est cette soirée, prévue pour être festive, qui a plongé le rugby australien en plein cauchemar.

Les dissensions au sein du staff australien ont été rendues publiques par l'oubli -volontaire ?- du président de l'ARU Paul McLean de mentionner un membre de l'encadrement lors de la soirée. Celui-ci a rendu hommage à John Connolly, Michael Foley et Scott Johnson, omettant John Muggleton, pourtant en place depuis 10 ans et artisan du titre australien de 1999. Face à sa colère, Connolly a dû le rattraper par la manche pour éviter qu'il ne quitte la réception. Les excuses de McLean ne parviennent pas à panser la plaie.

Muggleton s'estime insuffisamment reconnu pour son rôle. L'arrivée du charismatique Scott Johnson, personnage haut en couleur et incontrôlable, au point d'être interdit de presse, n'a fait que renforcer cette impression. Mais cela ne s'arrête pas là, un officiel a déclaré la semaine passée, "L'incident Muggleton-McLean n'est que le sommet de l'iceberg".

Dans la catégorie "problème d'égo", le cas O'Neill-Connolly mérite aussi l'attention. Le passif entre les deux hommes date du premier mandat de John O'Neill à la tête de l'ARU de 1995 à 2004. Alors entraîneur du Queensland, Connolly avait eu maille à partir avec son président. Leurs relations semblent ne pas avoir progressé tant l'entraîneur des Wallabies eût l'air irrité par l'annonce du retour de O'Neill en juin.

On pourrait croire la coupe pleine, il n'en est rien. John O'Neill déclare dans son livre "C'est seulement un jeu - Une vie dans le sport" que "l'augmentation de la masse de nos joueurs faisait froncer les sourcils" à la fin des années 90. Avant d'ajouter quelques pages plus loin."Je ne suis pas conscient si le pari est devenu une question majeure de la fédération de rugby, mais lors de mes deux dernières années dans le jeu, je sais vraiment que les drogues récréatives commençaient à devenir un problème" . On imagine l'ambiance crée par ces révélations pour le moins étonnantes à quelques semaines de la Coupe du monde.

Dans cet inventaire à l'australienne, il faut noter les problèmes financiers rencontrés par la fédération australienne qui annonce une perte record de 6 millions de dollars cette saison, soit plus de 3,5 millions d'euros... Avec à la clé un remaniement de la direction de l'ARU qui va pousser vers la porte les hommes mis en place par Gary Flowers, l'ancien président et ami de Connolly.

L'ambiance délétère qui règne à ce jour autour du rugby australien ne constitue pas la meilleure façon de préparer l'épreuve reine de ce sport pour une des équipes favorites.

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