Kay: "Pas un beau rugby"

Par Rugbyrama
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Le deuxième ligne anglais Ben Kay estime que son équipe ne pratique pas "le plus beau rugby" mais "un rugby qui gagne". Pour lui, une victoire contre l'Afrique du Sud serait encore "plus forte" que le titre de 2003.

La touche sud-africaine est-elle la meilleure du monde ?

BEN KAY: Une des meilleures, c'est certain. Ils sont tout là-haut. Dans l'alignement, les Boks ne te laissent pas beaucoup d'espace pour gagner la balle sur ton propre lancer et ils sont très efficaces sur leur lancer, ce n'est pas une touche techniquement très élaborée mais c'est une touche très athlétique. Même si tu sais qui va sauter, tu sais aussi que ces deux-là (Bakkies Botha, Victor Matfield) vont te poser des problèmes. Les Français sont également très bons mais pour des raisons différentes. Les Français sont nombreux à pouvoir sauter dans l'alignement et c'est gênant. Les Sud-Africains, eux, sont plus prévisibles dans leur façon de défendre en touche mais à deux seulement, ils couvrent tous les trous.

A quel niveau situez-vous la touche anglaise ?

B.K: Nous avons gagné la plupart de nos ballons sur nos lancers (ndlr: 88%,71 sur 81 en six matches) et on construit des mauls assez bons derrière. Nous avons montré aussi qu'on savait défendre contre les groupés pénétrants adverses. Mais contre l'Afrique du Sud, ce sera une autre histoire, ils aiment dominer, s'imposer physiquement. On devra élever notre niveau de jeu, notamment dans les airs. Mais nous nous sommes bien améliorés depuis le premier match contre l'Afrique du Sud (36-0, le 14 septembre). Nous avions eu une sale journée cette fois-là mais on aura à coeur de prouver que c'était un accident.

Justement, que s'est-il passé depuis cette terrible défaite ?

B.K: On a atteint notre point le plus bas. Nous avons eu une réunion assez franche, où tout le monde a dit ce qu'il avait sur le coeur et nous n'avons pas quitté la pièce sans avoir trouvé une direction à suivre pour avancer. On a tout mis à plat. Nous avons beaucoup travaillé mentalement et adopté la bonne attitude.

Avez-vous été surpris que la sauce prenne si vite après cette mise au point ?

B.K: Beaucoup de gens ont été surpris. Vous (les journalistes, ndlr) nous aviez tellement enfoncé... Cela démontre le caractère des gars, tout le monde est resté droit et a fait face, il n'y a pas eu de division. Et aujourd'hui, on ne joue peut-être pas le plus beau rugby mais c'est un rugby qui gagne, c'est tout ce qui compte.

Ce match est-il encore dans vos mémoires ?

B.K: Pour être franc, j'ai l'impression qu'il a eu lieu il y a longtemps, peut-être à cause de la façon dont s'est ensuite déroulé le tournoi pour nous. C'est facile à dire maintenant mais, en tant qu'équipe, étions-nous assez préparés à jouer l'Afrique du Sud à cette époque ? D'une certaine façon, c'est une chance d'avoir eu une poule aussi difficile. L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont appris à leur dépens que ce n'est pas évident de sortir d'une poule facile. Nous, nous n'avons eu que des matches durs. Je crois que ce n'est pas un hasard si les finalistes viennent d'une poule très difficile.

Vous avez été champion du monde en 2003. Une victoire en 2007 serait-elle encore plus belle qu'il y a quatre ans ?

B.K: Oui, ce sera plus fort cette fois qu'en 2003. A cause de toutes les difficultés qu'on a traversées depuis notre titre de champion du monde. Revenir à ce niveau après autant de difficultés, ça t'aide à réaliser pourquoi tu joues et pourquoi tu te bats. Après 2003, le soulagement avait été énorme car nous étions favoris avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande alors qu'en arrivant ici, je ne dis pas qu'il n'y avait pas d'espoir mais on se disait que si on devait finir champions du monde, ce serait vraiment une superbe réussite.

L'expérience de 2003 sera-t-elle utile pour gérer la pression autour de cette finale ?

B.K: Il n'y a pas que la finale de 2003 mais tous les gros matches que les gars ont l'habitude de jouer, la finale de la Coupe d'Europe cette saison (entre les Wasps et Leicester, ndlr). C'est important car au coup d'envoi, il ne faut pas que les gars se prennent dans la lumière des projecteurs. Mais nous avons une majorité de joueurs qui ne se feront pas prendre à ce piège.

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