Direction Cardiff

Par Rugbyrama
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Les Bleus écopent de la double peine : deuxième de la poule D, ils devront défier les Blacks... à Cardiff. L'esprit de 99 est invoqué alors que les organisateurs peuvent déjà regretter un acte manqué. Tout ça pour une promesse faite aux Gallois.

Que la fête aurait été belle au Stade de France ! Que le parcours vers une hypothétique finale aurait été plus simple pour le XV de France. Maintenant, en raison d'une grosse légèreté, les Bleus doivent s'expatrier à Cardiff, au pays de Galles, loin des leurs pour affronter les All Blacks, favoris au sacre final.

"C'est vraiment dommage qu'on ne joue pas en France, soupirait Lionel Nallet. C'est un regret. On est censés être chez nous et on va jouer ailleurs..." La déception chez les joueurs est grande et compréhensive.

Mais que s'est-il passé exactement ? Pourquoi en arriver à une telle hérésie ? Dans son projet pour obtenir l'organisation du Mondial, Bernard Lapasset a promis aux Gallois, Ecossais et aussi aux Irlandais une poignée de match et un quart aux Gallois en retour des rencontres organisées en France lors du Mondial 1999. Les Irlandais se sont retirés de la course après la mise en travaux du bon vieux Lansdowne Road. L'échange de bons procédés est monnaie courante dans le monde du sport et aucune objection ne serait à émettre. Seulement voilà, un risque a été pris : accéder à la requête des Gallois qui voulaient impérativement le quart de finale des Blacks pour être sûrs de remplir le Millennium sans envisager un seul instant que les Bleus pouvaient être les adversaires de ces Néo-Zélandais.

Se mordre les doigts

Les organisateurs, interpellés sur le sujet dès la publication du calendrier du Mondial 2007, avaient balayé l'hypothèse d'un revers de la main. "Nous n'avons envisagé que le meilleur pour la France, que la victoire," déclaraient en substance les dirigeants français. Le calendrier indiquait alors encore 2006. Dimanche soir, Bernard Lapasset s'est à nouveau justifié, rappelant qu'il s'agissait là d'un engagement pris dès 1999: "J'ai commencé à parler de l'organisation d'une Coupe du monde en 1999 et même en 1995 en Afrique du Sud. Vernon Pugh, qui était à l'époque président de l'IRB nous a appuyés. Il m'a dit: 'Maintenant il faut aller voir les Celtes'. On l'a fait. On leur a concédé des matches. Nous avions le privilège de jouer au Stade de France en quart de finale si nous avions terminé premiers. Ce n'est pas le cas ."

Depuis lors, ce qui était craint, s'est bel et bien réalisé : les Bleus ont échoué lors du match d'ouverture devant les Pumas et aucun miracle n'a permis de renverser la tendance. En serrant la pogne du deuxième ligne irlandais O'Connell, Sébastien Chabal l'avait même demandé : "Il faut battre l'Argentine". Comme Caveman, toute la France s'était mise à pousser derrière les Verts irlandais, honnis huit jours encore auparavant.

"C'est le sport," philosophait le très sage Agustin Pichot, capitaine des Argentins qui finissent donc bons premiers de cette poule de la mort. Sportif de voir les uns soutenir les autres en fonction de leur propre intérêt. Les Pumas n'ont montré aucune pitié et ont conforté leur première place de poule, laissant les Bleus deuxièmes. Maintenant, les supporters du XV de France s'empressent pour échanger leur billet pour le quart à Saint-Denis avec une place dans le Millennium stadium de Cardiff et croisent les doigts pour une victoire des Bleus sur les Blacks. Certains peuvent se mordre les doigts.

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