Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Census JOHNSTON - Toulouse Saracens - 18 octobre 2013
    Census JOHNSTON - Toulouse Saracens - 18 octobre 2013
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la 2e journée de H Cup. Là, ils reviennent sur la performance de Johnston ou de Sivivatu, le cas Michalak, le courage des Castrais, la déception des Montpelliérains, la solidarité du Racing, ou l'ambiance d'Aimé-Giral.

Saracens-Toulouse: 16-17. Nicolas ZANARDI

Il est sorti, sous les applaudissements de Wembley, à l’heure de jeu. Exténué, rincé, après avoir distillé, ventilé, éparpillé du Sarries aux quatre coins de la pelouse, participant au plus haut point à la démonstration de force du pack stadiste. Sur ses charges en attaque, sur ses tampons en défense, dans la fournaise des rucks, et bien sûr en mêlée fermée... Car ce match, Census Johnston l’avait coché sur son agenda depuis belle lurette. Parce que son frère, évidemment, portait les couleurs du camp d’en-face, et n’est d’ailleurs entré qu’après la sortie du Toulousain. Mais surtout parce que le Samoan, de 2006 à 2009, avait porté le maillot des Saracens. Et que, pour Sushi, l’appartenance à un club n’est surtout pas chose neutre... "C’était particulier pour moi de jouer face à mes anciens coéquipiers et je savais qu’on aurait besoin d’être forts pour l’emporter, confiait-il dans un sourire à l’issue de la partie. C’est une victoire importante, parce qu’on avait la réputation de ne pas être capable de réaliser de bonnes performances à l’extérieur et on avait à cœur de changer cela. Cela va faire du bien à l’équipe, mais il faut désormais être capable de construire sur ce succès. Et surtout, garder à l’esprit que rien n’est acquis". Or pour cela, Toulouse peut plus que jamais compter sur son indestructible droitier. Dont quelque chose nous dit que, samedi contre Toulon, le curseur de la motivation devrait encore être placé au plus haut...

Cardiff-Toulon: 19-15. Marc DUZAN

Le plaquage cathédrale et la sanction exemplaire qui lui est accolée (carton rouge) ont en Sam Warburton, le capitaine de Cardiff, leur plus bel ambassadeur. Que serait-il advenu des Bleus, lors de la dernière finale de coupe du Monde, si le flanler gallois n'avait pas été exclu par Alain Rolland en début de match, alors qu'il venait de retourner l'ailier des Bleus Vincent Clerc ? Impossible à dire... Toujours est-il que depuis le fameux soir où Vincent croisa la route de Sam, les rugbymen professionnels semblent pétrifiés à l'idée de réaliser un geste que traquent les arbitres et leurs âmes damnées, les commissaires à la citation. Lorsque le demi d'ouverture remplaçant Gareth Davies a déchiré le rideau toulonnais, samedi après-midi à l'Arms Park, Frédéric Michalak se tenait sur sa route. Le demi de mêlée du RCT s'est saisi de l'attaquant des Blues et, malgré lui, l'a soulevé de terre. A-t-il alors alors relâché son adversaire pour s'éviter une sanction à la Warburton ? On le jurerait, oui. Libre de toute étreinte, le numéro 10 gallois s'est relevé et aplati l'essai de la libération, pour les Cardiff Blues. A ceux qui souhaiteraient clouer Michalak au piloris, on signalera tout de même que le déséquilibre initial (la percée du centre Allen) survint dans la zone de Jonny Wilkinson, pourtant considéré comme l'un des meilleurs défenseurs de la planète...

Leinster-Castres: 19-7. Vincent BISSONNET

Castres s'est incliné à Dublin. Tout sauf une surprise: la logique du plus fort, du plus expérimenté a été respecté au RDS Stadium. Mais au moins, le CO aura cette fois démontré du panache sur la pelouse d'un ténor européen: dans sa composition d'équipe avec la grande majorité de ses forces vives alignées d'entrée ; dans son approche de la rencontre, rigoureuse, méticuleuse, ambitieuse ; et enfin, sur le terrain où il a rivalisé dans l'engagement et la construction collective avant de craquer in extremis et avec regrets. En Irlande, le CO n'aura concrètement rien gagné. Peut-être même aura-t-il perdu de précieuses énergies en vue de ses luttes en championnat... Mais cette saison, il se prête au jeu de la Coupe d'Europe et tient ses promesses de l'été. On l'a trop accusé du contraire pour ne pas au moins souligner ce changement de cap. Le CO veut gagner son respect sur la scène européenne. Et s'en donne enfin les moyens.

Montpellier-Ulster: 8-25. Emilie DUDON

Il y a deux semaines, dans les colonnes de Midi Olympique, Mohed Altrad l'avait affirmé sans détour: "Si vous me demandez si Montpellier peut être champin d'Europe, je vous réponds que oui. Franchement, je ne crois pas que nous ayons moins de chances que les autres". Avant d'ajouter prudemment: "Nous ne sommes pas ridicules comparé à des clubs comme Toulouse ou Clermont. Et le MHR n'est plus le même club qu'il y a deux ans. Alors il a ses chances, même si vous savez comme moi qu'un titre tient à beaucoup de paramètres." A assurer un parcours parfait en phase de poule notamment. En H Cup, "il faut gagner au moins cinq matchs généralement, et tous ceux à domicile, pour aller en quart de finale", résume l'ouvreur François Trinh-Duc. C'est déjà raté pour le club héraultais, qui s'est incliné 8-25 sur son terrain face à l'Ulster samedi au terme d'un match mal maîtrisé. Une énorme désillusion... Montpellier, qui dispute la troisième Coupe d'Europe de son histoire, doit encore apprendre pour faire partie des meilleurs. Ce qui faisait dire à Mohed Altrad, quelques minutes après le coup de sifflet final: "On a pris une claque. C'est un coup d'arrêt dans notre marche vers la qualification. Ce n'est pas complètement compromis, on a encore des chances, mais il faudra aller chercher des matches à l'extérieur. C'est l'apprentissage de la Coupe d'Europe, du haut niveau. Les Irlandais ont une très longue expérience de cette compétition, c'est leur fond de commerce.  La H Cup est dans leurs gènes, nous on ne l'a pas". Visiblement...

Llanelli-Racing-Metro: 26-26. Léo HUISMAN

Face aux Scarlets, le Racing a montré qu'il possédait de belles individualités. Wenceslas Lauret, encore impressionnant, Juandrè Kruger décathlonien capable de sprinter 60 mètres ballon en mains avant d'être repris par des trois-quarts. Dan Lydiate et Soane Tonga'Uiha, pour la première fois, au niveau auquel on attendait qu'ils soient. D'autres encore, le capitaine Dimitri Szarzewski en premier lieu. Les individualités se sont mises en évidence et c'est pourtant un collectif qui a brillé. Un collectif au gros mental, capable de se remettre dans un match complètement fou où il a mené 10-0 avant de subir un véritable passage à vide, se faire emporter par des Gallois survoltés et compter jusqu'à 13 points de retard. Il fallait être fort collectivement, en place défensivement pour revenir au score. Le Racing l'a fait et c'est la plus grande satisfaction de ses entraîneurs Laurent Labit et Laurent Travers. Sans un arbitrage tout à fait discutable de l'écossais M. Paterson, les Ciel et Blanc auraient même dû logiquement s'imposer au pays de Galles. Il a peut-être gagné bien plus qu'une victoire à l'extérieur à Llanelli: la garantie d'évoluer désormais en équipe.

Perpignan-Edimbourg: 31-14. Bruno FABIOUX

Grosse ambiance dimanche à Aimé-Giral : températures printano-estivales, grand ciel bleu, grillades en veux-tu en voilà, bandas à fond la grosse caisse, penyes enrubannées, supporters écossais d'Edimbourg "enkiltosés", show endiablé des "Flammes 66", les pom-pom girls de l'Usap, confettis et tutti quanti... Certes, il fallut à tout ce beau monde attendre une mi-temps entière pour voir enfin la belle ardeur récompensée. Grâce à un artificier inattendu : Wandile Mjekevu, un Sud-Africain inconnu de 22 ans, recruté comme ailier à l'inter-saison. Entré en jeu à la 18e minute après la blessure de Richard Haughton, Wandile Mjekevu fut à l'origine du premier essai perpignanais, celui de Joffrey Michel, et inscrivit le deuxième et le quatrième. Avec Wandile Mjekevu, qu'on reverra forcément, l'Usap s'est peut-être trouvée le chouchou qui lui manque actuellement. En effet, si un bémol devait être mis à cette belle ambiance que l'on évoque en préambule, c'est peut-être les "seulement" 10 073 spectateurs (la capacité du stade est proche des 15 000). Et la quasi absence d'encouragements au moment de l'annonce par le speaker de la composition de l'équipe. N'étaient les applaudissements et hourras pré-enregistrés et diffusés par la sono.

Clermont-Harlequins: 23-16. Arnaud BEURDELEY

Comment le sélectionneur néo-zélandais de l’époque, Graham Henry, a-t-il bien pu se passer de Sivivatu pour la Coupe du monde 2011 ? Après une nouvelle performance titanesque de l’ancien joueur des Blacks dimanche face aux Harlequins, la question nous est encore une fois apparue sans réponse. Après tout, qu’importe. Les Blacks ont levé le trophée William Webb-Ellis, l’ASM Clermont-Auvergne trouvé une véritable pépite. Et pour cause. "Pour se rafraîchir le cerveau", l’ailier des Blacks a choisit l’exil pour le plus grand bonheur des Auvergnats. Parce que, encore une fois, "Siti" a fait étalage de tout son talent, de sa merveilleuse gestuelle, de ses courses chaloupées. Encore une fois, il s’est montré décisif, incisif. Encore une fois, Michelin a rugi de plaisir. Evidemment, devant une telle dithyrambe, vous nous accorderez un regret. Un seul. Sivivatu n’a pas marqué d’essai dans cette rencontre. Dommage. Il aurait été synonyme de point de bonus offensif pour l’ASM Clermont-Auvergne...

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