La guerre des étoiles

  • Montage Toulon-Leinster
    Montage Toulon-Leinster
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Avec quatre étoiles au total épinglées aux maillots, deux légendes sur le terrain et une demi-finale à domicile en jeu, l'affiche Toulon-Leinster, dimanche (17h30) à Mayol, a tout l'air d'un appétissant sommet européen avec vue sur le sacre.

D'un côté, le RCT, champion en titre, porté par son bouillant public et cornaqué par l'illustre Jonny Wilkinson. De l'autre, le Leinster et son emblématique Brian O'Driscoll, vainqueur des éditions 2009, 2011 et 2012, en opération rédemption après une élimination précoce l'an dernier. Pour les deux, qui s'affrontent pour la première fois, il s'agira donc du "défi le plus compliqué de la saison", dixit Jono Gibbes, entraîneur des avants du Leinster. "On est face à une grande équipe", renchérit le manager de Toulon Bernard Laporte en sortant la calculette. "60% de l'équipe irlandaise qui a gagné le Tournoi (des six nations) est du Leinster, 14 joueurs sur 23."

Puissance et agressivité

Pour le RCT, la défense du trône débute quasiment par l'adversaire le plus redoutable. Effrayant, d'autant plus que l'impitoyable machine à concasser qu'était l'équipe varoise l'an passé a parfois tendance à s'enrayer cette saison, y compris à Mayol. Toulon y est certes invaincu en Coupe d'Europe mais en championnat, Grenoble est venu s'y imposer en janvier. Bayonne, Clermont, Castres ou encore Perpignan y ont glané un bonus défensif et même la lanterne rouge Biarritz y a posé d'énormes problèmes.

En dépit de certaines absences devant (Bakkies Botha, Ali Williams, Andrew Sheridan), Toulon n'en présente pas moins certaines garanties en termes de puissance et d'agressivité, que ce soit dans le pack (Rossouw, Steffon Armitage) ou derrière (Bastareaud). Et Toulon peut se prévaloir de sa discipline, un leitmotiv de Bernard Laporte, puisque le RCT est l'équipe la moins pénalisée de la compétition. "Ce sera difficile de les contenir si on les attend et si on n'est pas le plus précis possible", prédit ainsi Gibbes, futur entraîneur clermontois. "Il faudra qu'on limite leur prise d'initiatives", ajoute-t-il, avec dans un coin de la tête les dégâts potentiels causés par l'association Wilkinson, Giteau, Bastareaud, Delon Armitage dans la ligne d'attaque.

Efficacité du pack irlandais

En face, le Leinster a aussi déployé son armada, avec des trois-quarts estampillés XV du Trèfle, dont la célébrissime paire de centres O'Driscoll-D'Arcy. "BOD", pour sa dernière saison, vient d'accrocher un nouveau titre dans le Tournoi et montre qu'il est encore bien vert malgré ses 35 ans. "Pour moi, pour "Basta" et Maxime (Mermoz), c'est un gros challenge... Mais c'est un gros challenge partout", remarque son vis-à-vis, l'Australien Matt Giteau. Il faudra aussi se méfier des frères Rob et Dave Kearney, respectivement à l'arrière et l'aile, ainsi que des fulgurances de l'ouvreur néo-Zélandais Jimmy Gopperth qui vit une seconde jeunesse à presque 31 ans.

Mais la remarquable organisation du Leinster, capable d'enchaîner des temps de jeu à l'infini, repose d'abord sur l'efficacité et le dynamisme de son pack, toujours aussi propre en conquête statique et dynamique. En ce sens, la présence de Mike Ross et Cian Healy en première ligne, Devin Toner en deuxième ligne et Jamie Heaslip en n°8, offre une assise confortable à l'équipe. Evincée dès la phase de poules l'an passé et battue par le Munster le week-end dernier en championnat, la province irlandaise a cependant aussi montré qu'elle n'était pas à l'abri de brutale sortie de route.

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