Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Yannick NYANGA johnston botha - trevise toulouse - 20 octobre 2012
    Yannick NYANGA johnston botha - trevise toulouse - 20 octobre 2012
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur le retour de Mach, l'apport du banc toulousain et les prestations de Bonnaire et Nagusa.

Castres-Northampton: 21-16. Vincent BISSONNET

En ce début de saison, les recrues du Castres olympique tiennent le haut de l'affiche: pas une seule rencontre ne se termine sans avoir vu Antonie Claassen, Christophe Samson, Brice Dulin, Marcel Garvey ou encore Dan Kirkpatrick briller. Mais un joueur mérite tout autant les louanges: Brice Mach. Remis de son cancer à la thyroïde, le talonneur a retrouvé son meilleur niveau, voire même plus... Avec son activité, son apport en mêlée et sa précision en touche, le Castrais a encore parfaitement tenu son rang, vendredi en Coupe d'Europe, face aux redoutables Saints de Northampton. "Je suis heureux d'être revenu à la compétition. Traverser cette maladie a été une sacrée épreuve et j'en suis sorti plus fort", nous avait déclaré, en septembre, le revenant. A ses belles paroles, il n'a donc pas oublié de joindre de grands actes. Bravo !

Trévise-Toulouse: 21-33. Nicolas ZANARDI

Et Toulouse s'en est sorti. Encore. Dans sa grande tradition des remontées fantastiques en seconde période, le Stade toulousain a réussi une nouvelle démonstration, remontant cette fois un handicap de neuf points, alors qu'il se trouvait à quatorze contre quinze après le carton jaune infligé à Vincent Clerc. La recette de pareil tour de force ? Elle est connue, archi-connue, mais pour l'heure seuls Biarritz et Perpignan, en début de saison, y ont apporté une réponse. Une nouvelle fois, l'entrée du banc des remplaçants a donc fait la différence,dans son registre préféré: la puissance. Les Botha, Steenkamp, Johnston et Maestri ont ainsi régénéré le cinq de devant et marché sur le pack italien, inscrivant un essai de pénalité et ouvrant la voie à Picamoles pour deux essais laissant la singulière image d'un rouleau compresseur. A ce titre, on s'interrogera longtemps quant à l'initiative de Luke Burgess, préférant jouer rapidement un coup-franc obtenu sur mêlée à cinq mètres de l'en-but, quand un essai de pénalité synonyme de bonus offensif semblait tendre les bras. Un point envolé qui constitue toutefois peu de choses en comparaison au lourd tribut payé à Trévise, avec les blessures de Dusautoir, Picamoles, Botha, Steenkamp et Albacete...

Saracens-Racing: 30-13. Léo HUISMAN

Sont-ils taillés pour la course ? Pas les Racingmen qui ne seront sûrement pas champions d’Europe cette année. Mais les Saracens ? Les Londoniens globe-trotter ont-ils les moyens pour une épopée européenne ? Au départ, personne n’aurait parier sur ce club anglais là. Mais après deux journées de H-Cup, les Sarries sont les représentants du Premiership les plus crédibles sur la scène européenne. Après avoir humilié Edimbourg à Murrayfield, les Saracens et leur colonie de joueurs sud-africains ont obtenu une victoire probante sur le Racing Metro. Leur jeu simple et direct est terriblement efficace. Les Sarries surtout optimisent leurs "vieux". Aux manettes de l’équipe, Charlie Hogdson venu de Sale il y a deux saisons, retrouve ses jambes de 20 ans et se mue en parfait chef d’orchestre pour ses trois-quarts de feu. Devant, Steve Borthwick, capitaine et âme de l’équipe, est un parfait cornaque, responsable d’un alignement en touche souverain, d’un pack capable d’infliger des séances de ballon porté aux avants franciliens, dont peu peuvent se targuer. Et si, dans une compétition qui n’a jamais paru aussi ouverte, c’était l’année des Sarries ?

Biarritz-Zebre: 38-17. Grégory LETORT

Et la série négative s'est arrêtée à cinq matchs. Biarritz, après cinq revers de suite, a corrigé les Italiens de Zebre samedi à Aguiléra pour la deuxième journée de H Cup. 38-17 et un bonus offensif acquis après 46 minutes. Une victoire sans surprise. "Notre équipe a un niveau de haut de tableau du Pro D2", présentait Christian Gajan, nouvel entraîneur des Italiens. Il n'y avait effectivement aucune malice dans ses mots. Mais Biarritz ne s'est pas seulement offert un succès écrit d'avance. Contre Zebre, le club basque du duo Isaac-Milhas s'est remis dans le sens de la marche. La jeune charnière Lesgourgues-Barraque a maîtrisé son sujet et parfaitement guidé le jeu du BO malgré des conditions dantesques, Ngwenya s'est offert un essai, Burotu a confirmé que sa progression pouvait offrir une arme supplémentaire au vainqueur du Challenge européen 2012. En attendant le retour des cracks Harinordoquy, Thion ou Yachvili, les Biarrots ont assuré et prouvé qu'ils savaient retenir les leçons. Cela ne parait rien mais cela pourrait compter dans les prochaines semaines. Deux déplacements à Clermont puis Grenoble serviront de révélateur...

Exeter-Clermont: 12-46. Marc DUZAN

Je tiens cette fulgurance de mon collaborateur, le jeune et talentueux Léo Faure: "Bonnaire, c'est Monsieur Rugby". La comparaison avec le Lourdais Jean Prat, première vedette du rugby français, me semble pertinente. Julien Bonnaire, auteur face à Exeter d'un essai en bout de ligne et d'une performance en tout point colossale, ne compte la moindre carence à son jeu. Vous en doutez ? L'ancien berjallien est, avec Imanol Harniordoquy et Geoff Parling (Leicester), le meilleur joueur de touche du vieux continent ; il ne subit jamais sur un plaquage, gratte des ballons au sol et peut même se permettre le luxe d'un off-load face à trois défenseurs d'Exeter. On l'a déjà vu assumer, en troisième rideau, le jeu au pied habituellement dévolu à Brock James ou Lee Byrne. S'il n'avait pas annoncé sa retraite internationale, Julien Bonnaire aurait probablement démarré face à l'Australie, le 10 novembre. Ce jour-là, l'ASMCA, privée de cinq internationaux, affrontera Toulon au Michelin. Ce jour-là, Vern Cotter et Frank Azéma remercieront "Jubon" d'avoir dit niet à l'équipe de France...

Cardiff-Toulon: 14-22. Marc DUZAN

Les Blues de Cardiff craignaient la troisième ligne Armitage, Fernandez-Lobbe, Masoe. Les Gallois avaient ciblé Giteau et Bastareaud, l'association de malfaiteurs sévissant au milieu du terrain toulonnais. Les coéquipiers de Sam Warburton auraient mieux fait de s'occuper du cas Bernard Laporte. Vous n'y comprenez rien, n'est-ce pas ? On s'explique: l'actuel manager du RCT n'a jamais perdu au pays de Galles. Vainqueur en 2000, 2002, 2004 et 2006 avec le XV de France, le kaiser a donc remis ça, dimanche dernier, sur le terrain de l'Arms Park. Sans la manière soit, mais avec le froid réalisme que l'on prête généralement aux grandes équipes: "Nous nous sommes beaucoup appuyés sur notre défense et le jeu au pied de Jonny (Wilkinson, N.D.L.R.) pour empocher cette première victoire à l'extérieur.  Lorsque nous avons fait le trou au score, nous nous sommes ensuite contentés de gérer la rencontre. Je suis satisfait du résultat, mais ce n'est pas notre performance la plus aboutie."

Montpellier-Sale: 33-18. Emilie DUDON

Face à Sale dimanche, le staff héraultais a tenté une expérience inédite en alignant Timoci Nagusa au centre. En trois saisons et 53 matchs sous le maillot du MHR, le Fidjien avait toujours évolué à l'aile. Avec la réussite que l'on sait puisqu'il a terminé meilleur marqueur du championnat la saison passée, et meilleur marqueur du club ces deux dernières saisons. Fabien Galthié et Stéphane Glas ont toutefois décidé de le positionner en numéro 13 pour affronter les Anglais. Plusieurs avantages à cela: avec Nagusa au centre et sous la pluie qui baignait Du-Manoir, le MHR a pu titulariser Bustos-Moyano et Bérard aux ailes, bénéficiant ainsi de la précision du premier dans les tirs au but et du pied gauche du second dans le jeu courant. Autre intérêt: la fusée fidjienne offre une alternative intéressante en attaque au centre du terrain. Rapide et casseur de plaquages hors-pair, il amène sa puissance (il pèse 102 kg pour 1,82m) et concentre les défenseurs, libérant des espaces sur les extérieurs. Expérience concluante alors ? Trop tôt pour le dire, le Fidjien étant passé à l'aile après la sortie de Bérard à la pause. Sa défense reste trop aléatoire pour un centre. Et on peut on peut regretter qu'il n'ait pas toujours fait jouer derrière lui dimanche... Notamment lors d'une occasion d'essai en fin de match qui aurait pu donner le bonus offensif à son équipe.

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