Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Fabrice Estebanez - 22.01.2012 - Racing Metro
    Fabrice Estebanez - 22.01.2012 - Racing Metro
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée de H Cup. Là, ils reviennent sur les essais de Toulouse, les retours de Mach, Forestier et Andreu, ou la performance d'Estebanez.

Gloucester/Toulouse: 34-24. Bruno FABIOUX

Le paradoxe, dans la défaite du Stade toulousain au Kingsholm Stadium de Gloucester, vendredi dernier, c'est que les Toulousains ont marqué trois essais et été à deux doigts de marquer deux points, un de bonus offensif et un de bonus défensif. Trois essais, disions-nous, dont un superbe et deux... magnifiques. Le superbe est le premier de Timoci Matanavou. Une mêlée pour Toulouse dans les "22" de Gloucester, une 89 entre Louis Picamoles et Luke Burgess, Clément Poitrenaud intercalé et une passe d'orfèvre sur un pas de Florian Fritz à Timoci Matanavou. Du cousu main, du grand art. Le deuxième est celui de Thierry Dusautoir. Autant par la prise d'initiative du capitaine toulousain, un départ au ras d'un ruck à quarante-cinq mètres de la ligne d'en-but de Gloucester, que par sa course entêtée, rectiligne, à la barbe de Rory Lawson, le demi de mêlée anglais, bave aux lèvres et langue aux genoux, et son plongeon rageur. Le troisième est le second de Timoci Matanavou. Au bout d'une percée de Lionel Beauxis et d'une succession de passes ultra-rapide, encore, avec une ultime fixation de Clément Poitrenaud. Si les Toulousains ont effectivement eu quelques ratés défensifs, leurs vertus offensives sont intactes. On a hâte de connaître la suite.

Biarritz/Ospreys: 36-5. Jérôme PREVOT

Biarritz a manqué les quarts de finale de la H Cup, mais finalement de très peu. Trevise a mené face aux Saracens avant de craquer légèrement. Le Racing a fait honneur à son maillot à Cardiff, et l'Ulster a frôlé l'exploit à Clermont. En guise d'au revoir, Biarritz a servi un magnifique spectacle à ses spectateurs, il s'est quand même trouvé 9412 personnes pour venir supporter ce club qui avait neuf chances sur dix d'être éliminé. Les hommes du trio Lagisquet-Milhas-Isaac les ont récompensés avec sept essais (dont deux refusés), c'était agréable à vivre malgré la grisaille et la pluie.

Leinster/Montpellier: 25-3. Emilie DUDON

Cela n'a échappé à personne, les Irlandais se taillent la part du lion dans cette édition 2011-2012 de la H Cup avec trois équipes sur les huit qualifiées pour les quarts. Deux d'entre elles se classent d'ailleurs première et deuxième, toutes poules confondues. Ainsi, le leader, le Munster, a remporté tous ses matchs tandis que son dauphin, le Leinster, n'en a pas perdu un seul. Il ne doit sa deuxième position qu'à un nul concédé à Montpellier lors de la première journée (16-16). Justement, les Leinstermen recevaient le MHR samedi à Dublin. Et ils l'ont surclassé sans problème avec une organisation toujours impeccable, des individualités exceptionnelles et un réalisme épatant. Après avoir infligné 52 points à Bath et 38 à Glasgow, ils n'ont pas été inquiétés une seule seconde par les Héraultais et ont aisément assuré leur quart de finale à domicile (contre Cardiff). Impressionnants champions, dont on se dit qu'un troisième titre européen en quatre ans ne serait pas usurpé. "Pour les avoir étudiés, nous savions qu'ils étaient plus forts cette fois, qu'ils étaient montés en puissance. Ils ne comptent pas neuf points d'avance en tête de la Ligue celte pour rien", expliquait Fabien Galthié après le match, parlant notamment d'une différence flagrante de "talents" entre les deux formations. Et quand Jonathan Sexton, blessé à une cheville et ménagé pour cette rencontre, saluait le technicien français alors qu'il sortait du vestiaire de son équipe, ce dernier ne manquait pas de noter : "Et encore, il n'était pas là, lui..."

Castres-Llanelli: 13-16. Nicolas ZANARDI

Ils auraient pu passer inaperçus. Rentrer à une dizaine de minutes de la fin du match, s'assurer un retour sur les terrains pépère, et postuler pour une nouvelle place sur le banc pour la réception de Biarritz. Sauf que Laurent Travers, mécontent du rendement de sa mêlée contre les Scarlets, en décida autrement. C'est ainsi que huit minutes parès la pause, Brice Mach et Yannick Forestier effectuèrent de concert leur grand retour sur les terrains. Et il faut croire que ces deux-là avaient été inspirés par les 40 premières minutes de haut niveau signées d'un autre revenant, Marc Andreu... Dès leur entrée, Mach et Forestier se sont mis au niveau de la H Cup. D'abord collectivement, dans le secteur de la mêlée fermée, où ils permirent d'enclencher -enfin- la marche avant. Mais aussi inidividuellement. Pour Brice Mach, en assurant tous ses lancers et en se montrant toujours présent dans les déblayages. Et pour Forestier, en se proposant parfaitement dans le jeu. Au point de se voir, pour son tout premier ballon, propulsé dans l'en-but gallois par... Brice Mach. Un essai qui ne changea finalement pas le résultat final, mais offre au CO des garanties pour l'avenir. De quoi continuer à rêver aux phases finales avec un effectif de nouveau étoffé, auquel devraient se joindre d'ici une quinzaine Romain Cabannes et Joe Tekori...

Cardiff-Racing: 36-30. Léo HUISMAN

Le Racing a dit adieu à la coupe d’Europe, mais, ça, on le savait déjà avant son ultime rendez-vous à Cardiff. Il voulait progresser lors de sa seconde campagne européenne, faire mieux que l’an passé où il s’était imposé à deux reprises sur six rencontres. C’est raté. Les Ciel et Blanc n’ont gagné qu’une fois à Reading, contre les London Irish, bons derniers de la poule. Mais le Racing n’a pas lâché sa dernière rencontre et a pu tirer quelques enseignements de son déplacement à Cardiff. Notamment que Fabrice Estebanez, son centre et recrue phare de l’été, est en forme internationale. Sur le second essai gallois, Halfpenny s’est défait de ses griffes et a réussi à transmettre à Cuthbert. Cela a du l’énerver Estebanez, parce qu’ensuite, il a réalisé un sans-faute. Tranchant, perforant, insaisissable, il est pour beaucoup sur le deuxième essai ciel et blanc. Et à l’ultime minute, un dernier rush, une dernière échappée de sa part aurait pu donner la rencontre au Racing. Coupe du monde, blessure, Estebanez n’a pas beaucoup joué cette saison avec son nouveau club. Il arrive en forme au bon moment pour le Racing qui en a bien besoin.

Clermont-Ulster: 19-15. Marc DUZAN

"Le jour où nous avons pris connaissance de la victoire bonifiée de l'Ulster à Welford Road (41 à 7, le 14 janvier dernier, N.D.L.R.), nous nous sommes mis la pression. Ce match était un vrai huitième de finale. On était un peu énervés. On a voulu marquer trop vite." Vern Cotter, le manager de l'ASMCA, a une explication rationnelle à la débauche de jeu dans laquelle s'est lancée son équipe, en première période, face à l'Ulster. S'appuyant sur des contres et le jeu au pied de l'ancien Springbok Ruan Pienaar, les Irlandais se sont ainsi longtemps nourris des imprécisions offensives de Clermont pour faire douter les Auvergnats. Dominateurs en touche et en mêlée fermée ("Afoa, c'est épais, confiait le pilier international Lionel Faure. Il a sorti Tialata du groupe des All Blacks"), les Ulstermen ont poussé les Auvergnats dans leurs derniers retranchements, au Michelin. Revenant à davantage de jeu dans l'axe à l'heure de jeu, les coéquipiers d'Aurélien Rougerie sont enfin parvenus à venir à bout des Irlandais. Alors, y a-t-il eu obstruction de Nathan Hines sur un défenseur irlandais, à l'instant même où Ti'i Paulo aplatissait l'essai libérateur de l'ASMCA ? C'est incontestable. Pas vu, pas pris...

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