Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Racing London Irish 17 décembre 2011
    Racing London Irish 17 décembre 2011
Publié le
Partager :

Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée de H Cup. Cette fois, ils reviennent la première de Roussel, le comportement des Harlequins et l'orgueil du pack du Racing.

Northampton-Castres: 45-0. Marc DUZAN

Il s'appelle Pierre Roussel, n'a pas vingt ans. En temps normal, il est le capitaine des Espoirs du Castres Olympique, fréquente des stades modestes, joue rarement devant plus de 500 personnes. Dimanche, à Northampton, ce flanker très actif dans le combat au sol et fort à l'impact, a fait un saut dans l'inconnu. Au Franklin's Garden, Pierre Roussel a connu son premier gros match de H Cup, devant 12 000 spectateurs et face au vice-champion d'Europe. Roussel a couru derrière Ben Foden, courbé l'échine face aux 130 kg de Tonga'uhia, même écopé d'un carton jaune. Globalement, le flanker tarnais a rempli sa mission mais n'a pu empêcher les hommes des deux Laurent (Travers et Labit) de quitter les Midlands avec quarante points dans les valises. "Tout va très vite en H Cup, confessait-il après la rencontre. On s'est moins déplacé en deuxième période, on les a laissés avancer dans l'axe et on a pris une leçon. Dès que les Saints franchissent le premier rideau, c'est toute une organisation qui se met en place autour du porteur de balle. En manquant le premier plaquage ou en reculant en l'impact, tu es mort..."

Toulouse-Harlequins : 24-31. Nicolas ZANARDI

Invaincus tout court jusqu'à ce qu'ils rencontrent le Stade toulousain la semaine dernière, les Harlequins demeuraient invaincus à l'extérieur cette saison. Ils le restent après leur victoire 31-24 au Stadium, et l'on a bien compris pourquoi... Brinqueballés en conquête, les Quins ont su malgré tout faire l'étalage de toutes leurs qualités. D'abord en profitant de certaines errances dans le troisième rideau toulousain pour inscrire deux superbes essais et forcer les coéquipiers de Dusautoir à se découvrir. Puis en faisant le dos rond en défense, bien organisés pour couper les extérieurs et assez solidaires pour perturber les Toulousains dans la finition malgré plusieurs franchissements impressionnants de Florian Fritz. Enfin, en trouvant les ressources pour replonger les Stadistes dans le doute, alors que ces derniers croyaient avoir fait le plus dur en repassant devant au score...Mais surtout, c'est pendant les temps morts que les Harlequins ont fait l'étalage de leur maîtrise. On savait ce club roublard depuis l'affaire du Bloodgate. Mais force est de constater que, s'ils ont purgé leur peine, les Quins ont conservé quelques bonnes habitudes... Posant genou à terre à chaque arrêt de jeu, ralentissant les sorties de balle dans les rucks, les Anglais ont atteint le comble de l'anti-jeu en touchant le ballon par deux fois pour empêcher les Toulousains de jouer rapidement des touches. L'entraîneur (!) O'Shea, puis le flanker Skinner (sanctionné d'un carton rouge) se sont ainsi "illustrés" à la grande colère de Guy Novès, qui stigmatisa "un comportement d'enfoiré". Et comme les Toulousains ont de la mémoire, on rêve d'une belle...

Leicester-Clermont: 23-19. Marc DUZAN

Comment diable Clermont a-t-il pu perdre ce match ? Supérieurs dans les duels, s'appuyant sur une défense imperméable, un jeu au pied précis et une conquête impeccable, les Jaunards avaient la main sur cette rencontre. Au terme d'une première période maitrisée de bout en bout par les Jaunards (16-7), on se surprenait même à penser que les Tigers, à des années lumière de leur meilleur niveau, se confrontaient aux limites du "salary cap". "Au retour des vestiaires, explique le capitaine auvergnat Julien Bonnaire, on a pourtant fait preuve de beaucoup de fébrilité. On a encaissé dix points en six minutes. On a cédé sous la pression." A ce moment là, les 20 000 personnes de Welford Road ont repris confiance et poussé avec leurs Tigers. Emportés par la foule, dépassés par l'intelligence de Ben Youngs et la puissance de Manu Tuilagi, les Jaunards ont quitté les Midlands sans la victoire, mais lesté d'un point de bonus qui pourrait s'avérer décisif dans la course aux quarts de finale.

Biarritz Trévise: 29-12. Jérôme PREVOT 

Combien étions-nous à Aguiléra vendredi soir pour un match où le grand écran avait été désactivé pour des raisons de sécurité ? 7113 a-t-on dit officiellement. A vue de nez, on aurait dit un peu moins. Mais qu'importe...  Giflés par des bourrasques et rincés par les averses, ceux qui étaient là faisait partie du carré des vrais fidèles, compte tenu de la saison que fait le BO, il fallait avoir le coeur rouge et blanc pour braver les éléments et venir voir ce Biarritz-Trévise, où il n'y avait que des coups et des rhumes à prendre. A 12-0 pour les Italiens, c'est carrément la dépression qui menaçait. Quarante minutes plus tard, Arnaud Héguy faisait sauter le maigre public pour l'essai du bonus offensif... Personne ne peut prédire ce que Biarritz fera de ce succès arraché avec bravoure, peut-être que dans un mois, il n'en restera rien, mais ceux qui ont encouragé jusqu'au bout dans les courants d'airs glaciaux peuvent être aussi fiers d'eux que les joueurs. Leur stoïcisme a été récompensé, c'était ça le vrai enjeu de la soirée.  et ceux qui ont sifflé à  la mi-temps peuvent se mordre les doigts. C'était la dernière chose à faire...

Montpellier-Glasgow: 13-13. Julien LOUIS

L’apprentissage en H Cup se poursuit pour le MHR. Dominateurs pendant tout le premier acte face à Glasgow et séduisants offensivement, les Montpelliérains n’ont pas su concrétiser leurs temps forts à cause d’un manque de justesse technique, pour prendre un avantage conséquent au tableau d’affichage. Le carton jaune reçu par Maximiliano Bustos à l’heure de jeu permit aux Warriors d’inverser la pression pour changer la physionomie de cette opposition. Dominés en mêlée et dans les rucks, les Héraultais se faisaient rejoindre au score à deux minutes de la fin. Montpellier concède un nouveau match nul à domicile sur la scène européenne (après le Leinster, 16-16) et court toujours après son premier triomphe en H Cup. Le manque d’expérience a raison pour l’heure du MHR. Espérons que la dernière face à Bath sera la bonne…

London Irish-Racing: 19-25. Léo HUISMAN

Le temps d’un match, on a retrouvé le Racing. Celui que l’on connaissait depuis deux saisons. "Plus de simplicité, plus d’humilité", avait demandé Berbizier à ses joueurs. Les Racingmen sont revenus à ce qu’ils savent faire le mieux. S’appuyer sur une conquête efficace et un terrible paquet d’avant. Dès la première mêlée du match, les avants ciel et blanc emportaient les Irish sur cinq mètres et récupéraient ainsi une pénalité. Sur chaque touche encore, gardée par les gros, ils tentaient, le plus souvent avec succès, un groupé pénétrant qui avait fait leur force pendant deux ans. Un jeu loin d’être spectaculaire, mais un jeu diablement efficace. Et si par là, le Racing signait son retour ?

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?