Castres : Pour le meilleur ?

Pour sa première sortie européenne de la saison à Llanelli (défaite 31-23), n'ayant pas décroché le point de bonus défensif, Laurent Travers raillait l'arbitrage de M. Garner. Pour autant, en inscrivant deux essais, son équipe s'est améliorée dans la finition, secteur défaillant ces dernières semaines. Ce qui faisait dire à Steve Malonga: " Nous nous sentons mieux dans nos têtes. L'équipe est repartie sur de bons rails ".

Reste donc aux Castrais à continuer sur cette voie, tout en essayant de mieux s'adapter à l'arbitrage. Chose que le Munster, double champion d'Europe (2006 et 2008) et prochain adversaire du CO ce samedi, saura faire. Les Castrais devront conjuguer maîtrise et fougue pour venir à bout des Irlandais. L'exemple des Toulonnais, nets vainqueurs à Mayol des O'Connel et consorts (32-16) en janvier dernier, est donc à suivre. Ainsi, Castres conserverait l'espoir de se qualifier. Ce qui serait une énorme surprise dans cette poule 1. La province irlandaise et les Anglais de Northampton (vice-champions en titre) en sont les favoris logiques. Fort de son expérience, le Munster appuiera là où ça fait mal. D'autant plus qu'avec la victoire de samedi dernier, arrachée à Thomond Park contre Northampton (drop de O'Gara à la 84e après 41 temps de jeu !), ils ne peuvent que croire en leur étoile.

Ernest-Wallon: piège ou tremplin ?

Pour cet événement, les dirigeants ont senti l'aubaine et vu grand en délocalisant le match au stade Ernest-Wallon de Toulouse. Ils profiteront ainsi de 18750 places au lieu des 11500 de Pierre-Antoine. C'est la deuxième fois que le club réalise cette opération. La première date du 21 août 2010. Castres avait reçu les Toulousains à Béziers, au Stade de la Méditerranée (victoire 22-16), devant 17000 spectateurs, pour la deuxième journée de Top 14. Si les commerçants de la cité castraise accusent le coup, le président de la LNR, Pierre-Yves Revol, aussi administrateur du club, explique dans La Dépêche du Midi que les clubs de villes moyennes doivent "savoir s'exporter à titre exceptionnel" pour augmenter leurs recettes. Laurent Travers abonde dans ce sens: "On est dans un monde sportif et économique". Sur le plan sportif, justement, pour Laurent Labit "c'est un gros challenge de jouer dans un stade plus grand, avec la notoriété de la Coupe d'Europe". S'il a confiance en ses joueurs, "capables de faire de grandes choses", il sait aussi que la frontière entre pression positive et pression négative est ténue. Inhibée, son équipe peut déjouer et encourir une seconde défaite, quasi-éliminatoire. En revanche, avec une victoire décomplexée, le CO obtiendrait le coup de projecteur souvent revendiqué.