Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Joie toulouse - Avril 2011 - Hcup
    Joie toulouse - Avril 2011 - Hcup
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur la grosse performance de Skrela, le spectacle à Brive-Munster ou le succès au stade de Montjuic de Barcelone.

Perpignan-Toulon: 29-25 - Vincent BISSONNET

Même si l'événement avait été préparé avec soin, on aurait pu craindre de voir la délocalisation de ce quart de finale noyée dans l'immensité de la fourmillante Barcelone, plongée dans l'anonymat d'une cité entièrement dévouée au ballon rond. Le challenge, en dehors du terrain, s'annonçait donc périlleux... Mais la fête du rugby catalan n'a pas tourné, loin de là, à sa défaite. Sur les Ramblas, aux alentours du palais royal et évidemment sur les hauteurs de Montjuïc, impossible de ne pas être emporté par la déferlante vague sang et or. Les 40 000 supporters catalans venus du Nord, tous bariolés aux couleurs de leur formation, se sont montrés à la hauteur de leur flatteuse réputation. Tout comme le Barça, niveau organisation : concerts en plein air, défilé de géants, spectacles de danse... Rarement un rendez-vous ovale n'aura suscité une telle ferveur. Si le résultat de cette rencontre ne s'est pas retrouvé projeté en une des journaux locaux, l'ambiance euphorique et l'engouement inédit suscités par l'événement ont été largement relatés dans les gazettes. Ce samedi, à l'occasion de la fête de la catalanité, l'Usap n'a donc pas seulement remporté un ticket pour un quart de finale européen... Elle a aussi remporté une victoire décisive dans son opération séduction de la Catalogne du Sud.

Biarritz/Toulouse: 20-27 - Grégory LETORT

Anoeta, dimanche soir 21h. William Servat, talonneur international du Stade toulousain navigue dans les entrailles du stade. Sortie de vestiaire, détour par le bus, coup de téléphone aux proches. Encore une fois géant, Servat a comme tatoués les stigmates de l'immense combat livré contre le BOPB.  Il aurait du être lessivé, éteint. Il avait pourtant encore assez de lucidité pour rendre hommage à un de ceux montés en première ligne pour conduire le champion d'Europe en titre à la victoire. "Hé, Midi Olympique, j'espère que vous rendez hommage à David Skrela". Bruno Fabioux, envoyé spécial ne s'était pas fait prier. L'ouvreur international, rien d'autre que notre homme du match. "Retirer un joueur plutôt qu'un autre dans une équipe du Stade toulousain du calibre de celle qui a planté le Biarritz Olympique (...) Tâche délicate".  Midi Olympique aurait pu rendre hommage à Nicolas Bézy, demi de mêlée de 21 ans, diablement épatant. A Cédric Heymans, talent intact. A Clément Poitrenaud, centre reconverti avec brio. A Yannick Nyanga, joker magique. A Virgile Lacombe, sur le départ mais digne de porter ce maillot... Ce fut David Skrela. Il va partir à Clermont parce que rien n'a été fait pour le retenir. Mais il s'est juré de ne pas trahir. A San Sebastian, il a encore une fois été à la hauteur de cette promesse. Un match impeccable malgré dix minutes d'absence qui auraient pu couter cher, quand Yachvili venait le contrer pour offrir l'essai à Bolakoro. Qu'importe, Yachvili a raté la transformation offrant à Toulouse l'opportunité de se relever en prolongation. Dans ce money-time, Skrela y marquera cinq points pour sceller le triomphe des siens. Skrela qui a su se relever après un choc terrible face à Erik Lund qui l'avait laissé en sang. Définitivement un joueur d'exception.  Skrela et Toulouse ont souffert. Unis dans la douleur. Nicolas, Bézy, Millo-Chluski, Servat, Poux ont aussi laissé des forces à Anoeta. Mais en triomphant au bout de la souffrance, en sortant vivant de la tempête, Toulouse a peut être posé les bases d'une fin de saison immense. "Une victoire comme celle-ci peut nous servir", glisse Picamoles, vainqueur de son duel face à Lakafia. En juin, il se dira peut être que l'enfer a soudé.

Brive/Munster : 37-42 - Jérémy FADAT

Fabuleux, génial, exceptionnel... Les mots nous manquent pour qualifier le spectacle auquel les 8500 personnes présentes à Amédée-Domenech ont assisté samedi. Neuf essais, des intentions de part et d'autre, des relances de 80 mètres, des prises d'intervalles, du suspense, des remontées fantastiques... Tout le registre du rugby offensif y est passé. Alors certains spécialistes regretteront quelques grosses erreurs défensives (sans lesquelles il n'y aurait pas eu ce spectacle !) mais franchement, on assiste à tellement de matchs stériles et fermés qu'il faut savoir savourer ce genre de rencontre. Les Brivistes regretteront aussi d'avoir traversé une saison si délicate en championnat quand on les voit déchirer ainsi une dizaine de fois le premier rideau du grand Munster et mourir à un souffle de l'ogre irlandais... Mais là, on a juste envie de remercier tous les acteurs de ce match extraordinaire. Merci messieurs, on s'est régalé !

La Rochelle/Clermont: 13-23 - Gerard PIFFETEAU

Peut-être vais-je m’attirer les foudres de tous les gloutons qui dévorent de l’arbitre à chacune de leur visite au stade, mais tant pis: j’ose affirmer que l’arbitrage du quart de finale La Rochelle-Clermont a été un vrai régal. Limpide, lumineux, très présent et cohérent, Mister George Clancy a démontré qu’il était bien l’un des meilleurs sifflets de la planète et il nous étonnerait guère que l’Irlandais entre dans les hautes sphères lors de la prochaine Coupe du monde. Quel rapport avec le match ? Un seul, mais il est essentiel, M. Clancy a rendu cette rencontre parfaitement lisible et autour des vestiaires, rochelais ou auvergnat, nous n'avons pas entendu la moindre critique. A un responsable très proche du "dossier", nous avons demandé pourquoi nous n'avions pas ce genre d'arbitrage dans nos Top 14 ou Pro D2. Sa réponse ne manque pas d'interpeller : "Nos meilleurs arbitres français font trop souvent les mêmes équipes et ils ont finalement le souci de ne pas déplaire". Ceci étant dit sur le cours magistral de M. Clancy, reconnaissons qu’il lui a fallu du talent pour valoriser un match qui souffrit du mal actuel que nous pourrions assimiler à "l’éjaculationprécoce du jeu". Quasiment jamais l’acte n’est allé jusqu’à l’extase. Trop de fautes ! Si ce n’était pas dans les préliminaires, le coup s’éteignait dans sa phase de conclusion. Heureusement il régna un certain suspens, ce qui signifie que les Rochelais qui alignaient dans le quinze de départ douze joueurs ayant participé à l’aventure en Pro D2 (18 sur les 23), ont réellement existé face aux champions de France. Avant que la puissance clermontoise illustrée par Vincent Debaty ne fasse une nouvelle fois la différence.

Stade français/Montpellier: 32-28 - Léo HUISMAN

Le cours du match entre le Stade français et Montpellier aurait-il été différent si Benoît Paillaugue ne s’était pas blessé à la cheville dès la trentième minute de jeu ? La question mérite d’être posée, même s’il est bien évidemment impossible d’y répondre de façon certaine. Lorsque l’on évoque Benoît Paillaugue, on parle immanquablement de son enfance rochelaise, de son modèle, Jean-Baptiste Elissalde, de son physique, atypique dans le rugby d’aujourd’hui. On oublie parfois qu’il a été formé au Stade français, avant de partir à Auch y trouver du temps de jeu en équipe première. Vendredi soir, il a bien failli jouer un mauvais tour à ses anciens partenaires. Pendant la demi-heure où il était sur le pré, il a mis le feu aux quatre coins du terrain, comme lors de cette action où après une valise sur le petit côté, il se retrouva face à face avec Djibril Camara, son ex-coéquipier chez les espoirs, l’effaça d’une petit par-dessus, avant de se faire rattraper in extremis. Montpellier dominait alors outrageusement les débats. Avant que Paillaugue ne reste à terre, que Southwell récupère un ballon miraculeusement, fasse 80 mètres avec pour remettre les siens dans la partie. Ensuite, sans Paillaugue, Montpellier céda face aux colosses du Stade. En aurait-il été autrement avec lui ?

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