Dusautoir : "Pas un aboutissement"

Vous meniez de neuf points avant que le Leinster ne revienne à égalité en début de deuxième mi-temps. Comment expliquez-vous votre réaction ?

Thierry DUSAUTOIR : Il fallait reprendre le fil du match et en seconde période, nos trois-quarts nous ont permis de le remporter. Notre force a été de rester concentrés sur notre objectif, à savoir la qualification pour la finale. Alors, les Irlandais n'ont rien lâché mais cela nous a servis de piqûre de rappel. Finalement, ça nous a fait du bien.

Avez-vous eu peur à cet instant ?

T.D. : Bien sûr que nous avions eu peur de perdre. Mais dans ces moments-là, il ne faut pas se poser trop de questions. Il faut conserver le même état d'esprit, ne pas douter. Les choses auraient pu tourner d'un côté ou de l'autre. Cela a été du nôtre... A la mi-temps, on a su se parler, trouver les bons mots. Et finalement, on a pris le large.

Et vous inscrivez ces deux essais en cinq minutes qui vous libèrent...

T.D. : Oui, mais il restait quand même encore vingt minutes à jouer et il fallait avoir la tête sur les épaules pour gérer notre avance. Contre une équipe comme le Leinster, nous savions que rien n'est jamais gagné. Les Irlandais ont d'ailleurs réussi à marquer un essai et à revenir au score mais cela nous a encore réveillés. Rien n'a été simple mais nous y sommes parvenus. Je suis donc heureux et soulagé même si cela ne se voit pas trop sur mon visage car je suis très fatigué (sourire).

La pluie qui s'est abattue sur la pelouse a-t-elle influencé votre jeu ?

T.D. : Disons que nous avons su nous adapter aux conditions climatiques mais aussi au jeu de notre adversaire. Je crois que malgré la pluie, les deux équipes ont essayé de jouer, de se transmettre le ballon et donc d'être ambitieuses. Je pense qu'au final, nous avons tout simplement été plus efficaces que nos adversaires.

Mais le paquet d'avants toulousains, notamment en mêlée, a tout de même largement pris le dessus...

T.D. : Oui, c'est vrai. Félicitations surtout à notre cinq de devant. Il était déterminé à remporter ses duels avec celui du Leinster et il y est parvenu. Cela a été décisif.

Peut-on parler de match référence après ce succès face au champion d'Europe en titre ?

T.D. : Sincèrement, ce n'est pas la première fois que l'on nous parle de match référence cette saison. Après le succès au Stade français (29-0), on l'avait aussi entendu. N'oublions pas que nous nous sommes imposés aux Harlequins ou à Sale et c'étaient déjà de belles performances. Disons qu'aujourd'hui, nous avons effectué le match qu'il fallait.

Vous êtes qualifiés pour cette finale européenne. Plutôt Biarritz ou le Munster comme adversaire ?

T.D. : Nous avons passé la demi-finale, il reste encore un match à gagner. Et c'est bien là l'essentiel. Ce ce sera forcément dur, que ce soit contre Biarritz ou contre le Munster. Moi, je n'ai aucune préférence. Tant que Toulouse est qualifié et que Toulouse est performant, peu importe. Mais une chose est certaine : nous n'allons pas nous arrêter sur un bon match contre le Leinster. La bonne nouvelle, c'est que nous irons au Stade de France au moins une fois cette saison. C'est déjà très bien. Après, on verra dans quel état on y arrivera mais nous sommes conscients que cette victoire en demi-finale n'est pas un aboutissement.

Vous avez déjà perdu une finale de H Cup avec Biarritz puis une avec Toulouse. Que représente ce titre européen à vos yeux ?

T.D. : C'est un titre qui me fuit jusqu'à présent et qui me manque. J'ai de nouveau l'opportunité de le décrocher. Alors, j'espère que cette fois sera la bonne...