Novès : "Déjà un exploit"

Par Rugbyrama
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Avant le quart de finale de Coupe d'Europe à Cardiff, premier grand rendez-vous de la saison pour Toulouse, Guy Novès, le manager du Stade, considère que son équipe n'a pas encore atteint son meilleur niveau et qu'elle n'aborde pas ce match dans les meilleures conditions.

Vous appuyez-vous sur le quart de finale remporté (41-17) contre cette même équipe de Cardiff l'an passé ?

Guy Novès : Non, nous n'en avons même pas parlé. De toute façon, nous ne pouvons pas nous baser dessus, nous sommes aujourd'hui repartis à zéro.

Vous n'êtes tout de même pas dans l'inconnu ?

G. N. : Peut-être mais c'est pareil pour eux, ils nous connaissent. Je me rappelle que c'était un match que nous avions bien maîtrisé mais le score final ne reflétait pas le véritable écart entre les deux équipes car en match éliminatoire, quand une formation fait le break, l'autre a tendance à lâcher car la compétition est terminée. Sur cette rencontre, les deux équipes étaient très proches.

Que pensez-vous de cette formation galloise ?

G. N. : Il n'y a qu'à regarder ses performances cette saison. Elle a terminé première qualifiée pour les quarts de finale. C'est une équipe qui a d'énormes qualités et en plus, elle va jouer chez elle et aura soif de revanche par rapport à l'an passé et aux résultats au niveau international (la France a battu le pays de Galles 21-16 dans le Tournoi, ndlr). Les Blues font jouer leur équipe bis en Ligue Celtique car leur priorité, c'est la H Cup. Ils veulent être champions d'Europe. Nous nous concentrons donc sur l'équipe qui évoluera contre nous et pas sur celle qui est 8e en Ligue Celtique. Nous connaissons le rugby gallois, toutes les provinces jouent de la même manière avec des montées défensives agressives et rapides qui ne permettent pas à l'attaque adverse de s'exprimer comme elle le voudrait. Il est difficile de trouver des solutions contre eux mais nous allons essayer d'imposer notre jeu.

Est-ce le plus gros défi de la saison pour l'instant ?

G. N. : Oui, car c'est le premier match éliminatoire. Nous n'avions pas abordé Bath (dernier match de poule, ndlr) de la même manière. Là, nous sommes vraiment dans la phase finale. Atteindre ce stade de la compétition était notre objectif. Ce match reflète ce que nous préparons toute la saison et jouer ce genre de rencontres est une chance. Mais c'est en quelque sorte le petit poucet qui rencontre l'ogre car ils ont fini premier qualifié et nous 8e et dernier. Je ne suis pas certain que dans l'histoire de la Coupe d'Europe, le 8e ait déjà gagné chez le premier. Mais les joueurs sont dressés, pas dans un sens péjoratif, pour participer à ce genre de match car ce sont de vrais compétiteurs. Le Stade toulousain est né dans cette philosophie. Plus les joueurs rencontrent de difficultés et doivent fournir d'efforts, plus ils prennent de plaisir.

Savez-vous déjà quelle équipe vous allez aligner à Cardiff ?

G. N. : Dans mon esprit, elle est à peu près en place mais il reste des incertitudes sur des joueurs à cause des blessures. Millo-Chlusky, Skrela, Poitrenaud, Elissalde, Poux ou Lecouls sont pour l'heure incertains et nous espérons prendre une décision à leur sujet d'ici jeudi.

Plusieurs joueurs ont été capitaines ces derniers temps. A qui confierez-vous ce rôle samedi ?

G. N. : Au Stade toulousain, tous les joueurs sont plus ou moins capitaines ou en tout cas des leaders. Je peux juste dire que le capitaine de samedi est dans la salle (Bouilhou, Dusautoir et Jauzion sont les seuls joueurs assis autour de lui, ndlr). Non, plus sérieusement, Jean Bouilhou sera notre capitaine.

Comment avez-vous trouvé les internationaux depuis qu'ils sont de retour au club ?

G. N. : Comme toujours, très professionnels et impliqués dans le club. Par exemple, Thierry Dusautoir a bénéficié d'une semaine de repos avant le match à Brive mais il ne le voulait pas particulièrement. C'est nous qui avons insisté car nous considérions qu'il en avait besoin.

Comment évaluez-vous le niveau actuel de votre équipe ?

G. N. : Chaque semaine permet de se rapprocher de notre meilleur niveau mais je pense que Cardiff arrive un peu tôt. Il nous manque encore quelques semaines pour parfaire les automatismes. Nous avons beaucoup de déchets dans le jeu. Avec les blessés, nous ne sommes pas dans les meilleures conditions pour aborder ce match. Nous craignons de ne pas avoir tout notre potentiel, notamment au niveau de la charnière car quand elle n'est pas à 100%, l'équipe n'est pas rassurée. Tous les feux sont au rouge. La motivation des joueurs compense un peu mais nous serons supérieurs pour la demi-finale du Top 14.

Avez-vous les moyens de faire le doublé cette saison ?

G. N. : Cela fait longtemps que je dis que nous ne pouvons pas jouer sur les deux tableaux et cette année, ce sera encore plus difficile car les phases finales du championnat s'enchaînent avec la finale de Coupe d'Europe (finale de H Cup le 23 mai et demi-finales du Top 14 les 29 et 30 mai, ndlr). Mais si nous perdons samedi, nous pourrons préparer au mieux les quatre matchs amicaux qu'il nous reste à jouer en championnat. Être là est déjà un exploit quand nous savons comment va le rugby français et quand nous voyons le nombre de clubs hexagonaux qualifiés pour les quarts de finale européens. En plus, on est encore en train de tirer le rugby français vers le bas. Nous allons donc bien en profiter car nous ne devrions bientôt plus y être.

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