Vincent Gaillard, président de l'EPCR : "Notre choix préférentiel, c'était 14 heures"

  • Vincent Gaillard
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  • Vincent Gaillard, le Directeur Général de l'EPCR
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Après le feuilleton du report du match Saracens-Clermont, le président de l'instituion européenne justifie les multiples rebondissements. Tout en regrettant les erreurs de communication multiple.

Rugbyrama : Comment justifiez-vous la sensation de grand bordel qui a émané de la journée de dimanche, autour du report du match Saracens-Clermont ?

Vincent Gaillard : Évidement qu'il y a eu une sensation de bordel. On parle là de la plus grosse tempête de neige qui s'est abattue sur Londres depuis quatre ans. Ce sont des centaines de vols annulés, des problèmes d'électricité partout dans la ville, les trafics routiers et ferroviaires perturbés. Le bordel, il allait bien au-delà de ce match ! On peut critiquer la gestion anglaise de la situation. Quand on communique toute l'après-midi avec les services de sécurité locaux, les pompiers, la police, la préfecture, on se rend compte que la situation était bien plus complexe à gérer. Nous étions dépendants d'eux pour la tenue de ce match. Au final, je maintiens que la solution du report du match était la bonne. Parce qu'elle était la seule.

N'était-il pas possible d'anticiper cette situation, avec un épisode neigeux prévu et annoncé ?

V.G. : Le problème, ce n'était pas la pelouse. Elle aurait certainement pu être déneigée. Mais pour cela, il aurait fallu que les employés arrivent jusqu'au stade ! Or, c'était impossible. Le problème, c'était les accès impossibles au stade et la sécurité sur place. Là-dessus, ce sont les services de sécurité londoniens qui ont la main. Et qui ne laissaient pas l'opportunité d'accéder correctement au stade. Les Clermontois nous communiquaient qu'ils voulaient tout de même jouer dimanche, même en soirée. Mais ils ne pouvaient même pas quitter leur hôtel. Même les joueurs des Saracens, qui vivent dans le nord de Londres, étaient bloqués chez eux ! A moins de mettre en place un système d'héliportage...

Pourquoi avoir abouti à cette rencontre à 17h30 (18h30 heure française), alors que la nuit et le froid seront tombés ?

V.G. : Notre priorité, c'était que le match se joue. Parce que les fenêtres pour le faire rejouer, une autre semaine, sont extrêmement limitées. Il fallait absolument qu'il se joue et dans les 24h, pour ne pas pénaliser la préparation du match de dimanche à Marcel-Michelin. Les deux clubs ont d'ailleurs clairement émis leur souhait de jouer dès ce lundi. Notre choix préférentiel, concernant l'horaire, c'était 14h (15h, heure française). Justement pour s'éviter la nuit, le froid, et le risque d'un nouvel épisode neigeux. C'était le choix le moins risqué. Mais les services de sécurité londoniens nous ont encore une fois communiqué l'impossibilité de ce scénario. Avec la pagaille dans Londres et les accidents, aucun médecin ne pouvait être à disposition pour la sécurité des joueurs et du public. Aucune ambulance ne pouvait être dépêchée sur le match, s'il fallait évacuer un joueur. Les conditions ne pouvaient clairement pas être réunies. On a donc dû décaler la tenue de la rencontre. Contre notre souhait initial.

Vincent Gaillard, le Directeur Général de l'EPCR
Vincent Gaillard, le Directeur Général de l'EPCR

Cela veut-il dire que la tenue de la rencontre peut encore être menacée ?

V.G. : Nous ne vivons pas dans un monde parfait. S'il y a un nouvel épisode neigeux... Mais que faire contre cela ? Je veux bien entendre les critiques, mais de là à être tenu responsable de la neige...

Dans un premier temps, vous avez communiqué un huis-clos. Que les Saracens viennent de lever, unilatéralement...

V.G. : Dimanche soir, il nous fallait absolument communiquer sur la tenue et l'horaire du match. A ce moment-là, les conditions de sécurité d'accueil du public ne pouvaient pas être réunies. Nous avons donc choisi un communiqué de prudence. Depuis, les Saracens ont visiblement obtenu des garanties sécuritaires suffisantes. Ils ont donc fait ce choix. Tant mieux.

Dans votre communiqué de dimanche soir, vous terminiez par ces mots : "L'EPCR remercie tous les détenteurs de billets de match pour leur compréhension". Aucune politique de remboursement ne sera donc mise en place pour les supporters n'ayant pas pu assister au match ?

V.G. : L'EPCR ne gère la billetterie qu'à partir des demi-finales de la compétition. Je n'ai pas la main sur ces questions. C'est aux Saracens, en charge de la billetterie pour ce match, de voir ce qu'ils veulent mettre en place.

Comprenez-vous l'impression de vaste bordel qui a émané de cette journée de dimanche et de la communication mise en place ?

V.G. : C'est le risque d'une communication tripartite, entre l'EPCR et deux clubs. Est-ce qu'il faut l'améliorer ? Bien sûr que oui. Dans un monde idéal, il n'y a qu'une seule communication, qu'un seul communiqué officiel. Ce ne fut pas le cas. Croyez-bien que je le regrette.

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