Parra : "Nous avons le meilleur public du monde, lui et nous méritons un titre"

"Cette année, c’est la bonne", pouvait-on lire sur l’une des banderoles affichées par les supporters clermontois présents à Gerland. Elle est apparue pour la première fois lors du quart de finale face à Toulon et traduit un nouvel élan de la Yellow Army qui se prend à rêver d’un titre en Champions Cup après les échecs de 2013 et 2015. Ils étaient 40 024 présents ce dimanche à Gerland, qui n’avait plus connu pareille ferveur depuis le départ de l’Olympique Lyonnais.

Entre les cortèges Jaune et Bleu pour rallier le Rhône, les chants pendant la rencontre et l’envahissement de terrain après un tour d’honneur, on a senti la libération de tout un peuple qui s’était déjà mobilisé de la sorte il y a deux ans au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne. Genoux à terre, Camille Lopez exultait sur la pelouse au moment de la délivrance mais, rapidement, il a fallu redescendre sur terre car ce n’est pas une fin en soi.

Jedrasiak : "La France entière est derrière nous"

Profiter de l’instant, c’est logique mais Rémi Lamerat reste lucide. On ne boude pas notre plaisir mais j’ai senti une joie mesurée car l’on sait que ce n’est qu’une marche, déclare le trois-quarts centre qui a conscience de l’attente sur leurs (nos) épaules. Cette pression a notamment été responsable de quelques frissons en seconde période quand le Leinster recollait au score.

À ce moment précis, on n’a pas douté mais on a ressenti un peu de peur. Le public nous a reboosté, assure le deuxième ligne Paul Jedrasiak qui sent que la France entière est réunie derrière eux (nous). Soulever le trophée, c’est écrit sur la feuille de route établie en début de saison. On a gagné le droit de disputer ce titre et je vois surtout les efforts depuis la reprise et cette promesse, cet objectif que l’on s’est mis en tête, celui d’aller remporter cette compétition, reconnaît un Rémi Lamerat très ambitieux.

La haie d’honneur était donc de rigueur pour les joueurs au moment de quitter les vestiaires de Gerland, ce qui fait dire à Morgan Parra que l’ASM dispose du meilleur public du monde. Lui et nous méritons un titre. Le demi de mêlée garde cependant de la mesure car beaucoup d’années on a pensé que c’était la bonne et l’on a rien eu. On va s’attaquer à un très gros morceau et les Saracens sont favoris. Rendez-vous le 13 mai à Murrayfield pour voir si c'était bien la bonne année.

Julien PLAZANET, envoyé spécial