Trois-quarts toulousains, levez-vous !

C’était un petit peu comme dans une séance de thérapie. On expie nos fautes en attendant des jours meilleurs. En milieu de semaine, Maxime Médard était le seul trois-quarts convié en conférence de presse par son club. Il ne s’est pas dérobé. Pas le genre du monsieur, très critique en général avec ses performances personnelles. Au risque parfois de se mettre la rate au court-bouillon, regrettent certains.

Oui, j’ai fais des erreurs qui ont mis mon équipe dans le dur, je suis un peu passé à côté, a tout de suite avoué l’arrière international. Il n’a cité personne d’autres, bien sûr, mais on a très vite compris que ses collègues de l’arrière étaient aussi dans l’expiation : Les avants sont vraiment dominateurs, ils nous mettent toujours dans l’avancée et derrière on a un peu de mal à être à leur niveau.

Le constat n’a échappé à personne : depuis deux matchs le travail de sape "des gros", ce paquet d’avants ultra dominateur, dixit Mola n’est pas vraiment récompensé. Le groupe est agacé de ces défaites, euphémise Médard.

Mola : "On n’est pas à la hauteur de ce que l’on devrait être…"

Et l’entraîneur principal toulousain a mis les principaux intéressés devant leurs responsabilités : On a une ligne de trois-quarts composée quasiment exclusivement d’internationaux et on n’a pas le plein rendement que l’on devrait avoir. La confiance aidant, il faut retrouver cet allant. Il ne faut pas sous estimer la perte d’anciens qui avaient du poids dans cette ligne et pas seulement sur le terrain (il cite Clément Poitrenaud, ndlr). Je ne peux que constater que l’on n’est pas à la hauteur de ce que l’on devrait être .

Le message est passé. Mais, au cas où, l’ancien international en a rajouté une petite couche à l’occasion du débat qui secoue le rendement des ses buteurs abordé un peu plus tôt dans la discussion. Stigmatiser nos buteurs c’est aussi donner des excuses aux autres : on a les moyens de ne pas être aussi dépendant de nos buteurs en marquant plus de points avec les mains .

Dusautoir : "Ce sont ces joueurs-là qui nous feront gagner dans quelques temps…"

Dans un club où ces dernières années on pointait plutôt du doigt la fragilité de la conquête et où le jeu "à la toulousaine" continue de faire rêver les plus nostalgiques la mise au point est sans ambigüité. Mais comme dans chaque séance de thérapie, il faut un modérateur, et c’est forcément Thierry Dusautoir, en bon capitaine, qui s’est chargé d’éviter toute césure : Ce n’est pas un problème d’avants ou de trois-quarts. C’est un problème collectif. On gagne ensemble, on perd ensemble et si on a des soucis c’est tous ensemble. Si le week-end dernier, cela a moins bien fonctionné derrière, en d’autres temps, c’était la conquête qui n’était pas performante. Le rugby, c’est un sport d’équipe. Je suis certain que ce sont ces joueurs-là (les arrières, ndlr) qui nous feront gagner dans quelques temps .

Je ne crois qu’au travail et ce n’est pas possible que ces garçons-là (toujours les arrières, ndlr) ne soient pas performants très rapidement, a tout de même conclu Mola dans une dernière consigne. Dimanche face aux Wasps ?