Spedding, des débuts à Clermont sans fanfare

Après plusieurs saisons de Challenge européen avec Brive et Bayonne, que les clubs français ne disputent pas à fond, Scott Spedding découvre (il en avait joué quelques matches avec Brive) réellement cette saison la plus relevée des Coupes d’Europe, dans un club qui ambitionne de la remporter.

Avec une victoire bonifiée et une défaite à 0 point en deux matches, Clermont est toujours en course, mais a déjà grillé son joker. Le club auvergnat doit désormais faire un sans-faute pour assurer sa qualification. Face à Exeter ce dimanche, les Clermontois jouent donc très gros, et Spedding est conscient de cette pression. Ça fait mal d’avoir perdu comme ça mais ce n’est pas fini. On a toujours les cartes en main, donc il faut que l’on réagisse en faisant un gros match ce week-end. On est conscients que ce que l’on a fait samedi soir ce n’est pas acceptable. Si on a vraiment des ambitions dans cette compétition, on ne pas faire des matches comme ça.

Des carences faciles à identifier

Les Clermontois craignaient Exeter, actuel deuxième du championnat anglais, ils ont eu confirmation que l’équipe entraînée par Rob Baxter avait nettement progressé ces dernières saisons. Largement dominés dans la possession du ballon et l’occupation du terrain, les Clermontois ont rapidement identifié leurs carences, et savent qu’ils peuvent et doivent faire mieux. C’est le très haut niveau, on l’a vu, on a payé cash nos erreurs face à cette très bonne équipe. Cette semaine il faut que l’on conserve le ballon et que l’on améliore la conquête. Il ne faut pas que l’on ne passe pas 80 minutes dans notre camp à ne faire que défendre comme samedi dernier. C’est impossible de gagner comme ça.

Dur de briller sans ballons

Moins dominateur en conquête cette saison, Clermont souffre et connaît des difficultés pour mettre en place son système de jeu basé sur une grosse possession de balle. Scott Spedding et ses coéquipiers des lignes arrières doivent se contenter de peu, ce fut le cas de manière très criante à Exeter. Pour le relanceur qu’est l’arrière sud-africain, il est pour l’instant délicat de s’exprimer. On a joué dans des conditions difficiles, on n’a eu très peu de possession de balle, et ça a compliqué les choses, notamment pour les trois-quarts. On a passé 80 minutes à défendre, et s’en sortir avec seulement trente points encaissés ce n’est pas si mal…

Un retour coûteux à Brive

Après leur défaite à domicile face à Toulon, les Auvergnats avaient besoin de réagir à Brive. Ils sont allés arracher un succès rassurant dans l’état d’esprit, mais y ont laissé des plumes, et doivent se passer d’une douzaine de joueurs en ce moment, tout en négociant un premier tournant de la saison.

Ancien joueur corrézien, Spedding connaissait le contexte et le prix à payer pour remporter le derby. C’est comme ça dans notre Top14, pour aller chercher des victoires à l’extérieur, il y a un prix à payer. On avait besoin de cette victoire, on est allés la chercher, mais on avait 14 joueurs blessés, dont des joueurs clés, pour le match à Exeter. Loin d’en faire une excuse, les Clermontois se seraient bien passés de ce handicap à un moment crucial de la saison. Azéma pourra compter ce week-end sur le retour probable de quelques tauliers. Cudmore, Lee, Lapandry, et Kayser, tous absents dans le Devon, sont attendus ce dimanche.

Pas le genre à baisser les bras

Venu à Clermont pour découvrir le très haut niveau, et franchir un cap en se mettant en concurrence avec Nick Abendanon, l’international tricolore n’est pas déçu… Quatre fois titulaire depuis son arrivée, il n’a gagné qu’une fois, sur le terrain de son ancien club Brive. Battu à Paris, par Toulon et Exeter, Spedding n’a toujours pas ouvert son compteur de points. Habitué aux périodes de galère avec ses précédents clubs Bayonne et Brive, Spedding reste philosophe. C’est comme ça… Le rugby est comme la vie, tu passes par de bons et de moins bons moments. Je ne vais pas baisser les bras maintenant, au contraire. L’équipe est un peu en difficulté, mais on va s’en sortir, j’en suis sûr. Dans les moments durs, la seule solution que je connaisse c’est de continuer à bosser. Si on est dans le dur, je vais batailler et tout donner, et tous les autres vont faire la même chose.