Bonfils: "On pense surtout aux gens qui y sont restés..."
ATTENTATS DE PARIS - Le talonneur du Stade français, Rémi Bonfils, est revenu sur les évènements tragiques qui ont frappé Paris vendredi 13 novembre dernier. Il était à la terrasse du restaurant "Le Carrillon". Bouleversant.
Rémi Bonfils a échappé au pire. Vendredi dernier, alors que son équipe du Stade français affrontait à Londres Leicester en Champions Cup, le talonneur parisien (blessé actuellement à une épaule) avait prévu de passer une soirée agréable avec des amis. C’était sans compter sur l’inexplicable. L’inenvisageable. Attablé à la terrasse du restaurant "Le Carrillon", il a vécu l’horreur des attentats de Paris. C'est arrivé vite, très vite. On n'a pas eu le temps de réfléchir. J'ai vu mes potes partir en courant, j'ai tourné la tête, j'ai vu les balles passer. Je suis aussi parti en courant, racontait-t-il dans Midi Olympique.
On part en courant, ça continue à tirer, il y a des gens à côté qui prennent des éclats de balles
Lundi soir, après avoir essayé de digérer cette atrocité, il s’est confié sur RMC. Forcément ému, touché par un évènement qui va le hanter longtemps. Très longtemps. On ne comprend pas trop. On part en courant, ça continue à tirer, il y a des gens à côté qui prennent des éclats de balles. Alors qu’il fuit, il se rend compte qu’un de ses amis n’est plus là. Il était resté un peu plus haut dans la rue parce qu’il y avait une fille qui galérait un peu. Il l’a prise et ils se sont mis dans le renfoncement d’un immeuble juste à côté. Je suis parti le récupérer sur la place. J’ai retrouvé mon pote. Ce n’était pas la meilleure idée.
Les gens qui étaient assis à table autour de nous n’étaient pas dans un bon état pour la plupart
Il s’est alors rendu compte de l’ampleur des dégâts. C’était l’horreur, une scène de guerre : il y avait des gens partout, du sang partout, des impacts de balles partout. Les gens qui étaient assis à table autour de nous n’étaient pas dans un bon état pour la plupart. Un miraculé ? Bonfils ne veut pas penser à lui. Mais aux autres. Ceux qui n’ont pas survécu. On pense surtout aux gens qui y sont restés. On n’a pas trop envie d’en parler. Oublier sera difficile. Voire presque impossible. Un travail de fond va débuter. Bonfils a déjà rencontré une psychiatre. Il ne s’arrêtera pas de vivre ni faire le pain de ces gens-là en restant cloîtré. Dimanche, le talonneur parisien sera à Jean-Bouin pour Stade français-Munster. Pour supporter ses coéquipiers. Ses copains...
Retrouvez l'intégralité du témoignage de Rémi Bonfils ici ...
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