Toulon a arraché sa qualification mais ira au Racing en quart

Parce qu'à Toulon nul n'est impossible et surtout pas en coupe d'Europe, le RCT sera bien au rendez-vous des quarts de finale de la Champions Cup! Les Varois ont remporté leur "huitième de finale" face à Bath (14-19), le quatrième d'affilée après le Leinster, Bath (déjà) et les Wasps. Comme face aux Londoniens la semaine dernière, les hommes de Bernard Laporte ont dû puiser dans ce qu'ils avaient de plus profond en eux, dans un match fou, peu structuré, où Steffon Armitage (19e) et Bryan Habana (58e) ont marqué, contre un essai anglais d'Anthony Watson (46e). Un vrai miracle à la toulonnaise.

Dans leur joie, les Champions d'Europe ne manqueront pas de saluer l'esprit joueur de cette belle équipe de Bath. Celui-là même qui a poussé l'Argentin Horacio Agulla à plonger pour capter un coup de pied d'occupation de Nonu et l'empêcher de trouver une touche anodine, pour ensuite relâcher le ballon et offrir au RCT l'opportunité de bâtir l'action de son premier essai. Celui-là, encore, qui a amené le flanker David Denton a tenter une passe lobée difficile après avoir bien capté une transversale au pied de Cooper, et se voir poignarder par Bryan Habana (58e). Deux erreurs grossières qui font ce samedi soir le bonheur de la Rade. Parce que la chance fait aussi partie du jeu.

Un exploit sans buteur

Venu dans le sud de l'Angleterre en commando, le RCT s'est donné les moyens de ses ambitions. Solide en défense, présent dans le combat, il a réagi en champion. Mais puisque tout doit être fait pour redonner un peu de libido rugbystique à Mourad Boudjellal, les Varois se sont corsés la tâche. Buteur de fortune, l'Australien James O'Connor n'a fait guère mieux que ses derniers prédécesseurs. Pas moins de dix points abandonnés au pied par le Wallaby qui ont maintenu les Anglais dans la rencontre et contribué à un dernier quart d'heure irrespirable, où Nonu et Cooper n'ont pas vraiment apporté la sérénité que leur pedigree suggère.

George Ford, plutôt adroit dans l'exercice du but, a eu la balle pour crucifier Toulon à 5 minutes de la fin. Mais le vent avait bien décidé de tourner en faveur du RCT et sortait du cadre le tir que le jeune international anglais voyait entrer. Ce même vent qui a laissé O'Connor tranquille lors de la dernière pénalité, décisive, qui plaçait son équipe hors de portée d'un drop ou d'une pénalité (77e). Il faudra certainement quelques jours aux Varois pour laisser retomber toute l'émotion engendrée par ce match irrationnel. Mais après tout, le cadre rigide de la logique ne sied guère à ce Toulon jamais à court d'idée pour nous surprendre.