Toulon veut l'Europe

Par Rugbyrama
  • Benjamin Lapeyre- Toulon
    Benjamin Lapeyre- Toulon
Publié le Mis à jour
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En étrillant les Harlequins, leaders de Premiership sur le score de 37-8, les Toulonnais ont envoyé un message fort aux prétendants au titre en Challenge. Supérieurs dans tous les secteurs du jeu, agressifs et disciplinés, les hommes de Bernard Laporte ont les arguments pour aller au bout.

Il y a des signes qui ne trompent pas. A peine avait-il mis un pied hors des vestiaires que le capitaine des Harlequins, le géant George Robson se retrouvait au sol, les quatre fer en l’air: ses crampons vissés l’avaient trahi sur le carrelage du couloir toulonnais. Surpris et gêné, le molosse relevait sa carcasse sous les sourires de ses coéquipiers. Quatre-vingt minutes plus tard, c'est le score qui devenait gênant pour les Anglais. 37-8, une véritable gilfe. Signe prémonitoire ou pas, la chute du capitaine Robson est symbolique de la sortie de route de son équipe à Mayol, où il n’y a pas vraiment eu de match ce vendredi soir. A peine entrés sur la pelouse, les Anglais ont été littéralement pris à la gorge par une meute varoise déchainée. Dans le sillage de Steffon Armitage omniprésent dans les rucks et de Sir Jonny Wilkinson impérial au pied, les Toulonnais ont tout simplement surclassé l’actuel leader du championnat anglais qui, privé de son emblématique capitaine du XV de la Rose, Chris Robshaw, n’a pas existé en terre varoise.

Tous les secteurs y sont passés: qu’il s’agisse de la touche (où Christophe Samson s’est montré redoutable en contre), en mêlée ou dans le jeu au pied de déplacement, les Varois n’ont laissé aucun répit à leur adversaire. Les hommes de Bernard Laporte ont d’ailleurs signé une très belle entame. Après huit minutes de jeu, ils comptaient déjà six points d’avance, convertissant immédiatement leur pressing défensif en points grâce à la botte de Wilko. Ce dernier affichait même un cinq sur cinq à la demi heure de jeu, avant de laisser ses partenaires en raison d'une blessure à l'épaule.

Armitage, le poison rouge

Avec une telle domination dans le jeu, les essais n’allaient pas tarder à venir. Sous les yeux du sélectionneur Philippe Saint-André, venu voir évoluer son ancienne équipe, Sébastien Tillous-Borde signait le premier peu avant la pause (22-3). Malgré un réveil d’une dizaine de minutes au retour des vestiaires, les Anglais allaient vite retomber dans leur travers : aussitôt remis sous pression, les Quins accumulaient fautes, maladresses et mauvais choix. Dans ce contexte, l’écart ne pouvait que se creuser, et Lapeyre et Armitage allaient encore franchir la ligne par deux fois. La réaction anglaise, matérialisée par l’essai de Care est anecdotique. Tout l’inverse de la performance du flanker varois Steffon Armitage, qui a éclaboussé  la rencontre de tout son talent.

Troisième ligne centre percutant et mobile, flanker gratteur omniprésent sur tous les points de rencontre, il a écoeuré ses adversaires et obtenu nombre de pénalités en harcelant le porteur de balle dès que celui-ci avait le malheur de s'approcher. Rugbyman complet, sorte de couteau suisse aussi génial que destructeur, Toulon tient là une drôle de pépite. Et avec lui la dévorante ambition de décrocher, au forceps, son invitation pour rejoindre le gratin européen la saison prochaine.

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