Montpellier a-t-il les moyens de ses ambitions ?

S'il n'avait réussi qu'à une reprise à se qualifier pour les phases finales, l'ambitieux club de Mohed Altrad n'en était pas moins un habitué de la H Cup, devenue European Rugby Champions Cup l'an passé. A la suite d'un exercice 2014-2015 manqué, c'est donc un retour à la Challenge Cup que le MHR se voit obligé d'opérer. Mais pour une formation, plus exactement convalescente mais toujours en période de reconstruction, la plus modeste des deux compétitions continentales pourrait bien être l'opportunité idéale de se jauger, notamment face à des équipes rôdées aux joutes européennes (Harlequins et Cardiff Blues, Calvisano complétant la poule 3).

White: "Nous n'avons pas l'effectif pour joueur sur les deux tableaux, pas encore"

Ainsi, Jake White a tranché pour permettre à ses hommes d'arriver prêts au moment de cette première échéance. Je ne regrette pas mes décisions. Quand on dirige une équipe, il faut savoir faire des choix. Si tout le monde ne joue pas, l'ambiance peut devenir négative. De plus, je devais évaluer la profondeur d'effectif dont nous disposons, explique le Sud-Africain.

Et à ce titre, la dernière quinzaine a permis à l'entraîneur champion du monde en 2007 de tirer un enseignement majeur: Nous n'avons pas l'effectif pour joueur sur les deux tableaux, pas encore. Entre la Coupe du monde, les jokers, les recrues qui arrivent tard, les joueurs qui partent se marier, ça n'a pas été une préparation idéale pour nous. Si nous voulons figurer sur deux compétitions, nous devons créer plus de profondeur, et pour cela faire jouer plus de joueurs.

Trinh-Duc: "Jouer la Challenge Cup pour la gagner"

On comprend donc que, outre les dernières recrues dont les arrivées sont encore attendues (les frères du Plessis entre le 22 et le 26 novembre), la profondeur d'effectif voulue par le staff devra trouver son assise dans les forces vives déjà en présence, en nivelant, à terme, le temps de jeu des uns et des autres. Sauf que la Challenge Cup démarrera bien ce jeudi pour les Cistes, et à en croire la composition de l'équipe pour débuter à Londres, c'est bien l'artillerie lourde qui fera le déplacement au Stoop. Laissant peu de doutes quant aux ambitions héraultaises.

Ce serait incorrect de ma part de ne pas donner au club la chance de bien figurer dans cette compétition. La décision fut donc de traverser les huit premières semaines de compétition afin d'avoir toutes nos chances d'être compétitifs à Londres, admet Jake White. Faisait d'ailleurs écho à son numéro dix François Trinh-Duc, de retour dans le groupe: Le Top14 est notre priorité, mais nous allons jouer la Challenge Cup pour la gagner. Une bonne nouvelle, tant les clubs français ont pour coutume malheureuse de délaisser la scène aux formations anglo-saxonnes.

Comme dirait l'autre, il n'y a plus qu'à. Sauf que se dresse sur la route du MHR un obstacle de poids, à savoir les Harlequins, redoutables et redoutés. Si on regarde le calendrier, idéalement, j'aurais préféré ne pas jouer les Harlequins juste après Toulouse, Toulon, Clermont... Mais c'est hors de notre contrôle. Ils sont troisièmes de Premiership, ce sera un gros test contre une formation qui cherchera aussi une qualification, admet White. Les Montpelliérains pourront toutefois chercher l'inspiration dans leur expérience récente, à en croire leur demi d'ouverture: C'est une équipe qui ressemble à Toulouse, qui aime porter les ballons, jouer après contact. A nous de nous servir de la défaite contre le Stade toulousain pour gommer nos défauts. Et lancer idéalement cette nouvelle campagne.