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Pro D2 - "Mon avenir, c’est de tout faire pour nous qualifier !" confie Xavier Péméja (Nevers)

  • Pro D2 - Xavier Péméja va boucler sa 30ème saison avec Nevers et livre ses objectifs à deux journées de la fin.
    Pro D2 - Xavier Péméja va boucler sa 30ème saison avec Nevers et livre ses objectifs à deux journées de la fin. Icon Sport
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Pour sa trentième saison d'entraîneur, le doyen des managers professionnels français apporte un regard éclairé sur le championnat de Pro d2, espère encore qualifier son équipe et revient sur sa fin d’aventure traumatisante à Montauban.

Votre trentième saison sur les bancs s’achève dans quelques semaines. Quel regard portez-vous sur cette édition du championnat ?
Le championnat est plus passionnant que jamais, n’est ce pas ? Je trouve que la création de la division de Nationale a vraiment apporté un plus au Pro D2, en amenant deux équipes promues parfaitement au niveau. Ce millésime 2023-2024 est sans doute la première édition du championnat où les équipes montant de la division inférieure influent autant sur la compétition. Avant la Nationale, le niveau de la Fédérale 1 était bien trop disparate pour bien préparer le Pro D2. À cette époque, les équipes promues explosaient souvent en plein vol en se heurtant à la réalité du niveau du Pro D2. Pour en revenir à cette saison de Pro D2, globalement, nous n’avons pas eu cette année un « grand dominant » comme ont pu l’être Lyon ou Oyonnax dans le passé. Bien malin celui qui peut prédire qui va être sacré et dans quel ordre les équipes vont sortir du chapeau. Tout le monde travaille bien, toutes les équipes sont bien équipées, investissent dans des infrastructures de haut niveau. Les valeurs se nivellent. Il y a de plus en plus de bonus défensifs distribués et de moins en moins de score finaux à 40 points d’écart. Enfin, je retiens que c’est un championnat qui ne tolère toujours pas les accidents. Il faut être parfaitement régulier pour espérer se qualifier et dans deux journées, j’ai bien peur que mon équipe paye son dernier bloc catastrophique et se retrouve sur le carreau.

À ce point ?
Je suis déçu de notre dernier bloc. Nous perdons contre Valence-Romans, Grenoble, Montauban et Soyaux-Angoulême, souvent sur des écarts minimes et sur des erreurs de gestion mais le bilan comptable est catastrophique. C’est bien simple : on a tout gâché. Nous avions les cartes en main pour nous qualifier assez « aisément » ou peut-être même viser le top 2. Au lieu de ça, on va devoir se battre sur les deux dernières journées pour espérer accrocher péniblement une très hypothétique sixième place. Je regrette que nous n’ayons pas su repartir sur la dynamique et la force de la saison passée. Nous avons été globalement trop inconstants, pas assez ambitieux ni sérieux.

Après trente saisons, quel est votre plus beau souvenir ?
J’espère qu’il est encore à venir !

Votre trentième saison sur les bancs s’achève dans quelques semaines. Quel regard portez-vous sur cette édition du championnat ?
Le championnat est plus passionnant que jamais, n’est-ce pas ? Je trouve que la création de la division de Nationale a vraiment apporté un plus au Pro D2, en amenant deux équipes promues parfaitement au niveau. Ce millésime 2023-2024 est sans doute la première édition du championnat où les équipes montant de la division inférieure influent autant sur la compétition. Avant la Nationale, le niveau de la Fédérale 1 était bien trop disparate pour bien préparer le Pro D2. À cette époque, les équipes promues explosaient souvent en plein vol en se heurtant à la réalité du niveau du Pro D2. Pour en revenir à cette saison de Pro D2, globalement, nous n’avons pas eu cette année un « grand dominant » comme ont pu l’être Lyon ou Oyonnax dans le passé. Bien malin celui qui peut prédire qui va être sacré et dans quel ordre les équipes vont sortir du chapeau. Tout le monde travaille bien, toutes les équipes sont bien équipées, investissent dans des infrastructures de haut niveau. Les valeurs se nivellent. Il y a de plus en plus de bonus défensifs distribués et de moins en moins de score finaux à 40 points d’écart. Enfin, je retiens que c’est un championnat qui ne tolère toujours pas les accidents. Il faut être parfaitement régulier pour espérer se qualifier et dans deux journées, j’ai bien peur que mon équipe paye son dernier bloc catastrophique et se retrouve sur le carreau.


À ce point ?
Oui, je suis déçu de notre dernier bloc. Nous perdons contre Valence-Romans, Grenoble, Montauban et Soyaux-Angoulême, souvent sur des écarts minimes et sur des erreurs de gestion mais au final le bilan comptable est catastrophique. C’est bien simple : on a tout gâché. Nous avions les cartes en main pour nous qualifier assez « aisément » ou peut-être même viser le top 2. Au lieu de ça, on va devoir se battre sur les deux dernières journées pour espérer accrocher péniblement une très hypothétique sixième place. Je regrette que nous n’ayons pas su repartir sur la dynamique et la force de la saison passée. Nous avons été globalement trop inconstants, pas assez ambitieux ni sérieux.

Après trente saisons, quel est votre plus beau souvenir ?
J’espère qu’il est encore à venir !

Et le pire ?
Le pire ? C’est la façon dont j’ai été viré de ma maison (Montauban, N.D.L.R.) après 42 ans de licence au club et deux titres de champion de France par deux personnes qui n’ont absolument aucune légitimité dans le rugby français. Je suis né à Sapiac, j’y ai joué dès l’âge de huit ans. Je ne pense pas digérer cet épisode.

Ensuite, normalement, il me reste encore un an à entraîner. On se mettra autour d’une table pour en parler le moment venu.


Cette épreuve a néanmoins accouché, au bout du bout, d’une belle rencontre…
Oui, j’ai pu rencontrer Régis Dumange (président de Nevers, N.D.L.R.) et prendre connaissance de son projet. En arrivant à Nevers, j’ai fait la connaissance de gens extrêmement chaleureux, je suis passé d’un extrême à un autre après ceux qui m’avaient viré de Montauban. Régis Dumange est un homme humble, travailleur, qui s’investit beaucoup, qui œuvre toujours pour le développement du club. Il aime sa ville, l’Uson et ses joueurs. C’est un bâtisseur qui rend à la ville qui a accueilli son entreprise ce qu’elle lui a donné. C’est vrai, qui connaît Nevers à part les gens qui aiment le Pro D2 et qui suivent l’Uson ?

Avez-vous conscience d’avoir donné de la visibilité rugbystique à une région très longtemps oubliée par le rugby, un peu à l’instar de Vannes en Bretagne ?
Oui, à ceci près que Vannes est dans une région plus « riche » que Nevers. Nevers est vraiment excentré. Les Bretons peuvent quand même s’appuyer sur un réseau de clubs plus fort que le nôtre. Ici, il faut tout porter. Mais on s’aperçoit que le rugby plaît vraiment aux gens du coin. Nevers compte 35 000 personnes et nous déplaçons toujours 7 000 supporters au Pré-Fleuri. On a un joli stade à l’anglaise, fermé, intime, qui vibre bien et que l’on devrait encore améliorer. Quand je suis arrivé au club il y a huit ans, nos infrastructures étaient très en avance sur celles des autres équipes de niveau équivalent. Et puis, ces dernières ont travaillé, investi, et nous ont rattrapés. À nous de remettre un coup de fouet à nos installations. Régis Dumange, de par sa profession (il est le patron de l’entreprise Textilot, N.D.L.R.), sait à quel point l’outil de travail est capital pour être performant. Sportivement, notre stratégie, c’est de prendre des jeunes joueurs en devenir et de les former pour en faire des joueurs d’élite. On ne compte plus nos gars qui sont partis faire les beaux jours de clubs de Top 14. C’est une fierté mais c’est un travail à double tranchant. Il ne faut pas que nos meilleurs joueurs nous quittent trop vite pour ne pas nous affaiblir. Et ces derniers temps, je trouve qu’ils nous quittent de plus en plus vite (rires).

Quel sera votre avenir ? On sait qu’il vous reste encore un an de contrat…
Mon avenir, c’est de tout faire pour nous qualifier (rires). Ensuite, normalement, il me reste encore un an à entraîner. On se mettra autour d’une table pour en parler le moment venu. Pour le moment, il faut vraiment finir la saison du mieux possible. Il est encore temps de tout renverser même si notre situation n’est pas idéale.

Quid de votre staff ?
J’ai un staff fantastique, tout simplement. On a des relations très saines où tout le monde peut s’exprimer d’égal à égal. Personne n’est écrasé. On partage énormément de choses et chacun est très impliqué et compétent dans son domaine. C’est un plaisir de mener ces jeunes coachs et d’en faire les garants du projet.

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