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Top 14 / Pro D2. Dossier droits télé (3/3) : "Le contexte est favorable", explique Emmanuel Eschalier, le directeur général de la LNR

  • Emmanuel Eschalier, directeur général de la LNR.
    Emmanuel Eschalier, directeur général de la LNR. Icon Sport - Hugo Pfeiffer
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Emmanuel Eschalier, directeur général de la LNR, explique pourquoi l’appel d’offres concernantles droits télés a été lancé à cette période.

Le contrat liant la LNR à Canal + court jusqu’en 2027. Dans ce cas, pourquoi avez-vous choisi de lancer le nouvel appel d’offres aussi tôt ?

Ce n’est pas une nouveauté : la temporalité était similaire lors des deux précédents appels d’offres. Les clubs pros comme la LNR ont besoin d’une vision à moyen terme sur l’exposition et les revenus audiovisuels de leurs championnats. C’est très important pour continuer à investir et faire grandir le Top 14 et le Pro D2.

Le prix de réserve a été fixé à 130 millions d’euros. Au mieux, combien espérez-vous tirer de cet appel d’offres ?

Quand on propose des compétitions aussi attractives que le Top 14 et le Pro D2, on se doit d’être ambitieux. S’agissant du montant des droits il y a un prix de réserve, qui est affiché et communiqué. S’il est dépassé et que les autres conditions fixées par l’appel d’offres sont remplies, il déclenchera un process d’attribution automatique. Il n’y a pas lieu de citer d’autre montant que ce prix de réserve.

L'évolution des prix des droits télés.
L'évolution des prix des droits télés. Midi Olympique

 

Quelles sont ces "autres conditions" ?

Le recours aux critères qualitatifs est un processus classique qui figurait déjà dans nos appels d’offres précédents. Le montant financier des offres est évidemment très important mais d’autres critères sont également pris en compte : je cite pour le Top 14 l’audience générée par les différents candidats, les engagements pris en termes de couverture éditoriale pour le Pro D2 et, pour les deux championnats, les engagements promotionnels des possibles acheteurs. Cette note qualitative attribuée à chacun des acteurs sera déposée chez un huissier de justice avant l’ouverture des offres financières. Elle viendra pondérer les offres en question sur chaque lot, puis ce seront les offres financières pondérées qui seront comparées pour déterminer la meilleure offre par lot.

Imaginons que DAZN ou Amazon, des plateformes générant moins d’audience que Canal+, France Télés, TF1 ou M6, se positionnent : pour qu’elles l’emportent, il faudra donc que leur offre soit largement supérieure à celle de chaînes plus généralistes…

L’appel d’offres est constitué de quatre lots, qui seront attribués séparément. Maintenant, je ne ferai pas de commentaires sur ce que voudra faire tel ou tel acteur pour remporter les lots. Ce serait déplacé.

Et si DAZN ou Amazon remportaient l’appel d’offres, ne craignez-vous pas que le rugby perde à terme en visibilité ?

Les droits du Top 14 doivent être commercialisés via un appel d’offres constitué de plusieurs lots, avec une procédure ouverte, transparente et équitable où tous les acteurs peuvent candidater librement. Sur chaque lot, la meilleure offre l’emportera. C’est la règle du jeu et tout le monde la connaît.

Quelle est la nouveauté de cet appel d’offres ?

C’est la première fois que la LNR propose les droits du Top 14 et du Pro D2 dans un même appel d’offres. C’est une nouveauté importante : on veut ainsi permettre au Pro D2, qui est devenu un véritable feuilleton comme l’est le Top 14, de poursuivre sa progression. Cette démarche permet également de proposer dans l’appel d’offres une complémentarité entre les deux championnats.

Le fait que le XV de France réalise de très bonnes audiences depuis quatre ans sert-il les intérêts de cet appel d’offres ou à vos yeux, les produits domestiques et internationaux sont totalement déconnectés ?

Le rayonnement de l’équipe de France participe évidemment à l’aura du Top 14 et inversement. Quand le XV de France performe, c’est tout le rugby français qui en bénéficie. Les résultats du XV de France, ceux de nos clubs sur la scène européenne, l’attractivité croissante de nos championnats (les affluences sont en hausse de 5 % en Top 14 et de 15 % en Pro D2, N.D.L.R.) ou l’impact de la Coupe du monde font que le contexte est favorable : c’est un élément qui a aussi participé à fixer le timing de cet appel d’offres.

Quid de la finale du Top 14 ?

Elle est placée parmi les évènements d’importance majeure par un décret, elle doit donc être diffusée en gratuit. Et même si ce n’était pas une obligation, c’est de toute façon la volonté de la LNR. Les droits de diffusion de la finale en direct sont intégrés dans le pack 1 de l’appel d’offres. Si celui-ci est attribué à un diffuseur payant, la Ligue commercialisera ultérieurement les droits de la finale à un acteur gratuit. L’accord actuel avec France 2 court jusqu’en 2027.

On dit que le rugby est le deuxième sport le plus médiatisé du pays. Est-ce vrai ?

Oui. Une récente étude IPSOS (novembre 2023, N.D.L.R.) montre que le rugby a gagné cinq points par rapport à un sondage similaire réalisé en 2020. Le niveau de la population intéressée par les compétitions de rugby est donc passé de 30 à 35 %, ce qui place effectivement le rugby comme le deuxième sport le plus suivi. Pour le Top 14, près de 7 millions de personnes se déclarent par exemple intéressées par le championnat. C’est une autre illustration de cette très bonne dynamique.

Les relations conflictuelles entre la Ligue de football et Canal + vous placent-elles en position de force par rapport au diffuseur historique du Top 14, au moment de renégocier les droits télés ?

Non. Les négociations en cours sur la Ligue 1 portent sur les saisons 2024-2029 et notre appel d’offres porte, lui, sur le cycle 2027-2031. Ce sont deux compétitions différentes et deux cycles de droits différents. Nous travaillons sur notre appel d’offres depuis le mois de septembre. Nous avons nos objectifs, notre stratégie et notre calendrier : on s’y tient.

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