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France - Angleterre. "Complètement Barré" : grâce à son culot et surtout son talent, le jeune arrière a gagné des points

Par Arnaud Beurdeley
Publié le
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Même si tout n’a pas été parfait dans sa partition samedi soir contre l’Angleterre, le jeune Léo Barré a fait preuve d’un impétueux culot. Jusqu’à se révéler décisif et précieux pour les Bleus, à bien des égards.

Débuter une carrière internationale par une victoire dans l’enfer du Millennium Stadium de Cardiff – certes, face à de pauvres Gallois, héritiers in fine de la cuillère de bois – pour ensuite s’offrir le scalp de l’Angleterre, médaillée de bronze de la dernière Coupe du monde, forcément, ça claque. Et quand cette première ligne droite est couronnée du titre honorifique de "Man of the match" face aux sujets de Sa Majesté, pour avoir entre-autre envoyé Marcus Smith discuter avec le juge de touche sur une feinte du sourcil gauche histoire de mieux expédier Nolann Le Garrec dans l’en-but de la rose, et avant de soi-même inscrire un essai précieux, ça vous situe encore un peu plus la qualité du garçon, âgé seulement de 21 ans.

Ce serait donc ça l’insouciance de la jeunesse ? "J’ai vécu un Tournoi assez incroyable, a sobrement commenté Léo Barré à l’issue de la rencontre. Tout est allé très vite. Je n’étais même pas dans la liste au début du Tournoi puis j’ai intégré le groupe assez rapidement et grâce aux anciens et aux joueurs déjà en place, j’ai été super bien intégré." Un bel euphémisme qui ne dit pas qu’il faudra désormais compter sur le Parisien à l’avenir, d’autant que sa polyvalence 10-12-15 et la longueur de son jeu au pied peuvent s’avérer précieuses.

Un essai et une passe décisive

À tout dire, Léo Barré n’a jamais semblé impressionné. Ni par le contexte, ni par l’adversaire. Seule la "Spidercam" l’a un tant soit peu déboussolé sur un jeu au pied haut anglais, le ballon heurtant l’arme du délit et bouleversant la trajectoire du ballon sur lequel le joueur du Stade français se dirigeait. Un raté excusable quand d’autres le sont un peu moins. Parce que la conquête aérienne a sans doute été le point noir de sa performance lyonnaise. Spontanément, armé du sourire carnassier du gamin qui veut tout croquer, il a évoqué en conférence de presse "ces approximations" comme il dit. Une autocritique rare, teintée d’une belle honnêteté. Il y a peu, interrogé sur les difficultés passées et récentes de son club à jouer juste au niveau de la ligne de trois-quarts, il n’a pas hésité à dire quelques vérités que d’autres conservent bien enfouies au fond de leur sac d’entraînement : "Notre objectif, c’est d’être dangereux dans toutes les zones du terrain, pas seulement avec les gros comme l’an passé. Pour ça, on doit aussi porter nos c… et arrêter de jouer petits bras. Et je me mets dans le lot." Ou comment, à seulement 21 ans, prendre ses responsabilités et viser juste.

Le jeune homme est doté d’une fine intelligence. Celle-là même que l’on retrouve dans l’analyse du jeu offensif. L’attaque est vraiment son péché mignon. Il aime les espaces, les dévore à grandes enjambées du haut de ses 190 centimètres. Son intervention sur l’essai de Le Garrec est aussi bluffante que tranchante. Ces courses-là, il en a désormais l’habitude avec son club.

Souvenez-vous de cet exploit personnel contre les Anglais de Leicester en Champions Cup. Cette fois-là, il n’avait eu besoin de personne, sinon d’un petit rebond favorable, pour inscrire un essai de 80 mètres. On a bien tenté de l’interroger sur cette nouvelle course décisive. En vain. Lui n’a retenu qu’une seule chose : "avoir joué et gagné contre les Anglais restera gravé à jamais dans ma tête."

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