Top 14 - Le bilan des doublons : gagnants et perdants

Si Toulouse a utilisé cinquante-trois joueurs en Top 14 après dix-huit journées, un chiffre assez hallucinant, c’est en partie dû à la présence des doublons. Plus gros pourvoyeur du XV de France (sans oublier Ange Capuozzo et Blair Kinghorn avec l’Italie et l’écosse), le staff d’Ugo Mola doit procéder à une large revue d’effectif en cette période cruciale. Et les précédentes années ont montré que, lorsqu’elle est bien gérée, il y a souvent des titres au bout… Logique puisque cela permet d’offrir davantage de plages de récupération aux internationaux après le Tournoi pour viser les rendez-vous majeurs en championnat et en Champions Cup. Voilà pourquoi l’encadrement avait choisi d’anticiper les choses, en donnant du temps de jeu à ses jeunes talents en amont avant de beaucoup les exposer.

Cela a porté ses fruits puisque les Rouge et Noir ont fini ces "six journées à part" avec le meilleur bilan. Jusqu’à grimper en haut du classement, aux côtés du leader parisien, malgré la défaite à Perpignan. "On a commencé les doublons à la cinquième place, se réjouit Mola. Aujourd’hui, nous sommes deuxièmes, ex-aequo avec le premier. Je me félicite de l’état d’esprit du groupe." Bien aidés par l’apport d’Antoine Dupont au Racing 92 et contre Bayonne (avant qu’il parte avec France 7), ses hommes ont aussi signé des victoires bonifiées face à Oyonnax et Castres, ainsi qu’un succès sur à Clermont avec une équipe expérimentale. En Catalogne, ils ont même enregistré leur premier revers de l’année 2024.

Outre l’aspect comptable, lequel se révèle évidemment très positif, les matchs évoqués ont permis à de nombreux joueurs d’exploser ou, au moins, de monter en puissance. Nul besoin de s’étendre sur Juan Cruz Mallia, replacé à l’ouverture ces récentes semaines, qui s’est imposé comme l’homme à tout (bien) faire du Stade toulousain.

Castro-Ferreira, l’homme qui monte

L’exemple idoine est celui du troisième ligne Mathis Castro-Ferreira (20 ans), capitaine des moins de 20 ans au début du Tournoi avant d’être laissé à la disposition de son club. Capable de jouer numéro 8 ou flanker, il a inscrit la bagatelle de quatre essais sur ses trois dernières sorties. En l’absence d’Anthony Jelonch et d’Alban Placines (dont les saisons sont terminées), avec Castro-Ferreira et Théo Ntamack en réserve, il n’y a pas forcément la nécessité de chercher un joker dans ce secteur. Aussi, le pilier droit Joel Merkler (22 ans), le pilier polyvalent David Ainu’u (24 ans), le deuxième ligne Joshua Brennan (22 ans) et le trois-quarts centre Paul Costes (20 ans) ont prouvé qu’ils auraient un rôle important à jouer dans les mois à venir. Ceci, quand le talonneur Guillaume Cramont et le demi de mêlée Paul Graou ont profité du départ des cadres habituels pour se muer en patrons.

Rappelés de leurs prêts en Pro D2, Léo Banos (21 ans), Paul Mallez (23 ans) et Marco Trauth (23 ans) ont pris rendez-vous pour l’avenir. De leurs côtés, Clément Vergé (22 ans), Malachi Hawkes (21 ans), Léo Labrathe (20 ans), Clément Sentubéry (20 ans), Kalvin Gourgues (18 ans) ou Célian Pouzelgues (20 ans) ont engrangé une précieuse expérience.