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Top 14 - Rémi Bourdeau (Bayonne) : "À Bayonne, j’ai l’impression que le public est un peu plus fougueux, sudiste"

  • Rémi Bourdeau est désormais un troisième ligne de l'Aviron bayonnais
    Rémi Bourdeau est désormais un troisième ligne de l'Aviron bayonnais Icon Sport
  • La joie des Bayonnais lors du match contre le Stade français
    La joie des Bayonnais lors du match contre le Stade français Icon Sport
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Rémi Bourdeau (31 ans) fait partie des nouveaux visages de l’effectif ciel et blanc. Cet été, il a décidé de poser ses valises à Jean-Dauger pour deux ans, après cinq saisons passées à La Rochelle, où il a connu de grands moments. Mi-octobre, avant la reprise du championnat, il avait accepté de se projeter sur les retrouvailles avec son ancien club, qui auront lieu samedi, à 21 heures. Pendant une demi-heure, il avait aussi évoqué les similitudes entre le projet rochelais et bayonnais, parlé de son arrivée à l’Aviron et salué les performances de son ex-coéquipier, Grégory Alldritt.

Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre le projet bayonnais, alors qu’il vous restait un an de contrat à La Rochelle ?

Lorsque j’ai suivi les rencontres de l’Aviron, la saison dernière, je me suis dit qu’il y avait quand même un sacré potentiel. De mon côté, je voulais découvrir un nouveau club. À La Rochelle, je jouais beaucoup, mais dès qu’arrivaient les grosses échéances, c’était un peu moins le cas. J’avais envie d’essayer de me prouver que j’étais mieux que ce rôle que j’avais à La Rochelle.

Avez-vous eu d’autres propositions ?

Pas vraiment, vu que j’étais sous contrat et que Bayonne est arrivé très tôt dans la saison. À l’heure où on se parle, je devrais encore être rochelais, mais comme les présidents se connaissent et que plusieurs conditions étaient réunies, on l’a fait.

Béziers, La Rochelle, Bayonne… Vous avez toujours évolué dans des clubs portés par un gros public, une grosse attente. Est-ce une chose dont vous avez besoin ?

Pas forcément. Quand j’ai commencé à Béziers (2014, N.D.L.R.), c’était une opportunité de jouer en Pro D2, mais surtout, la seule que j’avais. Je sortais alors des espoirs du Racing, sans n’avoir jamais évolué avec les professionnels. À Béziers, j’ai découvert un public tout feu tout flamme. Quand tu gagnais deux matchs, tu étais champion du monde, et quand tu en perdais deux, tu étais le plus nul du monde. Eux avaient ce côté un peu sanguin. À La Rochelle, c’était plus dans la bienveillance qu’à Béziers, mais il y avait aussi beaucoup d’attentes. Le club était vraiment en train de progresser. En 2019, nous faisons deux finales d’affilée et derrière, ça a déclenché beaucoup plus d’attentes. Là-bas, c’est tout le temps à guichets fermés. C’est très similaire à Bayonne. Après, ici, j’ai l’impression que le public est un peu plus fougueux, sudiste. Ça me va très bien et ça va nous pousser dans nos retranchements pour être plus forts.

À quel point Grégory Patat a-t-il compté dans votre venue ici ?

C’est lui qui m’a appelé la première fois pour savoir si j’étais intéressé par le projet bayonnais et qui m’a fait venir.

Rémi Bourdeau face à deux Clermontois, ce week-end lors de la 5e journée.
Rémi Bourdeau face à deux Clermontois, ce week-end lors de la 5e journée. Icon Sport

Quel type de manager est-il, par rapport à Ronan O’Gara ?

Ce que j’aime, dans le management de Greg, c’est le côté plus humain, plus dans le relationnel. Avec Greg, il y a plus de partage et de discussions. J’aime, dans le rugby, pouvoir échanger sur des phases de jeu.

Vous êtes un troisième ligne aile de métier, mais vous pouvez glisser en huit, voire dépanner dans la cage. Cette polyvalence a-t-elle été évoquée avec le staff ?

Lorsque Rodrigo Bruni va arriver, il va jouer huit avec Uzair Cassiem. Contre Castres, j’ai joué à ce poste pour dépanner, étant donné qu’Uzair s’est blessé. Mon poste, c’est six ou sept. Deuxième ligne ? Je n’y suis pas fermé s’il faut dépanner. Je l’ai déjà fait, il n’y a pas de problème. Après, toute la saison en deuxième ligne, je ne pense pas, non (rires).

Avez-vous pris des responsabilités en touche ?

Mon point fort, c’est la touche, le “jump”. Là, je me retrouve plutôt dans un rôle de six, relayeur, avec un profil plaqueur. Ça me va très bien aussi. J’ai déjà joué ce poste un peu plus “terrien”.

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Vous avez vécu des moments extraordinaires à La Rochelle. Pour en vivre de nouveaux, collectivement, ne vous êtes-vous pas posé la question d’aller au bout de votre contrat ?

Évidemment ! Cette question, je me la suis beaucoup posée. J’avais cette envie de bouger, mais l’élément déclencheur, ce qui a fait que c’est arrivé si vite, c’est le côté familial. Ma compagne est de Bayonne. Elle commençait vraiment à avoir le mal du pays, elle voulait rentrer, se rapprocher de sa famille et de ses amis. Après, j’ai toujours rêvé de jouer à Bayonne, j’ai donc été très heureux de signer ici.

Passer de La Rochelle à Bayonne, qu’est-ce que ça implique ?

Je pense qu’il y a beaucoup d’attentes, mais au même titre qu’Arthur Iturria, Aurélien Callandret, Federico Mori, Reece Hodge, je suis un nouveau joueur. Je ne peux pas arriver, bomber le torse et dire “écoutez-moi”. Au contraire ! Ça implique d’intégrer le plan de jeu le plus rapidement possible, d’essayer d'être au maximum irréprochable sur tout le côté rugby. Une fois qu’on sera vraiment intégrés dans le plan de jeu et que la saison va avancer, on apportera des bouts d’expérience.

Rémi Bourdeau est sorti pour un saignement contre Clermont avant de revenir en jeu.
Rémi Bourdeau est sorti pour un saignement contre Clermont avant de revenir en jeu. Icon Sport

Les deux clubs ne jouent pas le même championnat. Les curseurs d'exigence sont-ils similaires ?

Oui. Je sens qu’ici, c’est très cadré. Il y a des plannings hyper carrés, à ce niveau-là, c’est tout à fait pareil. Dans un club comme La Rochelle, tu es entouré d’internationaux, peut-être que le niveau d’exigence est un peu plus élevé aux entraînements, mais ça ne tient qu’à nous. Sur certaines séances, quand on le décide vraiment, on peut faire des entraînements de superbe qualité et avec beaucoup d’exigence.

Que pensez-vous de la comparaison entre La Rochelle et Bayonne ? De nombreux observateurs disent que les deux clubs se ressemblent.

Je suis arrivé à La Rochelle au moment où le club avait déjà joué une demi-finale. Je pense qu’il y a à peu près dix ans d’écart entre l’Aviron et le Stade rochelais. Il faut comparer Bayonne avec La Rochelle, l’année après sa montée de Pro D2. Je les suivais déjà beaucoup à l’époque, il y avait de grosses similitudes. Le Stade rochelais ne lâchait rien à domicile, sur chaque match, face aux plus grosses équipes. À l'extérieur, l’équipe allait chercher des points, elle construisait son groupe au fur et à mesure des saisons, avec de la qualité. Le centre d’entraînement ressemble beaucoup (à celui de La Rochelle, NDLR), on a la chance de pouvoir s’entraîner sur Jean Dauger plusieurs fois par semaine, en y allant à pied.

Que retenez-vous de votre passage chez les Maritimes ?

Lorsque j’étais à Béziers, mon objectif était de jouer en Top 14. Cependant, je n’aurais jamais cru, en signant à La Rochelle, jouer autant et devenir deux fois champion d’Europe, en étant à chaque fois sur la feuille. Ce n’était pas des finales pliées au bout de cinq minutes. Je suis rentré, à chaque fois, à un moment où on était derrière au score. Avoir pu prendre part à ces deux aventures, c’était extraordinaire. C’est une chose à laquelle je n’avais même pas rêvé avant d’arriver à La Rochelle.

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Quelle finale fut la plus dingue ?

Franchement, c’est dur de répondre… Les deux sont folles, avec des essais en fin de match. L’après-finale de la première, au Vélodrome, était peut-être moins bien organisé. La deuxième est dingue, on est menés de vingt points, les mecs reviennent… Pour le coup, l’après-finale et les quelques jours de fête étaient beaucoup mieux organisés. Il y a eu encore plus d’émotions sur la deuxième, oui.

Comment vous projetez-vous sur ces retrouvailles avec La Rochelle ?

Si je joue, je serai très heureux de retrouver mes anciens coéquipiers et le public. Au niveau rugby, on sait qu’on va tomber sur une équipe costaud. Même sans les internationaux, ça reste très solide. On l’a vu en début de saison. Ce sera un gros défi à relever.

Rémi Bourdeau juste après la demi-finale de Top 14 remportée par La Rochelle face à l'UBB.
Rémi Bourdeau juste après la demi-finale de Top 14 remportée par La Rochelle face à l'UBB. Icon Sport

La réussite de La Rochelle est aussi celle de Ronan O’Gara. Quelles relations aviez-vous ?

Elles étaient très bonnes. Ronan a amené beaucoup de rigueur et d’exigence à La Rochelle, c’est ce qui manquait un peu. Il a beau être, parfois, un peu rigide, tu peux ne pas lui enlever ce qu’il a apporté et c’est quand même énorme. Répéter des choses simples, à la perfection, c’est son dada et c’est ce qui fait la réussite de ce club.

Vous êtes arrivé à la Rochelle un an après Grégory Alldritt. Vous l’avez vu exploser. Quel regard portez-vous sur son évolution ?

Quand je suis arrivé, il avait à peine joué avec La Rochelle. Au moment où je signe là-bas, c’est la saison où il explose. Il a pris beaucoup d’envergure, puis a disputé la Coupe du monde au Japon. À partir de ce moment, il a pris un rôle de leader à La Rochelle, aussi bien par la parole que sur le terrain, dans les actes, dans ses charges, dans sa rigueur. Greg est clinique, perd très peu de ballons, ne loupe quasiment jamais un plaquage. Il est très exigeant envers lui-même et il a des capacités physiques plus hautes que la moyenne, avec un bas du corps très solide. Il est très dur à arrêter et apporte beaucoup de sérénité et d’exigence dans un groupe.

Qu’avez-vous pensé de son Mondial ?

Il a été égal à lui-même. Il a mis les Bleus dans l’avancée, a apporté des turnovers pour redonner confiance à l’équipe. À côté de ça, il dégage beaucoup de sérénité. Jouer à côté de mecs comme lui, ou Uini Atonio, c’est toujours rassurant et à la Rochelle, tu abordais les matchs relâché.

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