Abonnés

Coupe du monde de rugby 2023 - Afrique du Sud : Pollard vrai retour ou faux messie ?

Par Simon Valzer
  • Handré Pollard et ses qualités de buteurs sont attendus par toute une nation pour aider les Springboks à régler la mire face aux perches. Photos Icon Sport
    Handré Pollard et ses qualités de buteurs sont attendus par toute une nation pour aider les Springboks à régler la mire face aux perches. Photos Icon Sport
Publié le
Partager :

Plus de 10 mois après sa dernière apparition sous le maillot sud-africain, l’ouvreur champion du monde Handré Pollard va retrouver les springboks. Au pays, beaucoup le voient comme le messie. Le sera t-il vraiment ?

La (courte) défaite concédée face à l’Irlande le week-end dernier passe décidément mal, au pays de Mandela. Et la faillite des buteurs sud-africains (Manie Libbok 1/3, Faf de Klerk 0/2), qui ont laissé filé onze points qui auraient largement suffi au bonheur de la nation arc-en-ciel, n’a fait que donner du grain à moudre à tous les détracteurs de Libbok, dont le génie offensif n’a d’égal que l’imprécision face aux perches. Résultat, la vox populi n’a plus qu’un nom à la bouche : Handré Pollard. Aux abords des stades, les supporters sud-africains avec qui nous avons échangé reconnaissent que Libbok est un "très bon ouvreur", mais que Pollard reste "le sauveur".

Mais le sera t-il vraiment ? Certes, Pollard a terminé la Coupe du monde 2019 avec le trophée Webb Ellis dans un bras et celui de meilleur réalisateur (69 points) dans l’autre. Mais il n’était pas un modèle de précision. Son taux de réussite face aux perches dépassait péniblement les 60 %. Un score clairement supérieur à ceux actuels de Libbok et De Klerk (ils pointent à 37,5 % de réussite sur ce Mondial), mais loin des standards mondiaux situés à 80 %. Il faut aussi ajouter que la domination du pack sud-africain en 2019 était telle que cette Afrique du Sud n’avait même pas besoin d’un buteur précis pour rafler le trophée. Quatre ans après, force est de constater que les mauls sud-africains ne renversent plus leurs adversaires, comme les écosssais et les Irlandais l’ont montré en poule.

Erasmus : "Pollard n’est pas superman"

Dans ce contexte, le sujet des buteurs est devenu tellement sensible que la fédération sud-africaine a diffusé dimanche soir un communiqué dans lequel le directeur du rugby Rassie Erasmus en appelle à la lucidité des fans : "Il faut remettre les choses dans leur contexte. Handré Pollard n’est pas Superman. Il y a quatre semaines, il n’était absolument pas prêt à jouer au rugby. Il n’était même pas en mesure de courir à plein régime il y a quatre ou cinq semaines. Il n’a joué que 40 minutes jusqu’ici (31 minutes en réalité, N.D.L.R.). Il ne peut pas se contenter d’entrer sur le terrain pour tenter les pénalités. Il faut qu’il soit capable de plaquer, de passer, de jouer au pied, de cadrer, de faire des remises, de nettoyer les rucks. Les gens pensent que la non-sélection de Handré Pollard n’était qu’un choix de notre part. Ce n’est pas le cas. Handré était blessé." On a justement visionné ses 31 minutes de jeu avec Leicester contre Sale ne match amical. On a vu Pollard courir, défier, passer après contact, et passer une transformation en coin, avant d’en manquer une autre du côté opposé. Il a finalement quitté le terrain prématurément le terrain en raison d’un plaquage irrégulier sanctionné d’un carton jaune. Avant cela, son dernier match officiel remontait au 6 mai dernier, pour la dernière journée du Premiership. Pollard n’avait pas participé à la demi-finale huit jours plus tard.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le retour de Pollard sur les terrain sera suivi de près : "Handré va jouer ce week-end, mais on va d’abord regarder comment il se comporte dans le jeu, insistait Erasmus. Comment va-t-il s’en sortir sur les contacts ? Il va sûrement lui falloir un peu de temps pour se remettre dans le rythme sur son jeu au pied sous la pression. Le match contre les Tonga sera un excellent test pour lui, ça va lui permettre de voir où il en est avant d’envisager les quarts, si on y va, et de décider qui sera sur le terrain. À l’ouverture, Manie joue un excellent rugby en ce moment, mais on ne peut pas en dire autant de ses coups de pied." En clair, ce match contre les Tonga décidera de l’identité de l’ouvreur sud-africain titulaire en quarts de finale…

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?