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Coupe du monde de rugby 2023/XV de France - Antoine Hastoy : "Aller me gagner cette place pour le Mondial"

Par Jérémy Fadat
  • Antoine Hastoy : "Je veux me concentrer sur la préparation, sur les matchs que je vais disputer ou au moins sur lesquels j’aurai du temps de jeu."
    Antoine Hastoy : "Je veux me concentrer sur la préparation, sur les matchs que je vais disputer ou au moins sur lesquels j’aurai du temps de jeu." Icon Sport
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Conscient de ne pas faire office de favori sur la ligne de départ, vu la concurrence à son poste, pour figurer dans la liste des 33 joueurs qui disputeront la Coupe du monde, le numéro 10 rochelais - qui a changé de dimension cette saison - veut jouer sa carte à fond sur les matchs de préparation. 

Êtes-vous soulagé d’en avoir fini avec ces quatre premières et intenses semaines de préparation ?

Oui, on peut dire que j’en suis assez content, surtout que la semaine qui vient de s’écouler était quand même particulièrement intense. Tout le monde l’a terminée très fatigué et cela faisait du bien au moral de couper durant le week-end, de pouvoir revenir en famille. Nous sommes également plutôt heureux de pouvoir attaquer les matchs amicaux désormais.

Étiez-vous impatient de basculer sur des semaines de compétition, donc d’arriver justement à ces matchs de préparation ?

Oui, il y a une sorte de soulagement, dû au fait de vivre une semaine avec un objectif à la fin. Nous allons davantage et définitivement entrés dans la partie rugby maintenant, même si nous avons tout de même vu pas mal de choses depuis quatre semaines. Disons que là, ce sera plus concret avec l’arrivée des matchs.

Effectivement, vous basculiez sur du rugby à la fin des séances, sous fatigue. Cela vous a-t-il permis de déjà bien réviser les systèmes de jeu ?

Bien sûr. Mais c’est toujours un peu le même principe quand on revient en équipe de France. Le staff nous donne le système et les stratégies, puis on bénéficie d’un petit temps pour se remettre à la page avec des clartés (mises en place en marchant, NDLR). Sauf que la différence, sur ce début de préparation, c’est que nous devions faire du travail physique avant. Cela ne nous a pas empêchés de bosser sur les lancements. Là, on va passer sur des semaines plus classiques.

Alors que beaucoup de garçons vont jouer leur place dans la liste finale sur ce mois d’août, comment appréhendez-vous ce premier match en écosse ?

Je me dis que c’est une chance de pouvoir montrer que le travail effectué durant la préparation paye. Et évidemment aussi une chance de se montrer aux yeux du staff.

En ce sens, ces matchs n’ont d’amicaux que le nom…

Par exemple, un joueur dans ma situation a envie de se montrer. Mais il faut toujours voir les choses de manière collective. On ne peut pas réussir à gagner sa place tout seul…

Vous évoquez votre situation. Sans vous faire offense, avec Romain Ntamack et Matthieu Jalibert à votre poste, vous n’êtes effectivement pas favori pour une place dans la liste finale…

Comme je le dis à chaque fois qu’on me pose la question, mon seul but est de jouer ma carte à fond et je verrai bien ce qu’il se passe à l’arrivée.

Antoine Hastoy espère bien profiter des matchs de préparation pour faire partie de la liste définitive des 33, qui sera communiquée le 21 août.
Antoine Hastoy espère bien profiter des matchs de préparation pour faire partie de la liste définitive des 33, qui sera communiquée le 21 août. Icon Sport

Vous n’avez pas grand-chose à perdre…

Oui, c’est ça. En tout cas, ces matchs de préparation peuvent être une belle opportunité pour moi.

Le staff vous a-t-il déjà indiqué la façon dont il comptait vous utiliser sur ces premiers matchs ?

Non, pas du tout. Pour l’instant, on ne nous a encore rien dit.

Laurent Labit a dit que tous les joueurs n’étaient pas garantis de jouer sur ce mois d’août…

L’objectif de chacun, c’est forcément d’avoir du temps de jeu. Mais nous sommes en équipe de France et cela reste une sélection. Il faut le respecter. Pour ceux qui joueront, ce sera un honneur.

Le staff vous a-t-il mis en garde sur le risque de vouloir trop se montrer au détriment du collectif ?

Dans ce sport, rien n’est de toute façon plus important que le collectif. Il faut donc arriver à faire la part des choses, entre l’envie de se montrer et la nécessité de protéger l’équipe. Après, je dois avouer qu’à mon poste, c’est assez facile finalement. Un ouvreur a l’obligation de penser d’abord aux joueurs qui sont autour de lui.

En signant à La Rochelle, je voulais qu'on puisse me voir à un niveau au-dessus. L'avais forcément l'équipe de France dans la tête à ce moment-là. Je voulais aussi gagner des titres mais l'une des raisons principales de mon choix, c'était de me rapprocher encore de la sélection

Parlez-vous librement entre joueurs de cette concurrence jusqu’à la liste, ou est-ce un sujet tabou ?

Non, ce n’est pas un sujet tabou. Mais, honnêtement, on n’en parle pas. Ou plutôt, on n’y pensait pas forcément… Je peux vous dire qu’on a vécu des semaines tellement dures et intenses physiquement. On n’avait pas vraiment le temps de se pencher là-dessus. Et ce groupe vit extrêmement bien ensemble, donc on a profité des temps de repos pour s’amuser plutôt que pour évoquer ces sujets.

Parvenez-vous à mesurer le chemin que vous avez parcouru à titre personnel depuis deux ans ?

Non, pas vraiment, parce que je suis en plein dans l’action. Aujourd’hui, j’ai envie d’aller me gagner cette place pour la Coupe du monde. Donc j’avoue que je ne suis pas encore dans l’état d’esprit de prendre du recul pour m’en rendre compte.

La progression de votre carrière est pourtant impressionnante…

Il est certain qu’il y a un an, j’étais encore à Pau et j’avais sûrement moins de chances de participer à une Coupe du monde. J’ai vécu un changement de club, de vie, et cela a été plutôt positif pour moi.

À quel moment avez-vous réellement commencé à ambitionner d’être retenu pour cette Coupe du monde ?

Je vais encore parler de mon changement de club. En signant à La Rochelle, je l’ai dit, je voulais qu’on puisse me voir à un niveau au-dessus. J’avais forcément l’équipe de France dans la tête à ce moment-là. Je voulais aussi gagner des titres mais l’une des raisons principales de mon choix, c’était de me rapprocher encore de la sélection. Il s’avère que ça tombait une année de Coupe du monde… J’ai eu l’opportunité de disputer des grands matchs.

Fabien Galthié avait évoqué votre nom durant ses premiers mois de mandat, alors que vous évoluiez à Pau. Qu’est-ce que cela avait changé pour vous ?

Cela m’avait fait plaisir et m’avait donné de l’ambition. C’était aussi une petite récompense pour le très bon travail qui se fait à la Section paloise.

Vous avez donc eu droit à des grands rendez-vous, notamment en Champions Cup, avec La Rochelle. Avez-vous alors senti une vraie évolution personnelle ?

Oui, je l’ai surtout ressenti sur la fin de saison, sur les matchs de phase finale. Là, j’ai mesuré que c’était vraiment un autre niveau, que les semaines de préparation étaient différentes aussi. Ces six derniers mois m’ont fait énormément progresser. Je le sens désormais.

Pour sa première saison à La Rochelle, Antoine Hastoy a remporté la Champions Cup, et a vécu une finale de Top 14.
Pour sa première saison à La Rochelle, Antoine Hastoy a remporté la Champions Cup, et a vécu une finale de Top 14. Icon Sport

Cela vous permet-il de vous savoir plus légitime aujourd’hui ?

Cela aide à avoir davantage confiance en soi, c’est évident. Mais je sais aussi où j’en suis. Je n’ai que deux sélections en équipe de France et j’ai tout à prouver encore au niveau international. Voilà pourquoi les matchs de préparation doivent me servir.

Pensez-vous que la pression va monter d’ici le 21 août, jour de l’annonce de la liste des 33 noms ?

Non, je ne vais pas trop y penser. Je veux me concentrer sur la préparation, sur les matchs que je vais disputer ou au moins sur lesquels j’aurai du temps de jeu. Je veux simplement me donner à fond et on verra le résultat ensuite.

En 2019, une partie du staff actuel était déjà présente et certains joueurs avaient gagné leur place pour la Coupe du monde sur les matchs de préparation, à l’instar de Charles Ollivon. Cela donne-t-il des idées ?

Bien sûr. Le staff aurait très bien pu donner une liste de 33 joueurs d’entrée mais cela n’a pas été le cas. On ne sait pas ce qu’il peut se passer dans les prochaines semaines, donc autant tout donner pour ne pas avoir de regret quand la sélection finale sortira.

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Les commentaires (1)
style17000 Il y a 8 mois Le 30/07/2023 à 11:36

"le risque de vouloir trop se montrer au détriment du collectif ", cela n'est pas hyper compatible avec le poste délicat de l'ouvreur, qui est obligé de prendre des décisions parfois "osées" limite "border line".