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Pro D2 - À Béziers, une furieuse envie de faire la fête

Par Rémy Rugiero
  • Les Biterrois, à l’instar du deuxième ligne Hans Nkinsi, veulent redorer le blason de l’équipe et rivaliser avec les grandes formations.
    Les Biterrois, à l’instar du deuxième ligne Hans Nkinsi, veulent redorer le blason de l’équipe et rivaliser avec les grandes formations. Icon Sport - Alexandre Dimou
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Lancés dans la course à la qualification et même un sésame pour un barrage à domicile, les Biterrois aspirent à cette gratification afin de valider un parcours saisissant et inattendu, d’après les intéressés.

Connaître certaines émotions demande un labeur de tous les instants, un assemblage d’éléments propices à la bascule vers d’autres cieux. Par ce contexte assez reluisant et fédérateur, les Héraultais ont renoué avec un climat favorable à la construction d’une saison somme toute de belle facture. Inopiné, voire surprenant, ce résultat est avant tout le fruit d’un rugby qui s’est sublimé ces derniers mois, du côté du Stade Raoul-Barrière. Charly Malié, revenu au bercail voilà trois saisons, savoure : "Nous allons quasiment disputer un match de phase finale face à Nevers. Cela veut déjà dire beaucoup. Nous avons zéro limite, on veut aller le plus loin possible. Malgré des coups de moins bien, nous aurions signé en début de saison pour vivre ces moments."

De quoi enthousiasmer le natif de la ville de Jean Moulin. Il poursuit : "Nous sommes montés crescendo. En revenant chez moi, je rêvais de ce qui se passe. En connaissant la ville et le club, j’étais persuadé qu’avec des résultats, nous allions retrouver le haut du classement. La fête est belle, elle est encore loin d’être terminée à mon sens. Béziers possède toutes les caractéristiques pour grandir. Dans le passé, quelque chose s’était peut-être cassé. Maintenant, il faut bâtir et enchaîner les saisons de ce niveau pour donner envie à des investisseurs de prolonger cet élan." Toujours sous pavillon municipal, l’ASBH est encore régie par une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) presque unique en France, qui œuvre au fonctionnement de l’entité en compagnie des dirigeants. Captiver des financiers externes, à l’instar de Biarritz ou Valence-Romans qui furent les derniers à muter vers d’autres sources, est certainement inspirant.

Une masse salariale à la hausse

Habitué des rôles intermédiaires, où les joueurs du bord de l’Orb finissaient fréquemment par chuter dans leur entreprise, au moment du sprint final notamment, cet exercice ne répond à aucun code entrevu ou presque, dans le passé récent. Des indices s’étaient manifestés dès l’été, selon le Président du directoire Jean-Michel Vidal : "Depuis la saison dernière, j’estimais que l’équipe était en capacité de se qualifier. Pour diverses raisons, nous avons raté le coche. À l’intersaison, le désir d’apporter des leaders de jeu à certains postes fut ciblé. Tout le travail qui a été opéré autour du sportif, avec le staff, porte ses fruits aujourd’hui. L’objectif d’allouer le maximum de moyens à la masse salariale, qui a augmenté, contribue à cet effort."

Ainsi que des structures qui émergent et demeureront les socles de demain, comme le Campus qui sortira définitivement de terre ces prochaines semaines, un cheminement logique selon le dirigeant : "Notre centre de formation fut classé premier parmi ses pairs, cette année. Nous souhaitons nous reposer ardemment sur lui, en puisant dans le réservoir biterrois qu’il faut approfondir en dénichant d’autres talents, pour alimenter le groupe professionnel. C’est un devoir qui nous incombe pour durer dans le temps." Des outils qui permettront à l’institution de s’inscrire un peu plus dans la continuité. Une quête parfois malmenée dans l’histoire du club, bousculée par ses vieux démons, ses contradictions. Ces temps semblent désormais révolus, afin de faire place nette à un projet commun et ambitieux.

"Redorer le blason de l’équipe est une nécessité"

Toutes ces considérations étalées, résumant une atmosphère enfin agréable comme à chaque séance d’entraînement où le plaisir prédomine à l’ASBH, l’ouvrage est toutefois loin d’être conclu. Hans Nkinsi, le deuxième ligne qui symbolise également ces profils qui ont changé la donne, estime que le temps d’accélérer est venu : "Les ambitions du club, quand j’ai signé, étaient le maintien. Au fur et à mesure des jours et des matchs, notre rugby s’est développé. Je nous sens capables de rivaliser avec toutes les grandes formations. Béziers n’est plus comme avant. Et s’il y a encore des choses à améliorer, redorer le blason de l’équipe est une nécessité. Nous avons du caractère, on dit souvent que nous sommes pénibles à jouer. Exploitons toutes ces qualités du mieux possible et voyons où cela peut nous mener." Avec, dans le rétroviseur, un match de phase finale disputé lors d’un duel épique et houleux face à Tyrosse, en juin 2011, pour une montée en Pro D2. À l’époque, les Rouge et Bleu bataillaient pour leur avenir dans l’élite professionnelle.

Autre souvenir, celui d’un barrage à Mont-de-Marsan (mai 2018), où les Héraultais s’étaient hissés parmi les meilleurs lors d’un déplacement dans les Landes coloré et historique, tous à l’unisson pour converger vers une issue pleine de promesses. Cette fois, c’est à Raoul-Barrière que les Biterrois veulent vivre leur grand jour, dans un barrage qu’ils espèrent à domicile. Pour cela, il faudra déjà battre Nevers, ce vendredi. Charly Malié conclut : "Notre bonheur, notre fierté, c’est de remplir ce stade pour les échéances à venir. Et si j’ai un message à faire passer, c’est de nous rejoindre dans cette aventure. Je parle de cet engouement à certains et j’espère qu’ils le vivront dès vendredi." L’appel est lancé.

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