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6 Nations féminin - Un souffle et des enseignements pour les Bleues

Par Guillaume CYPRIEN
  • Les Bleus ont pris le dessus sur des Irlandaises combatives.
    Les Bleus ont pris le dessus sur des Irlandaises combatives. Icon Sport - Sandra Ruhaut
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Les Françaises se sont déployées en énergie et en jeu débridé pour arraisonner une équipe d’Irlande beaucoup plus combative que la saison dernière. Dans la ligne de trois-quarts, les nouvelles options de composition d’équipe ont donné satisfaction.

Les Françaises ont complètement réussi leur entrée en matière dans le Tournoi des 6 Nations, en prenant à bras-le-corps ce rendez-vous si important contre les Irlandaises. Dans cette région du Mans où elles n’avaient encore jamais déplacé la promotion de leur activité, sous les vives acclamations de ce public néophyte hyperenthousiaste, et sur ce stade éminemment symbolique -son nom donné à l’iconique Marie Marvingt (*) ayant remplacé le naming de l’assureur MMA comme on achèverait une grossièreté du monde économique par une reconquête en féminité-, les femmes tricolores du rugby ont été à la hauteur. Elle ont figuré l’honnête descendance de cette Marie intrépide, en balançant malgré toutes leurs approximations, une prestation assez remarquable en foi collective. Et s’il était question pour elles de se rassurer, alors que tant d’évènements sous-jacents accompagnent actuellement le parcours de cette formation, les partenaires de la nouvelle capitaine Manae Feleu, ont porté à bout de bras leur désir de joie débridée.

Les Irlandaises leur ont proposé une adversité bien supérieure au calvaire qu’elles avaient enduré la saison dernière sur leur propre sol. Rien n’a été facile durant toute cette rencontre, que les Françaises avaient pourtant débloquée dès la 3e minute de jeu, par un départ gagnant de Pauline Bourdon-Sansus derrière un maul progressant. Et ce sont les Irlandaises qui ont marqué les dernières, à la démonstration de leur intacte volonté. Mais dans le rapport des forces qu’elles ont globalement bien maîtrisé, les passages de bras de Madoussou Fall, les redoublées de Lina Queyroi, les grands coups de casque d’Assia Khalfaoui, les prises de balle toujours aussi autoritaires de Gaëlle Hermet en fond d’alignement, et ces deux mauls ravageurs de la deuxième mi-temps, ont provoqué autant de brèches que d’émotions, et de multiples essais. Ce match dans sa physionomie, achevé sur le bonus offensif recherché, a également livré des enseignements rassurants au moment de cette période charnière du rugby féminin français.

"Ce match, c’est ce qu’on recherche"

À quelques mois de la redistribution des trente-deux contrats fédéraux, pour toutes ces filles qui vivent de leur métier du rugby à la condition d’exister en équipe de France ; à quelques mois encore du changement de formule de leur compétition domestique glissant vers la poule unique ; alors que le staff technique cherche toujours sa meilleure formule pour aller défier le monde en Angleterre en 2025 ; et que des incertitudes entouraient ce groupe au moment de se lancer dans la compétition, les Françaises ont répondu qu’elles comptaient traverser cette période par un allant qui leur donnerait réponse à tout. Madoussou Fall de retour au premier plan malgré quatre mois sans compétition, l’ouvreuse Lina Queyroi reprenant le poste d’ouvreur après le forfait de Caroline Drouin, la tentative de déplacer Marine Ménager sur l’aile, pour accorder une place de deuxième centre à la très explosive Nassira Konde, laquelle a choisi le rugby à XV au détriment du VII, le capitanat définitivement attribué à Manae Feleu, et l’activité très positive de Gaëlle Hermet, son ancienne dépositaire, tout a fourni matière à satisfaction dans la globalité de l’évènement. "Il faudra trouver un meilleur équilibre entre jouer et conserver les ballons. On affinera l’analyse à la vidéo, et on regardera les approximations. Mais ce qu’on retient, c’est la volonté des filles. On peut changer une pièce et le rendu et toujours le même. Ce match, c’est ce qu’on recherche", a particulièrement apprécié la manageuse Gaëlle Mignot. "La préparation mentale a pris beaucoup de place dans ce Tournoi, a commenté Manae Feleu. L’adversité des Irlandaises, nos difficultés à ne pas tout réussir, ce sont des scénarios qu’on avait imaginés et sur lesquels on avait des solutions. On n’a jamais paniqué."

Les Françaises ont donc conservé leur statut, en glissant près de quarante points à ces Irlandaises combatives, un statut qu’elles iront défendre en Écosse le week-end prochain. Leur montée en régime leur permettra sans doute de régler les approximations, et d’apporter des ajustements aux nouvelles options de composition. Ce premier match a confirmé, comme elles en ont pris l’habitude, qu’elles pouvaient s’avancer avec confiance dans la compétition, pour que se décante cette finale tant attendue contre l’Angleterre à Chaban-Delmas.

(*) Marie Marvingt est la femme la plus décorée de toute l’histoire de France.

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