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La carte blanche : "Mon gagne-pain est la priorité", témoigne Julien Bourrounet, agriculteur

Par Midi-Olympique
  • Julien Bourrounet, joueur de Villenouvelle (Haute-Garonne), témoigne de son engagement pour la cause des agriculteurs.
    Julien Bourrounet, joueur de Villenouvelle (Haute-Garonne), témoigne de son engagement pour la cause des agriculteurs. Photo DR
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Agriculteur engagé syndicalement, professeur motivé et rugbymen passionné à Villenouvelle (Régionale 2), Julien Bourrounet prend la parole sur l’actualité brulante du moment.

"Je ne vous apprends rien, c’est une période compliquée pour nous tous, les agriculteurs, pour le monde agricole en général. Je suis membre du bureau du syndicat Jeunes Agriculteurs et participe activement aux manifestations en cours. La colère est forte et le temps de manifestation est indéfini. Par conséquent, mon échappatoire favorite, le rugby, est malheureusement passée au second plan. C’est difficile parce que les moments avec les copains, le mercredi ou le week-end, sont quasiment indispensables à ma vie mais mon métier, mon gagne-pain, est la priorité. Depuis le début du mois de janvier, je n’ai pas pu remettre les pieds sur un terrain de rugby. Au début de la saison, j’y arrivais tant bien que mal. Que ce soit à l’entraînement ou même en match. Hier non plus, les coachs n’ont pas pu compter sur moi.

J’ai eu quelques copains qui m’ont appelé la semaine dernière pour savoir comment se passaient les blocages, comment j’allais. Globalement, ce qu’on fait (les protestations) est bien accueilli dans le club. Mes coéquipiers sont compréhensifs et, pour beaucoup, soutiennent notre mouvement. Après il y en a certains qui charrient en disant "Vous allez nous laisser tranquilles bientôt !", c’est bon enfant, sans méchanceté. Mais la situation est devenue telle que nous sommes obligés d’en arriver là. C’est quand même grave de ne pas arriver à vivre décemment de son métier, de son labeur.

J’ai seulement 25 ans et je dois déjà doubler d’emploi pour pouvoir survivre. En tout premier lieu, je suis exploitant agricole en grande culture, du blé, du tournesol, du soja, de l’orge de brasserie. Je travaille avec mon père. Mais j’ai dû trouver autre chose pour subvenir à mes besoins. Donc je suis devenu professeur dans un lycée agricole dans l’agroéquipement. En ce moment, mes journées sont très, très longues. Je me lève à 5 h 30 pour préparer mes cours; ensuite, vers 7 heures, je me rends au lycée pour donner cours. Quand je n’ai pas cours ou quand j’ai fini ma journée, je suis sur les manifestations. Je rentre chez moi vers 23 heures, puis le lendemain je recommence.

J’essaie de passer tôt le matin sur les points de manif pour voir si tout se passe bien et je commence ma journée. Le rugby est donc mis de côté mais j’espère que tout rentrera dans l’ordre pour que je puisse à nouveau retoucher le ballon avec mes amis."

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