InExtenso Supersevens - Les Baa-baas créent l’exploit

  • Les Barbarians ont été sacrés au bout du suspense.
    Les Barbarians ont été sacrés au bout du suspense. Icon Sport
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Les Barbarians français ont remporté la quatrième édition de l’In Extenso Supersevens une nouvelle fois riche en rebondissements. L'équipe de Nicolas Le Roux a éliminé les deux favoris pour s’offrir le titre.

On dit du rugby à VII qu’il est imprévisible, fou, capable de changer l’identité du vainqueur en quelques secondes : la finale de l’In Extenso Supersevens à la Paris-La Défense-Arena n’y a pas fait exception. L’ogre monégasque, tenant du titre, est tombé en demi-finale malgré la présence de l’international sud-africain Branco du Preez, habitué du circuit mondial. Pourtant, à Nanterre, la matinée avait bien débuté pour Monaco, facile vainqueur du Stade français (33-12). Le Basque Ibaï Leconte confiait alors : "Ça pique un peu le matin mais nous n’avons rien lâché, on a suivi le plan de jeu." Un plan de jeu qu’ils ont continué à respecter en première mi-temps face aux Baa-baas avant que les jeunes Français ne se rebellent, jusqu’à inscrire l’essai de la victoire après le coup de sifflet final. Le héros, Alexis Levron, savourait au micro du diffuseur Canal + : "Nous sommes les petits canards que personne n’attendait. En attendant, nous avons tapé le Racing, les locaux, maintenant Monaco. Nous n’avons rien à perdre. On va tout donner."

"Je veux qu’on soit champion"

Les Baa-baas, parlons-en. Opposés aux Racingmen en quart de finale, les jeunes hommes de Nicolas Le Roux ont déjoué les pronostics pour s’offrir un succès tout en contrôle face à une équipe composée notamment de plusieurs talents notoires : Max Spring, Enzo Benmegal, le champion du monde des moins de 20 ans, ou encore Sevuloni Mocebacagi, international fidjien à VII.

C’est en mission que la Section paloise débarquait à Nanterre avec l’envie d’enfin remporter ce titre qui leur échappe depuis trois ans (deux finales en trois éditions). "C’est vrai qu’au bout d’un moment, on a envie de gagner", exprimait dans nos colonnes l’entraîneur palois Geoffrey Lanne-Petit. Le même qu’on retrouvait dans les vestiaires de la Paris-La Défense-Arena pour un discours musclé avant la demi-finale face à Clermont : "Je veux qu’on soit champion. Je ne jugerai personne. Celui qui n’est pas prêt à être à 100 %, qu’il me le dise maintenant."

Dylan Jaminet inscrit l’essai de la victoire

Avant d’arriver à cette grande finale, les Palois se sont "foutus la trouille", comme l’évoquait Mathias Colombet. La faute à des Clermontois accrocheurs, en premier lieu Marvin O’Connor ou les internationaux Jordan Conroy (Irlande) et Max McFarland (Écosse) recrutés pour l’événement. La balle de match, les Auvergnats l’ont eue, et le plaquage haut non sanctionné d’Aminiasi Tuimaba sur Lucas Oudard pourra laisser des regrets à l’ASM Sevens. Comme quoi, même le VII n’est pas épargné par les polémiques arbitrales… Ce fait de jeu ne cassa pas l’ambiance du jour dans l’arène du Racing parfaite pour l’occasion. Entre concert de Martin Solveig, concours de déguisements et de nombreuses activités pour les enfants, l’In Extenso Supersevens fut fidèle à sa réputation de fête et de bonne humeur. Sur le terrain, les Palois qui tenaient enfin leur victoire, furent crucifiés par un essai après la sirène de Dylan Jaminet, le petit frère de Melvyn.

"Je prends l’intervalle, et au moment où je vois le défenseur partir, j’accélère sur un coup de bluff. Nous n’étions pas programmés pour ce succès." L’équipe de France, elle, n’est jamais loin. Son capitaine Paulin Riva, présent à Nanterre avant de s’envoler pour le début des World Séries avec le Palois Thomas Carol, réaffirmait son excitation à l’approche des Jeux olympiques dans neuf mois. Avec Antoine Dupont ? "On serait ravis de l’accueillir", soufflait-il dans un sourire.

Dylan Jaminet : "C’est la beauté du VII"

Vous remportez cette quatrième édition après avoir battu le Racing, qui jouait à domicile, Monaco le tenant du titre, et Pau le favori. Quelle est votre réaction ?

C’est incroyable. Nous n’étions pas du tout favoris. C’est ce qui fait la beauté du VII, on peut partir outsider et finalement gagner le tournoi. C’est ce qui s’est passé. Je suis vraiment très content. Nous n’avons jamais rien lâché. Nous savions que la défense était notre point fort, et en attaque on a eu plus de mal mais on a respecté les consignes. Le plan était clair, il fallait gérer les différents temps du match, exploiter les surnombres au large. Et surtout ne pas lâcher le ballon. On savait qu’en ayant le plus possible la possession, nous allions gagner.

Contre Monaco et Pau, vous étiez menés et vous êtes parvenus à revenir et à passer devant. D’où vient cette force mentale ?

C’est l’esprit de l’équipe. On a bossé toute la semaine pour garder le contrôle de nos émotions. Garder la lucidité même dans les moments compliqués. Contre Monaco, c’est vrai que nous avons fait un très beau match et que nous avons du mérite car nous étions menés 19-5 et nous aurions pu complètement lâcher et prendre 30 ou 40 points. On s’est remis dedans en arrivant à marquer et c’est ce qui nous a redonné confiance. Tous les détails ont été très importants. Je suis fier de l’équipe. Nous n’avons pas une très grande expérience à VII. Dans notre équipe, il y a des joueurs qui viennent d’un peu partout et nous avons appris à nous connaître sur le tas. C’est la beauté du seven et du rugby.

Racontez-nous la fin de match et le dernier essai…

Après avoir encaissé cet essai, on s’est dit que ça allait être dur de les contenir dans notre camp. Ils nous ont mis une grosse pression. Il ne fallait rien lâcher, mais la mentalité de l’équipe a fait la différence une nouvelle fois. L’objectif après l’essai palois était de récupérer le ballon. C’était crucial. Mais il est vrai qu’avec l’ambiance qu’il y avait dans le stade, plus le fait que nous étions occis, il fallait rester lucide.

Et l’essai ?

Tout part d’une mêlée. La défense paloise a un peu trop contrôlé et ils se sont trop écartés. Ensuite, je prends l’intervalle. Normalement on n’attaque jamais le milieu du terrain. Là, j’ai décidé du contraire. Alors, coup de chance ou bonne lecture ? Je ne sais pas, mais même si je mets l’essai et que je suis très heureux de donner la gagne à mon équipe, c’est l’ensemble du groupe qui a fait le job. Je ne réalise pas encore que nous avons gagné la finale parce que l’année dernière, nous étions passés à côté. C’est vraiment incroyable.

 

Xan Mousques élu révélation In Extenso !

C’est aussi le charme de cette compétition : permettre aux talents de demain de s’exprimer et de se mettre en évidence. Le jeune joueur de l’Aviron bayonnais Xan Mousques, 17 ans seulement, s’est illustré à la Paris-La Défense-Arena. Pourtant, avec les blessures d’un certain nombre de cadres, Bayonne s’avançait à Nanterre sans beaucoup de certitudes et avec un quart de finale très difficile à jouer face à la Section paloise. Certes, les coéquipiers de Xan Mousques ont perdu, mais de seulement deux points (14-12) et après une prestation très convaincante. « Notre groupe a beaucoup changé avec les blessures et nous nous sommes retrouvés comme les grands outsiders dans cette finale, confiait l’élu heureux à la fin du tournoi. On a fait un grand match contre Pau, qui pour moi était la meilleure équipe. Ce n’est pas passé loin. »

International U18

Tout jeune arrière de l’Aviron, Xan Mousques a fait parler ses cannes pendant la compétition. Les joueurs de Jean-Baptiste Lartigot ont battu l’Union Bordeaux-Bègles en match de classement (26-24) avant de tomber face au Stade français (19-10). « Nous avons respecté ce que les entraîneurs voulaient qu’on fasse. Cet après-midi, nous nous sommes accrochés avec les moyens que nous avions. » Pour Xan Mousques, cette finale de l’In Extenson Supersevens est un parfait moyen de progresser dans une enceinte bien garnie ce dimanche. Sa vitesse et ses appuis ont fait la différence sur le synthétique de la Paris-La Défense-Arena, et le jeune issu du centre de formation a répondu présent. Champion d’Europe à VII avec l’équipe de France U18, Mousques n’est pas un néophyte et connaît parfaitement la discipline. « Nous pouvons vraiment être fier de nous et du groupe entier », rendait hommage le Bayonnais au moment de récupérer sa récompense. Faire découvrir les jeunes de demain, c’est aussi l’intérêt de cette compétition créée en 2020. En fin de tournoi, le président de la LNR René Bouscatel confiait, heureux : « J’en parlais avec leur manager (Jérôme Daret, N.D.L.R.), le Supersevens est devenu un réservoir mais aussi la détection pour l’équipe de France à VII. » Maintenant, place au Top 14. Avec les jeunes présents à Nanterre ce dimanche ? On dit oui.

In Extenso, révélateur de talents

« Grâce à nos 5 800 collaborateurs, nous accompagnons plus de 120 000 entrepreneurs partout en France. Ce que nous cherchons avant tout c’est la passion qui est en chacun, celle qui permet aux talents de se révéler, de grandir ensemble et d’offrir les meilleurs services. Ce pourquoi nous sommes fiers d’être partenaires du SuperSevens qui offre l’opportunité aux jeunes talents de s’épanouir. » Antoine de Riedmatten, président In Extenso

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